25 rue Paul Bellamy
–
BP 14119
–
44041 NANTES cedex 01
www.ccomptes.fr
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVE
S
ET SA RÉPONSE
SNC ANTARES
(Département de la Sarthe)
Exercices 2017 à 2022
SNC ANTARES
2
TABLE DES MATIÈRES
SYNTHÈSE
......................................................................................................................
5
RECOMMANDATIONS
................................................................................................
7
INTRODUCTION
...........................................................................................................
8
1
PRÉSENTATION
....................................................................................................
9
1.1
Description de l’espace culturel et sportif Antarès
............................................
9
1.2
La procédure de délégation de service public (DSP) appelle des
observations
......................................................................................................
11
1.3
Chiffres clés de l’activité (son analyse est développée infra)
..........................
12
1.4
Le contexte concurrentiel et les contraintes spécifiques à ce type de salle
......
13
1.4.1
Une salle évoluant dans le secteur du spectacle vivant en pleine
mutation
...................................................................................................
13
1.4.2
Une offre concurrentielle de proximité et des contraintes liées à son
caractère hybride (accueil de spectacles et de compétitions
sportives)
.................................................................................................
14
2
LE CONTRAT DE DÉLÉGATION DE SERVICE PUBLIC
...............................
17
2.1
Une durée anormalement longue au regard des investissements à réaliser
dont l’essentiel est financé par le
délégant
.......................................................
17
2.2
Une gestion du contrat assurée par une société dédiée qui a pris la forme
d’une société en nom collectif
..........................................................................
18
2.3
Sur la politique menée en matière de développement durable
.........................
18
2.3.1
La collectivité a pris en compte des obligations en matière de
performance durable lors de la mise en concurrence sans imposer
pour autant des objectifs précis en la matière pour le délégataire
...........
18
2.3.2
Le délégataire a demandé à ville du Mans de procéder à un audit
énergétique d’Antarès en 2022
................................................................
20
2.4
L’équilibre de la DSP
: un transfert du risque limité pour le délégataire
avec des subventions importantes et une redevance réduite
............................
21
2.4.1
Un risque d’exploitation limité
...............................................................
21
2.4.2
Des compensations financières importantes versées irrégulièrement
par la collectivité (0,43M€ par an)
..........................................................
23
2.4.2.1
Des compensations financières importantes
...........................................................
23
2.4.2.2
Des compensations financières irrégulières
...........................................................
23
2.4.2.3
La SNC verse une modeste redevance à la ville du Mans
......................................
26
2.4.2.4
Un intéressement aux résultats moins favorable pour la ville du Mans que
lors de la précédente délégation
.............................................................................
27
3
LA MISE EN OEUVRE DU CONTRAT
..............................................................
30
3.1
Un équipement dont l’exploitation peut être optimisée
...................................
30
3.1.1
Un taux d’occupation d’Antarès qui pourrait être amélioré
....................
30
3.1.2
Un niveau de fréquentation satisfaisant pour les matchs de basket,
mais moyen pour les spectacles et les concerts
.......................................
31
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
3
3.1.3
Une programmation de manifestations qui se renouvelle peu faute
d’objectifs précis (ou ambitieux) de la part du délégant
.........................
33
3.1.3.1
Une volonté d’innovation dans les manifestations sportives (hors matchs
club résident) qui ne se traduit pas dans la programmation
....................................
33
3.1.3.2
Une programmation de spectacles qui se renouvelle peu
.......................................
34
3.2
Une tarification qui ne respecte pas le cadre contractuel
.................................
35
3.2.1
Une politique tarifaire encadrée mais sans objectifs
...............................
35
3.2.2
Une grande liberté dans l’application des grilles tarifaires validées
par le délégant
.........................................................................................
36
3.2.3
Une formule de révision inadaptée dans sa composition, son champ
d’application et son évolution
.................................................................
37
3.2.4
Une révision des tarifs qui ne tient pas compte de la formule de
révision applicable
...................................................................................
39
3.3
Les moyens mis en œuvre pour le fonctionnement de la salle Antarès
...........
40
3.3.1
Moyens humains
.....................................................................................
40
3.3.2
Moyens mis à disposition par le groupe auquel appartient la SNC
........
40
3.3.3
La gestion de l’équipement avec avis défavorable d’exploitation
pendant près de 200 jours
........................................................................
