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Le Palais de Tokyo

COUR DES COMPTES

Né en 2002 et constitué en 2011 en société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) dont l’actionnaire unique est l’État, le Palais de Tokyo gère un bâtiment conçu en 1937 et plusieurs fois réaménagé. Il accueille une programmation artistique relevant de ses missions de service public, mais aussi des concessionnaires permanents et des clients ponctuels dans le cadre de privatisations. Vingt ans après son ouverture en tant que centre d’art, dix ans après sa réouverture exploitant les plus de 20 000 m² d’espaces remis à nu et rendus utilisables, la Cour établit un premier bilan de l'action de la SASU.

La Cour a constaté l’absence d’expertise initiale approfondie justifiant de la création d’une SASU, comme l’absence de bilan formalisé permettant d’évaluer l’intérêt de ce statut. Celui-ci emporte pourtant des conséquences, notamment sur des questions déontologiques. Si l'État a souhaité donner une large autonomie au Palais de Tokyo, il lui revient de veiller à la définition de règles plus protectrices de l’image et de la réputation de l’institution. Le dialogue avec l’État sur les questions de transparence et d’exemplarité, y compris en termes de critères pour la programmation et de lisibilité de cette dernière, pourrait être renouvelé et affiné. La SASU gagnerait à redéfinir sa vision à moyen-terme, afin de mettre en œuvre des politiques plus ambitieuses sur certains terrains jusque-là restés marginaux.

Après une période relativement faste entre la réouverture et 2016, la société a dû faire face à des défaillances, en termes de contrôle interne et de gestion des concessions notamment, dont elle a dû tirer les leçons. La gestion des ressources humaines, marquée par un très fort taux de renouvellement, comporte des points de fragilité juridique. Le Palais de Tokyo ne peut éviter une réflexion de long terme sur l’adéquation de ses moyens et de ses ambitions. Le principal chantier auquel s’attèlent à ce jour les dirigeants du Palais concerne la dimension immobilière. Les travaux nécessaires à la seule sécurisation, rénovation et remise aux normes du bâtiment vont représenter environ 15 M€ et nécessiter la fermeture temporaire du site. Il importe que le ministère soit à même de formuler des arbitrages clairs pour mettre en place un plan pluriannuel d’investissement, préparer la réouverture dans les meilleures conditions et s’assurer ensuite qu’il existe un plan de maintenance préventive.