Sur le plan associatif, le pays de Fougères fait preuve de dynamisme dans l’exercice de missions diverses (conseils en économies d’énergies pour les collectivités, les entreprises ou les particuliers, gestion d’un observatoire de l’économie du territoire, projets relatifs à la formation, à la politique de santé…), et sa situation financière au cours de la période de contrôle appelle peu de remarques.
En revanche, les éléments qui fondent l’existence d’un pays conformément à la réglementation et qui constituent sa spécificité, font aujourd’hui défaut au sein de l’association du Pays de Fougères. D’après son objet, l’association constitue « un lieu de concertation entre les élus et les forces vives du territoire ». En réalité, seuls quelques représentants de la société civile, peu nombreux, sont membres après avoir été désignés par une collectivité. Le conseil de développement du pays ne s’est plus réuni depuis 2014 et a été dissous le 19 mars 2018, chacun des deux EPCI ayant créé son propre conseil comme le permet désormais la loi du 7 août 2015 dite loi NOTRe au-delà de 20 000 habitants. De même, la charte du pays, qui exprime son projet commun de développement durable, a bien été rédigée en 2001, mais elle n’a pas été actualisée et n’est plus évoquée aujourd’hui dans aucun document interne ou contractuel.
Dans le cadre d’un contrat de partenariat signé avec la région, le pays participe à la procédure de sélection de projets financés sur des fonds régionaux ou européens, qui implique l’intervention d’un comité unique de programmation (CUP) dans lequel la société civile est majoritaire. Or, s’agissant des fonds régionaux notamment, le rôle de ce dernier est rendu purement formel : l’enveloppe financière est de fait pré-répartie entre les collectivités, et les projets sont dans les faits choisis par les seuls élus et presqu’exclusivement portés par des collectivités ; le monde associatif en est de fait exclu.
Ces particularités du pays de Fougères – prédominance des élus, absence d’actualisation de la charte, disparition du conseil de développement – et l’évolution du contexte institutionnel doivent conduire à une réflexion sur le devenir de l’association et son éventuelle dissolution, son fonctionnement actuel n’étant plus cohérent avec ses propres statuts et avec la notion de pays.