40
3.4
Le programme d’investissement
......................................................................
42
3.4.1
Un programme d’investissement d’un million d’euros financé
majoritairement par le délégant, modifié dès la première année de
la DSP
......................................................................................................
42
3.4.2
Des travaux non autorisés ou autorisés
a posteriori
par le délégant
.......
42
3.4.3
Des biens de retour et de reprise non identifiés, empêchant ou
rendant difficile l’application de certaines dispositions financières
du contrat
.................................................................................................
43
3.4.4
Une politique en matière de gros entretien
–
renouvellement à
renforcer
..................................................................................................
44
3.5
Le contrôle de la DSP par la ville du Mans
......................................................
44
3.5.1
Sur le respect des délais de remise du rapport annuel
.............................
44
3.5.2
Sur la complétude des rapports
...............................................................
45
4
LE VOLET FINANCIER
.......................................................................................
46
4.1
Le bilan de la précédente délégation 2012-2018 : des prévisions
largement dépassées pour un très bon résultat global
......................................
47
4.2
La nouvelle DSP : malgré la crise sanitaire, des résultats sensiblement
supérieurs aux prévisions
.................................................................................
48
4.3
Le bilan comptable de la nouvelle DSP (Annexe n° 55)
..................................
48
4.4
Le compte de résultat de la nouvelle délégation (Annexe n° 6)
.......................
50
4.4.1
Les produits
.............................................................................................
51
4.4.2
Les charges
..............................................................................................
53
4.4.3
Sur les délais clients et fournisseurs
........................................................
54
ANNEXES
......................................................................................................................
56
Annexe n° 1. Offres concurrentielles autour de la salle Antarès
...........................
57
Annexe n° 2. Scénarios audit énergétique
..............................................................
58
SNC ANTARES
4
Annexe n° 3. Comparaison entre répartition des index de formules de
révision et répartition des charges d’exploitation prévisionnelles
...................
60
Annexe n° 4. Évolution du résultat de la précédente DSP et rentabilité
financière
..........................................................................................................
61
Annexe n° 5. Évolution du bilan de 2017 à 2022
...................................................
62
Annexe n° 6. Évolution du compte de résultat 2017-2022
....................................
63
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
5
SYNTHÈSE
La chambre régionale des comptes Pays de la Loire a procédé au contrôle des comptes
et de la gestion de la société en nom collectif (SNC) Antarès, titulaire de la délégation de service
public «
exploitation de l’espace culturel et sportif Antarès
» sur la période 2017 à 2022, sur le
fondement de l’article L.
211-8 du code des juridictions financières
1
.
La SNC Antarès appartient au groupe Fimalac Entertainment Holding qui fait lui-même
partie du groupe Marc Ladreit de Lacharrière.
L’équipement Antarès, installé sur le territoire de la ville du Mans a une superficie
15 500 m² et offre une capacité
d’accueil maximale de 8
077 places (configuration spectacles
assis/debout)
2
. Il a la particularité de pouvoir accueillir à la fois des manifestations sportives et
des manifestations culturelles. Si les affiches proposées peuvent permettre d’atteindre des
niveaux de fréquentation élevés, la salle ne connaît pas pour autant un taux de remplissage en
adéquation avec ses capacités. Ainsi, en année hors crise sanitaire, le nombre de spectateurs par
spectacle dépasse peu souvent 3 000 personnes. En revanche, les
matchs de l’équipe de basket
connaissent un haut niveau de fréquentation au regard des autres clubs de son championnat. Sur
les 240 000 personnes accueillies en 2019, près de la moitié est venu assister à un match de
l’équipe Le Mans Sarthe Basket, équipe
résidente. Une cinquantaine de manifestations a été
proposée en 2022 mais le niveau de fréquentation connu avant la crise sanitaire n’a pas été
retrouvé (160 000 personnes en 2022).
Un contrat de délégation de service public aux risques d’exploitation
limités pour le délégataire, avec des compensations financières non
justifiées quant à leur principe et leur montant
La SNC Antarès a obtenu le renouvellement du contrat de délégation de service public
de l’équipement en 2018. La chambre a relevé que la durée
de ce nouveau contrat était
particulièrement longue (10
ans) s’agissant d’un simple affermage.
