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SNC Antarès (Sarthe)

CRC PAYS DE LA LOIRE

La chambre régionale des comptes Pays de la Loire a procédé au contrôle des comptes et de la gestion de la société en nom collectif (SNC) Antarès, titulaire de la délégation de service public « exploitation de l’espace culturel et sportif Antarès » sur la période 2017 à 2022. Cette société appartient au groupe Fimalac Entertainment Holding qui fait lui‑même partie du groupe Marc Ladreit de Lacharrière.

Un équipement phare pour l’agglomération du Mans

L’équipement Antarès, installé sur le territoire de la ville du Mans offre depuis la rentrée 2023 près de 7 460 places. Il a la particularité de pouvoir accueillir à la fois des manifestations sportives et des manifestations culturelles. Si les affiches proposées peuvent permettre d’atteindre des niveaux de fréquentation élevés, la salle ne connaît pas pour autant un taux de remplissage en adéquation avec ses capacités. Ainsi, en année hors crise sanitaire, le nombre de spectateurs par spectacle dépasse peu 3 000 spectateurs. En revanche, les matchs de l’équipe de basket connaissent un haut niveau de fréquentation au regard des autres clubs de son championnat.

Un contrat de délégation de service public aux risques d’exploitation limités pour le délégataire, avec des compensations financières non justifiées

La SNC Antarès a obtenu le renouvellement du contrat de délégation de service public de l’équipement en 2018 pour 10 ans, ce qui est une durée particulièrement longue pour un affermage.

Si le contrat fait apparaître un risque économique et financier, celui-ci est particulièrement limité. Les deux années de crise sanitaire qui ont fortement perturbé l’organisation des spectacles (chute du nombre de spectacles de 61 en 2019 à 18 en 2020 et 33 en 2021 – chute du nombre de spectateurs de 238 357 en 2019 à 58 291 en 2020 et 74 846 en 2021), n’ont pas entraîné de déficit des comptes mais ont même permis, pour 2020, le versement d’un intéressement à la collectivité supérieur à la prévision.

La chambre a relevé que si le délégataire bénéficie d’importantes compensations financières de la ville du Mans pour des contraintes de fonctionnement qui atteignent 337 800 € chaque année, ces dernières contrairement à ce qu’impose la jurisprudence européenne ne sont ni justifiées ni calculées. Elles ont par ailleurs fortement augmenté par rapport à la précédente délégation.

Un équipement dont l’exploitation peut être optimisée

Le délégataire dispose de marges de manœuvre pour intensifier l’occupation de l’équipement, même si cet objectif est rendu plus compliqué à atteindre avec la présence d’un club de basket résident et par une évolution de la demande du public qui se tourne davantage vers d’autres offres comme les festivals.

Il ne se voit pas imposer de lignes directrices en matière de programmation. Si celui-ci a exprimé dans son offre une volonté d’innovation dans les manifestations sportives, cela ne s’est pas réellement concrétisé.

La chambre estime que le contrôle de la délégation doit être renforcé ne serait‑ce qu’en exigeant l’intégralité des documents prévus au contrat pour justifier de sa gestion.

Des résultats financiers sensiblement supérieurs aux prévisions

 La précédente délégation de service public a abouti à des résultats sensiblement supérieurs à ceux estimés initialement : 0,51 M€ au lieu de 0,21 M€ prévus pour l’ensemble des six années écoulées. La nouvelle délégation poursuit cette tendance avec des résultats cumulés en cinq années qui dépassent déjà largement les prévisions établies pour la totalité des dix années de la DSP.

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