L'enquête de la Cour montre que l'activité des inspecteurs est de plus en plus morcelée. Cet éparpillement s’effectue au détriment de leur mission première, qui reste le suivi des enseignants et l’appui pédagogique. Ces priorités trop peu hiérarchisées mériteraient une révision périodique. Spécificité française, notre système éducatif privilégie par ailleurs l'évaluation individuelle des enseignants, au détriment de l’accompagnement pédagogique des équipes enseignantes. Le dispositif d’évaluation des établissements constitue quant à lui un pas important pour rapprocher le système éducatif français des standards internationaux. Il vient renforcer un dispositif global d’évaluation dont la Cour avait déjà critiqué la faiblesse. Cependant, il ajoute un nouvel outil à la panoplie des instruments de pilotage du second degré, et crée une procédure supplémentaire consommatrice de moyens, sans remise à plat du dispositif d’ensemble, dont la lisibilité se brouille.
La Cour estime également que la gestion des moyens et des personnels reste trop éloignée des besoins des académies. La répartition des inspecteurs entre académies et au sein des académies s'avère inégale, privilégiant les petites académies rurales. Les grandes académies, comportant des zones très denses, apparaissent moins favorisées. La gestion collective et individuelle des inspecteurs, très centralisée, apparaît peu cohérente avec leur statut de cadre et tient peu compte des avis et de l'expertise des responsables académiques. Le rapprochement fonctionnel entre les corps d’inspection, que la Cour appelle de ses voeux, permettra à la fois de renforcer les liens entre l’école et le collège, et, au sein du second degré, entre les différents types d’enseignement, et de favoriser les processus d’évaluation collective.
La Cour formule au total six recommandations.