Conformément au régime juridique des délégations de service public, le contrat fait
apparaître un risque économique et financier potentiel pour le délégataire. Celui-ci est toutefois
particulièrement limité. Les deux années de crise sanitaire qui ont fortement perturbé
l’organisation des spectacles (chute du nombre de spectacles de 61 en 2019 à 18 en 2020 et
33 en 2021
–
chute du nombre de spectateurs de 238 357 en 2019 à 58 291 en 2020 et 74 846 en
2021), n’ont pas entraîné de déficit des comptes mais ont même permis, pour 2020, le versement
d’un intéressement à la collectivité supérieur à la prévision.
1
Article L. 211-8 CJF : « la chambre régionale des comptes peut contrôler les organismes, quel que soit
leur statut juridique, auxquels les collectivités territoriales les établissements publics locaux ou les autres
organismes relevant de sa compétence apportent un concours financier supérieur à 1 500 euros ou dans lesquels
ils détiennent, séparément ou ensemble, plus de la moitié du capital ou des voix dans les organes délibérants, ou
sur lesquels ils exercent un pouvoir prépondérant de décision ou de gestion ».
2
À compter de la rentrée 2023, avec la mise en place de nouveaux sièges et tribunes, cette capacité
maximale passera à 7 460 places.
SNC ANTARES
6
La chambre a relevé que si le délégataire bénéficie d’impo
rtantes compensations
financières de la ville du Mans pour des contraintes de fonctionnement qui atteignent 337 800
€
chaque année, ces dernières ne sont ni justifiées ni calculées,
contrairement à ce qu’impose la
jurisprudence européenne. Elles ont par ailleurs fortement augmenté par rapport à la précédente
délégation.
En ce qui concerne le volet développement durable, des progrès dans la consommation
d’énergie ont pu être constatés notamment à la suite du changement d’éclairage avec l’emploi
de LED. Toute
fois, alors qu’un audit a été réalisé avec des propositions devant permettre
d’importants gains énergétiques, la chambre relève qu’aucun financement n’est prévu pour les
mettre en œuvre à court ou long terme.
La vie du contrat
Le délégataire dispose de mar
ges de manœuvre pour intensifier l’occupation de
l’équipement, même si cet objectif est rendu plus compliqué à atteindre avec la présence d’un
club de basket résident et par une évolution de la demande du public qui se tourne davantage
vers d’autres offres
comme les festivals. À titre d’exemple, le taux d’utilisation de la grande
salle les jours de fin de semaine (samedi et dimanche) est globalement modeste, avec une
occupation annuelle d’un week
-end sur deux.
Le délégataire ne se voit pas imposer de lignes directrices en matière de programmation.
Si celui-
ci a exprimé dans son offre une volonté d’innovation dans les manifestations sportives,
cela ne s’est pas réellement concrétisé.
La chambre estime enfin que le contrôle de la délégation doit être renforcé ne serait-ce
qu’en exigeant l’intégralité des documents prévus au contrat pour justifier de sa gestion.
Des résultats financiers sensiblement supérieurs aux prévisions
La précédente délégation de service public a abouti à des résultats sensiblement
supérieurs à ceux estimés initialement : 0,51
M€ au lieu de 0,21
M€ prévus pour l’ensemble
des six années écoulées. La nouvelle délégation poursuit cette tendance avec des résultats
cumulés en cinq années qui dépassent déjà largement les prévisions établies pour la totalité des
dix années de la DSP.
Le bilan comptable de la SNC est modeste en raison de sa nature (affermage) et ne
connaît aucune dette. La mise en place d’un compte courant d’associé avec le groupe
Marc
Ladreit de Lacharrière permet d’optimiser la
gestion financière. Les comptes de résultat
dégagent une valeur ajoutée et un excédent brut d’exploitation satisfaisants et stables permettant
de dégager des résultats d’exploitation positifs à l’exception de 2021 affectée par la crise
sanitaire et de 2022
qui enregistre l’inscription d’une provision pour risques et charges.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
7
RECOMMANDATIONS
Recommandation n° 1.
: Revoir les conditions économiques d’exploitation de
l
’espace Antarès définies dans le contrat de délégation pour prendre en compte
l’impact des nouveaux aménagements réalisés par la ville du Mans.
Recommandation n° 2.
