SYNTHESE
La chambre régionale des comptes d’Auvergne-Rhône-Alpes a examiné la gestion de la société d’économie mixte « Lyon Parc Auto » (SEM LPA) pour les exercices 2008 à 2014. Ses observations portent notamment sur l’activité et la gestion stratégique et opérationnelle de la société, les relations avec les collectivités territoriales, la qualité de l’information financière et comptable et du contrôle interne, la situation financière et l’endettement, les achats et la gestion des ressources humaines. La quasi-totalité des observations formulées lors du précédent contrôle de la chambre a donné lieu à la mise en œuvre de mesures correctrices.
La SEM LPA, créée sous la forme d’une société anonyme en 1969, a pour vocation de réaliser et gérer des équipements, principalement dans le domaine du stationnement. En 2014, elle employait 165 personnes et a réalisé un chiffre d’affaires annuel de 53,5 millions d’euros. Les collectivités territoriales fondatrices (ville de Lyon, communauté urbaine devenue Métropole de Lyon et département du Rhône) détiennent 61,84 % de ce capital et la Caisse des dépôts et consignations 21,46 %. Le reste de l’actionnariat se répartit entre la chambre de commerce et d’industrie et plusieurs banques, dont la plus engagée ne possède que 3,9 % du capital.
Fortement implantée à Lyon, la SEM gère actuellement environ 70 % des parcs de stationnement lyonnais, mais aussi un parc à Villeurbanne et un parc à l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry. En raison de son statut d’opérateur local historique, cette gestion s’effectue selon des modalités très diverses : concession, affermage, délégation de service public et bail emphytéotique. Certaines conventions ont été conclues et renouvelées pour des durées excédant les périodes normales d’amortissement et de rentabilité.
En 2014 sur les 24 parcs de stationnements dont la gestion est déléguée par la Métropole de Lyon, 12 sont déficitaires, mais les profits dégagés par les parcs bénéficiaires excédent les pertes subies par les autres. La situation financière saine de la société se traduit, notamment, par une diminution notable de ses dettes financières qui, entre 2008 et 2014, ont été divisées par deux pour passer à 25,5 % du passif, pourcentage à ramener à l’importance des immobilisations corporelles, qui représentent 87 % du total du bilan. Sur la même période, le chiffre d’affaires connaît une croissance de 16,7 %, la hausse des recettes provenant essentiellement de la durée moyenne de stationnement. Entre 2012 et 2014, les résultats nets ont été positifs et les capitaux propres, se sont accrus, la SEM disposant fin 2014 de 23,3 M€ de réserves.
La société mène une politique soutenue de gros entretien visant à maintenir l’ensemble des parcs en bon état. La SEM a constitué des réserves importantes et conduit une politique de gestion des ressources humaines favorable.
La perte en 2011 de la gestion des parcs de gare Villette et Perrache a cependant marqué un tournant dans la dynamique d’implantation de LPA, dans un marché qui ne croît plus et au sein duquel la reconduction des contrats n’est pas acquise pour la SEM. Alors que les réserves cumulées sont relativement importantes, cette configuration devrait amener LPA à revoir de façon plus volontariste son modèle, que de timides tentatives de diversification vers l’autopartage n’ont pas fait fondamentalement évoluer. A cet égard, la chambre recommande à la SEM de décliner dans des plans d’actions détaillés les évolutions envisagées par son conseil d’administration pour faire face à un environnement de plus en plus compétitif. Dans cette perspective, la définition d’une politique de gestion prévisionnelle des emplois et compétences peut s’avérer un outil précieux.
RECOMMANDATIONS
Recommandation n° 1 : Mener à terme la révision des statuts.
Recommandation n° 2 : Mieux étayer les projections financières et les décliner dans des plans d’action quantifiés.
Recommandation n° 3 : Mettre en place une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.
Recommandation n° 4 : Mettre en conformité la politique d’achats avec les dispositions de l’ordonnance du 23 juillet 2015.