ID MER accompagne les entreprises dans la mise au point de nouveaux produits finis alimentaires ou destinés à un marché nutraceutique[1], cosmétique ou diététique, à partir de coproduits de la mer (peaux de poisson, arrêtes…). Elle emploie au total une vingtaine de salariés (1,5 M€ de chiffre d’affaires en 2017). Pour son activité d’accompagnement à l’innovation, ID MER perçoit des financements publics des collectivités territoriales (0,3 M€ par an, auxquelles s’ajoutent d’importantes subventions d’investissements selon les besoins).
L’activité réelle d’ID MER n’est pas principalement orientée vers la recherche et développement, mais consiste à fabriquer des produits en petites séries pour le compte d’entreprises, le temps de valider un concept et de tester un marché. Dans certains cas, cette activité est proche d’une classique sous-traitance industrielle. Or, aucune comptabilité analytique fiable ne permet de distinguer les différents types d’activités et leurs financements, et de s’assurer du respect de la réglementation relative aux subventions et aux aides publiques : la chambre en a recommandé la mise en place immédiate.
ID MER connait depuis plusieurs années des difficultés financières importantes qui ont entrainé l’ouverture d’une procédure judiciaire en 2012. Le plan d’apurement des créances n’a pas pu être tenu et elle a décidé de vendre ses locaux pour les reprendre aussitôt en location. Cette opération a été réalisée dans des conditions très défavorables pour l’association.
La situation financière est restée fragile : le chiffre d’affaire a certes augmenté, mais les dépenses, notamment de personnel, aussi ; les résultats seraient plus dégradés encore sans certains choix de traitement comptable des charges d’amortissement.
La gouvernance de l’association repose sur un directoire, composé d’entreprises, qui a en charge la gestion, et un conseil de surveillance, composé d’élus de collectivités territoriales et d’organismes publics et privés intéressés, chargé de contrôler la gestion. Ni l’un ni l’autre ne joue véritablement son rôle tel que défini par les statuts.
Compte tenu de la fragilité de la situation financière de l’association, des nombreux dysfonctionnements dans la gestion des instances et des risques juridiques multiples relevés par la chambre, il appartient aux instances statutaires d’approuver formellement un plan stratégique dans les meilleurs délais et de suivre sa mise en œuvre.
[1] Produit fabriqué à partir de substances alimentaires, mais rendu disponible sous forme de comprimé, de poudre, de potion ou d'autre formes médicinales habituellement non associées à des aliments, et qui a un effet physiologique bénéfique ou protecteur contre les maladies chroniques.