: Conclure avec la ville du Mans un avenant au contrat afin
de justifier les contraintes de service public et de détailler le calcul des compensation
financières en résultant, conformément aux articles 106, § 2 et 107, § 1, du traité sur
le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) et de la jurisprudence Altmar
k de
la CJCE du 24 juillet 2003.
Recommandation n° 3.
: En application de l’article
15 du contrat de délégation,
mettre fin à la réalisation de travaux sans l’accord préalable du délégant.
Recommandation n° 4.
: Transmettre au délégant l’ensemble des pièces du rapport
annuel tel que prévu à l’article
37 du contrat de délégation de service public.
Recommandation n° 5.
: Déposer les comptes annuels chaque année au registre du
commerce et des sociétés conformément à aux articles L. 232-21 et suivants du code
de commerce.
Recommandation n° 6.
: Respecter les délais de paiement des fournisseurs
conformément à l’article L.
441-10 du code de commerce
SNC ANTARES
8
INTRODUCTION
La chambre régionale des comptes Pays de la Loire a procédé au contrôle des comptes
et de la gestion de la société en nom collectif (SNC) Antarès pour les exercices 2017 à 2022,
en application de l’article L.
211-8 du code des juridictions financières.
Un courrier d’ouverture du contrôle a été adressé le 5
avril 2023 à M. Aurélien Binder,
représentant du gérant de la société depuis le 1
er
juillet 2019. Un entretien de début de contrôle
le 26 avril 2023 et de fin de contrôle le 7 septembre 2023 ont eu lieu avec ce dernier.
Un courrier d’ouverture du contrôle a été adressé le 24
mai 2023 à M. Thierry Biskup,
représentant du gérant de la société pour la période du 1
er
janvier 2018 au 30 juin 2019. Un
entretien de début de contrôle le 15 juin 2023 et de fin de contrôle le 30 août 2023 ont eu lieu
avec ce dernier.
Un courrier d’ouverture du contrôle a été adressé le 24
mai 2023 à M. Pascal Simonin
gérant de la société du 1
er
janvier au 31 décembre 2017. Un entretien de début de contrôle le
16 juin 2023 et de fin de contrôle le 4 septembre 2023 ont eu lieu avec ce dernier.
La chambre, lors de sa séance du 13 septembre 2023, a arrêté ses observations
provisoires.
Celles-ci ont été notifiées le 5 octobre 2023 à M. Aurélien Binder, représentant du
gérant de la société Antarès. Des extraits ont été adressés aux anciens dirigeants,
MM. Thierry Biskup et Pascal
Simonin ainsi qu’à trois tiers mis en cause (commune du Mans,
Le Mans Métropole et Le Mans Sarthe Basket). Tous ont répondu. Le Mans Métropole a précisé
qu’elle était désormais le délégant depuis le 1
er
juillet 2023 et ajouté qu’elle veillera à prendre
en compte les remarques formulées par la chambre.
La chambre a délibéré sur les observations définitives lors de sa séance du
6 décembre 2023 après avoir entendu M. Biskup à sa demande.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
9
1
PRÉSENTATION
La SNC Antarès appartient au groupe Fimalac Entertainment Holding qui fait lui-même
partie du groupe Marc Ladreit de Lacharrière.
Elle a été délégataire de la délégation de service public «
exploitation de l’espace
culturel et sportif Antarès » pour la période du 1
er
juillet 2012 au 30 juin 2018 et est délégataire
depuis le 1
er
juillet 2018 et ce jusqu’au 30 juin 2028 de cet équipement. La candidature pour
cette nouvelle délégation a été portée par une autre société du groupe, la société S-PASS, dont
la SNC est une filiale.
1.1
Description de l’espace culturel et sportif Antarès
La ville du Mans a construit cet espace culturel et sportif en 1995. Elle est la salle qui
accueille officiellement
l’équipe de basket
-ball professionnelle, Le Mans - Sarthe - Basket,
communément appelée MSB.
Photo n° 1 :
Vue aérienne Antarès
Source : SNC Antarès
Antarès bénéficie d’une excellente accessibilité notamment avec une desserte par
tramways et une offre de stationnement élevée.
Antarès se situe au sud de la ville du Mans, au cœur du pôle «
excellence sportive »
composé du circuit des 24 heures du Mans
, d’un vélodrome, d’une piste de karting, d’un
hippodrome,
d’un
centre
équestre,
d’un
golf,
du
stade
ex
MMArena
(désormais
Marie Marvingt) et du centre sportif dédié au football.
