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Syndicat mixte de gestion du parc naturel régional de Camargue (PNRC) à Arles (Bouches-du-Rhône) - Prise en compte des aléas et risques naturels dans l’aménagement du littoral méditerranéen

CRC PROVENCE-ALPES-CÔTE D'AZUR

Face à des enjeux environnementaux que le changement climatique exacerbe, le syndicat mixte de gestion du parc naturel régional de Camargue entendait constituer un acteur essentiel de la gestion concertée du territoire. Toutefois, miné par les crises internes, par une absence de portage politique et par une situation financière dégradée, le syndicat, à l’arrêt depuis 2020, apparaît affaibli. Sa capacité à intégrer des orientations courageuses dans sa charte en cours de révision constitue désormais un enjeu pour sa pérennité même.

SYNTHÈSE
Le parc naturel régional de Camargue (PNRC), seul parc naturel littoral de Provence Alpes-Côte d’Azur avec 73 kilomètres de façade maritime, s’étend sur 101 000 hectares sur terre et 34 000 hectares en mer. Faiblement peuplé, il couvre la totalité du territoire de la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer et une partie des communes d’Arles et de Port Saint Louis-du-Rhône. Géré depuis le 1er janvier 2005 par le syndicat mixte de gestion du parc naturel régional de Camargue, son dernier classement a été prononcé en 2011 pour 12 ans avant d’être prorogé jusqu’en 2026.
La charte du parc, qui rassemble les engagements des partenaires au soutien des missions dévolues par la loi, de protection de l'environnement, d'aménagement du territoire et de développement économique et social, se présente comme un document dense et ambitieux. Prenant la mesure des risques que l’érosion côtière et les submersions marines font peser sur le territoire, et que le changement climatique aggrave, elle entend faire du syndicat un acteur majeur du dialogue territorial et un outil de l’élaboration de stratégies locales concertées d’anticipation des risques littoraux.
Cette ambition fédératrice, qui repose sur le bon vouloir des partenaires en l’absence d’outils contraignants à la disposition du syndicat, se heurte toutefois à une absence de portage politique et à la montée en puissance d’autres acteurs aux moyens bien supérieurs. Alourdie par l’importance grandissante de la gestion des espaces naturels du Conservatoire du littoral que le syndicat a choisi d’endosser, elle s’avère de plus en plus délicate à tenir face aux intérêts divergents des nombreux acteurs publics et privés du territoire, dont les positions sont de moins en moins conciliables à mesure que les effets du changement climatique sont perceptibles.
La gestion intégrée de la zone côtière, qui constituait un enjeu de premier rang, a ainsi été largement délaissée. Désinvesti de la mission d’élaboration d’une stratégie littorale au profit du syndicat mixte interrégional d’aménagement des digues du delta du Rhône et de la mer (SYMADREM), l’établissement se borne à poursuivre son observation de la renaturation des étangs et marais des salins de Camargue, laquelle, tout en étant préfiguratrice, ne présente en l’occurrence pas d’enjeu économique et social.
Quasiment à l’arrêt depuis 2020, le syndicat apparaît aujourd’hui décrédibilisé auprès de ses membres et partenaires, dont il reste toutefois dépendant financièrement. Malgré des charges de gestion contenues au point que les recrutements utiles et les règles élémentaires de confort des agents ne sont pas assurés, sa situation financière est dégradée. Elle offre une visibilité réduite et des marges de manœuvre financières trop étroites pour investir dans le cadre d’un programme pluriannuel à la hauteur des ambitions de la charte.
La révision en cours de la charte, dont le périmètre d’étude écarte une nouvelle fois tout scénario interrégional pourtant utile, arrive donc à un moment où la volonté réelle de coopération des partenaires au sein du syndicat est à réinterroger. La nouvelle charte devra pourtant intégrer des orientations courageuses si l’établissement veut faire la preuve devant l’État qu’il reste un outil pertinent de gestion du territoire camarguais.
À ce stade, la feuille de route 2022-2023 conçue par la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, acteur prépondérant de la gouvernance depuis le printemps 2022, s’attache principalement à des objectifs de développement économique et touristique de court-terme, dont la gestion raisonnée du littoral à l’aune des changements en cours est absente.

 

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