SNC ANTARES
10
L’équipement comprend une grande salle qui peut accueillir
:
-
8 077 spectateurs debout,
-
5 258 spectateurs assis,
-
6 030 spectateurs en configuration Basket-Ball,
-
6 676 en configuration boxe,
-
5 789 spectateurs en configuration Hand-Ball, tennis ou volet
-
4 334 spectateurs en configuration cirque.
La capacité d’accueil de cette salle évolue au cours de l’année 2023 avec le
remplacement des sièges et des tribunes amovibles
dont l’installa
tion remontait à 27 ans. Si la
capacité pour les spectacles assis/debout va diminuer sensiblement en passant de 8 077 places
à 7 460 places (jauge maximale de la grande salle désormais), celle des spectacles assis
augmentera de 1 418 places pour atteindre 6 676 places (+ 27 %).
La chambre relève à cet égard que cette nouvelle jauge apparaît particulièrement élevée,
aucun des spectacles qui ont eu lieu entre 2017 et 2022 n’a en effet dépassé 5
721 spectateurs
(Ninho
–
le 31 janvier 2020).
Antarès offre également des locaux pour la presse, des vestiaires pour les joueurs, des
locaux techniques, des locaux pour la police et l’administration du complexe ainsi que des salles
d’entrainement pour l’escrime et la boxe, la musculation, une infirmerie, une salle de
massage,
une salle d’échauffement/réception pour le club de basket.
Le périmètre de la délégation inclut également 200 places de stationnement.
Photo n° 2 :
Grande salle
Photo : CRC Pays de la Loire
–
avant remplacement des sièges
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
11
1.2
La procédure de délégation de service public (DSP) appelle des
observations
Les principales étapes qui ont conduit au renouvellement de la DSP ont été les
suivantes :
-
23 mars 2017 : la commission consultative des services publics locaux de la ville du Mans
a émis un avis favorable sur le projet de DSP ;
-
27 avril 2017 : le conseil municipal a approuvé le principe du renouvellement de la DSP ;
-
31 mai 2018 : le conseil municipal attribue la DSP à la société S-PASS, unique candidat à
la procédure, qui en confiera la gestion à sa filiale, la société SNC Antarès, précédemment
délégataire.
Concernant cette procédure, la chambre a relevé que :
1)
Le conseil municipal a été appelé à se prononcer sur le principe de renouvellement du contrat
sans disposer d’éléments actualisés pourtant disponibles. Si
la délibération en date du
27 avril 2017 présente un bilan de la DSP écoulée, ce dernier ne porte que sur trois années et
demi sur les six qu’a duré le contrat. L’analyse s’arrête en effet à fin 2015 alors que la fin de
la DSP était prévue au 30 juin 2018. La collectivité aurait pu au moins attendre quelques
jours pour prendre en compte l’année 2016, le rapport du délégataire devant être produit avant
le 1
er
juin. Si la collectivité considère que la procédure de mise en concurrence est
particulièrement
longue, la chambre souligne néanmoins qu’en amputant ce bilan d’une
grande partie de la précédente DSP, la ville a pris un risque juridique sur la régularité de la
procédure.
Dans leurs réponses aux observations provisoires, la ville et la SNC Antarès ont souligné que
retarder la délibération prise le 27 avril 2017 aurait entrainé un risque de ne pas pouvoir
respecter la date de fin du contrat de délégation de service public. La chambre, pour sa part,
souligne que la ville, lors de la précédente mise en con
currence en 2011, n’avait pas hésité à
prolonger la délégation de six mois supplémentaires.
2)
Un choix d’externalisation et de mise en concurrence qui n’a abouti qu’à une seule offre dans
un contexte où la ville du Mans dispose déjà d’une société
compétente
dans ce domaine (il
s’agit de la SEML Le Mans Evènements)
et qui avait déjà candidaté lors de la précédente
DSP
.
3)
L’annexe
16 du contrat correspondant à la note n°7 de l’offre du 25
septembre 2017 détaille
un projet de remplacement de l’éclairage de la gra
nde salle avec un calendrier qui débute la
deuxième semaine de janvier 2018, autrement dit 6
mois avant l’attribution de la délégation
(études, dépôt des autorisations, consultation des entreprises et commencement des travaux).
Aucun recalage du planning n
’a été envisagé dans le document définitif contractuel.
SNC ANTARES
12
D’importants travaux (5,7
M€ TTC pour un équipement dont la valeur est de l’ordre de
26
M€) ont été décidés par délibération de la ville du 15
septembre 2022. Compte tenu de leur
importance et de le
ur caractéristique (il s’agit de remplacer les tribunes et de procéder à la
réfection du hall d’entrée
), ils vont modifier les conditions économiques de la délégation
3
. La
ville et la SNC Antarès dans leur réponses aux observations provisoires ont précisé que les
travaux concernaient prioritairement le renouvellement d’un équipement arrivé en fin de vie.
La chambre estime qu
’
un tel projet aurait, dès lors, dû être intégré au moment du
renouvellement de la DSP.
Recommandation n° 1.
: Revoir les conditions économiques d’exploitation de l’espace
Antarès définies dans le contrat de délégation pour prendre en compte l’impact des
nouveaux aménagements réalisés par la ville du Mans.
1.3
Chiffres clés de l’activité (son analyse est développée infra)
L’activité consiste en la location des espaces offerts par l’équipement. Au premier chef,
il s’agit d’accueillir l’équipe de basket
-ball professionnelle, Le Mans Sarthe Basket, club
résident. Le contrat dispose que le délégataire devra programmer en plus au moins
25
manifestations. C’est ainsi qu’il a accueilli «
les Bodins », Gad Elmaleh, le Lac des Cygnes,
Michel Sardou, « M », Soprano ou Julien Doré au cours des dernières années.
Les données suivantes présentent l’activité d’Antarès. Avant crise sanitaire, le nombre
de spectateurs avait atteint 240 000 personnes.
3
La délibération précise entre autres qu’un remplacement à neuf des tribunes s’avère nécessaire
, dans un
contexte où l’offre ne correspond plus aux besoins du marché et se voit concurrencer par des complexes culturels
et sportifs plus modernes, cette rénovation serait une opportunité sur plusieurs aspects.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
13
Tableau n° 1 :
L’activité Antarès 2017 à 2022
SPECTACLES ET CONCERTS
2018
2019
2020
2021
2022
Nombre de spectacles / concerts
24
28
7
9
29
Fréquentation totale
67 984
85 703
21 663
23 560
71 977
LE MANS SARTHE BASKET (MSB)
Nombre total de matchs joués
29
24
9
22
17
Fréquentation totale
153 813
117 566
32 096
42 026
77 502
Fréquentation moyenne par match
5 304
4 899
3 566
1 910
4 559
MANIFESTATIONS SPORTIVES
(HORS MSB)
Nombre de manifestations sportives hors
MSB
1
5
0
0
3
Nombre de participants
0
18 000
0
0
5 900
AUTRES MANIFESTATIONS
Nombre de manifestations Autres
8
4
2
2
2
Nombre de spectateurs
17 550
17 088
4 532
9 260
2 200
NOMBRE TOTAL DE
MANIFESTATIONS
62
61
18
33
51
NOMBRE TOTAL DE VISITEURS
239 347
238 357
58 291
74 846
157 579
Taux d'occupation de la Grande Salle
18,63%
16,71%
18,36%
27,12%
49,86%
C.A. Bars
163 151 €
149 744 €
23 053 €
30 834 €
113 915 €
Panier moyen / spectateur
68 €
63 €
40 €
41 €
76 €
Source
: rapports d’activité
Les produits de l’exploitation s’élèvent à un peu moins de 2
M€. L’exploitation
a
nécessité
l’intervention d’environ 18
équivalents temps plein en 2022, dont les deux tiers
provenaient de prestataires extérieurs.
1.4
Le contexte concurrentiel et les contraintes spécifiques à ce type de salle
1.4.1
Une salle évoluant dans le secteur du spectacle vivant en pleine mutation
Depuis plusieurs années, le secteur du spectacle vivant subit d’importantes mutations
avec
l’arrivée de nouveaux acteurs ou le renforcement de la pos
ition de grands groupes, par
l’acquisition ou l’exploitation de grandes salles de spectacle, de festivals ou de théâtres privés,
et/ou par des stratégies d’intégration verticale assurant une présence sur l’ensemble de la chaîne
de valeur des spectacles (production, exploitation et diffusion)
4
.
4
Voir par exemple, (45) une étude exploratoire de la direction générale de la création artistique (Ministère
de la culture) réalisée en 2017 sur l’évolution de la structure de l’exploitation des grandes salles de spectacle et de
la diversité des acteurs économiques et des spectacles entre 2010 et 2016.
SNC ANTARES
14
Dans son offre, le futur délégataire a confirmé cette analyse de l’existence d’un
environnement très concurrentiel :
« la France compte un nombre de salles de spectacles de
grande capacité de plus en plus important, réduisant, de fait, les zones de chalandises estimées
de chacune. En outre, parce qu’il va de soi que les tournées ne peuvent s’arrêter dans
l’ensemble des salles de l’hexagone, les productions sont aujourd’hui contraintes de faire des
choix : capacité d’accueil, qualités techniques… mais aussi des conditions de location de salles
afin de préserver la rentabilité de leurs manifestations. À ce titre, devant cette pression
concurrentielle, les salles sont de plus en plus disposées à remiser leurs loyers »
5
Ce secteur a également été particulièrement impacté par la crise sanitaire
6
. La perte
d’activité attribuable à la crise est de 59
% sur l’ensemble de l’année 2020 (
- 68 % entre mars
et décembre 2020) pour les entreprises culturelles du domaine du spectacle vivant, secteur qui,
contrairement aux autres secteurs de la culture, n’a pas connu de phénomène de rattrapage
durant l’été
2020 (avant second confinement).
1.4.2
Une offre concurrentielle de proximité et des contraintes liées à son caractère
hybride (accueil de spectacles et de compétitions sportives)
L’offre d’espaces culturels sur l’agglomération
mancelle est assez variée, avec
notamment :
-
Le Palais des congrès et de la culture de 1 400 places, qui propose des spectacles proches
de ceux d’Antarès comme le montre
la programmation 2023 2024 ;
-
Une salle des concerts de 900 places ;
-
Une salle sur la commune d’Alonnes de 500
places et une salle sur la commune d’Arnage
de 1 200 places debout.
Par ailleurs, la salle Antarès entre en concurrence avec des salles de spectacles, voire
des salles mixtes culturelles et sportives, couvrant un périmètre de clientèle dans le même rayon
d’environ 100
km/1 heure comme Mayenne espace, le parc des expositions de Tours, Trélazé
Arena ou Alençon Anova (tableau en Annexe n° 1).
À cela s’ajoute la proximité relative des salles de spectacles parisiennes (de
¾
d’heure
à une heure du Mans). Il en résulte une concurrence importante, y compris par les salles de plus
petite capacité, alors
que la demande des publics évolue (spectacles d’importance moyenne
2 500 à 3 000 spectateurs, existence de festivals en plein air attirant beaucoup plus de
spectateurs que la capacité d’Antarès). Dès lors, le modèle économique appliqué
en 1995 lors
de la construction de la salle Antarès trouve ses limites dans le domaine du spectacle vivant.
5
Extrait note n°12
de l’offre sur la polit
ique tarifaire
6
Etude de la DGAC :
Impact de la pandémie de Covid-
19 et des mesures de soutien sur l’activité et la
situation financière des entreprises culturelles en 2020
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
15
Pour autant, la ville a décidé de créer 1 418 places assises supplémentaires pour les
spectacles à l’occasion du changement récent des sièges et
tribunes.
Le rapport d’activités 2022
sur les perspectives 2023 considère pour sa part que ces travaux seront
« une formidable
occasion de repositionner cette enceinte historique de la vie culturelle du Mans auprès des
producteurs, des promoteurs locaux et des artistes afin de pouvoir encore mieux accueillir,
demain, les grosses comme les plus petites jauges. Continuer à proposer une aussi large
diversité de manifestations à Antarès ne pouvait pas mieux s’envisager qu’avec cet
investissement. »
L’objectif d’atteindre des spectateurs dans un rayon de 100
km pour voir des
artistes et spectacles contemporains y est expressément affiché.
L’autre contrainte que doit supporter le gestionnaire de la salle Antarès est l’existence
d’un club résident et le nombre de j
ours qui lui sont réservés
7
: ce sont autant de créneaux de
programmation de spectacles en moins. Les salles mentionnées ci-dessus, situées dans le même
périmètre de clientèle potentielle, ne connaissent pas les mêmes contraintes
8
Dans sa réponse aux observations provisoires, la ville a indiqué que son modèle
économique originel est toujours valable même si
l’intensification de la concurrence
impose
des efforts plus soutenus
pour diversifier l’offre
.
Elle précise également que l’objectif
prioritaire
assigné au délégataire est de proposer une offre locale de spectacles culturels et sportifs
économiquement viable pour la collectivité locale. La chambre constate cependant que
plusieurs facteurs ont bousculé
l’équilibre du contrat de délégation de service
public : le nombre
d’acteurs du secteur s’est réduit, la demande du public a changé et l’équilibre financier même
de la DSP a impliqué une forte augmentation des subventions publiques (+ 275% pour la
compensation pour contraintes de fonctionnement).
7
Cf. infra, point 2.4.2
8
Arena Trélazé connaît
quelques journées d’organisa
tion de compétition sportive, mais pas dans les
mêmes proportions que Antarès (ex : des 8
ème
aux demi-finales de la coupe de France de Basket se déroulent sur
un seul WE)
SNC ANTARES
16
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
La ville délègue la gestion de l’espace culturel et sportif Antarès depuis sa construction
au groupe Marc Ladreit de Lacharrière via une filiale détenue à 100 % par le groupe, la SNC
Antarès. La dernière mise en concurrence a été réalisée en 2018.
Ce groupe a été le seul candidat au renouvellement de la délégation de service public.
Plusieurs points ont été relevés quant au déroulement de la procédure de mise en concurrence
et notamment :
-
un bilan incomplet de la précédente DSP (ne prend en compte que trois années et demie
sur les six qu’a duré la délégation),
-
la décision de procéder à des travaux particulièrement importants modernisant
l’équipement (notamment changement de l’intégralité des sièges de la grande salle pour
près de 3
M€) après la mise en concurrence, lesquels vont impacter l’équilibre économique
de la DSP
En 2019, la salle a accueilli près de 240 000 personnes dont près de la moitié sont venus
assister à un match de l’équipe Le Mans Sarthe Basket, chiffre qui n’a pas
été retrouvé depuis
la fin de la crise sanitaire.
La salle est dans un système concurrentiel local fort avec de nombreuses autres salles
autour d’elle (Tours, Angers, Alençon et Laval) qui proposent des spectacles du même type
dans un contexte où la demande a évolué, notamment vers un intérêt fort pour les festivals.
Avec le changement des sièges et des tribunes amovibles, le nombre de places assises pour les
spectacles va augmenter de 27
% et pourrait selon le délégataire repositionner l’équipement
auprès des producteurs, des promoteurs locaux et des artistes. Pour autant, cette augmentation
ne paraît pas en adéquation avec le niveau de fréquentation constaté des spectacles depuis
2017, hors matchs de basket.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
17
2
LE CONTRAT DE DÉLÉGATION DE SERVICE PUBLIC
L’
ordonnance du 29 janvier 2016 relative aux contrats de concession et son décret
n° 2016-86 du 1
er
février
2016 s’appliquent à la présente délégation de service public.
Le nouveau contrat apparaît plus riche et plus détaillé que celui de la précédente
délégation. Cependant, le présent chapitre a identifié plusieurs points appelant des observations.
2.1
Une durée anormalement longue au regard des investissements à
réaliser dont l’essentiel est financé par le délégant
Selon l’article
34 de l’ordonnance n°
2016-65 du 29 janvier 2016 relative aux contrats
de concession, en vigueur lors de la passation de l’actuel contrat de délégation de service public
de la salle Antarès, la
« durée [de ce type de contrat] est déterminée par l'autorité concédante
en fonction de la nature et du montant des prestations ou des investissements demandés au
concessionnaire, dans les conditions prévues par voie réglementaire »
. L’article
6-II du décret
n°2016-86 du 1
er
février 2016 d’application de cette ordonnance précise que
« pour les contrats
de concession d'une durée supérieure à cinq ans, la durée du contrat n'excède pas le temps
raisonnablement escompté par le concessionnaire pour qu'il amortisse les investissements
réalisés pour l'exploitation des ouvrages ou services avec un retour sur les capitaux investis,
compte tenu des investissements nécessaires à l'exécution du contrat. »
Au cas présent, la durée de la délégation de service public est de 10 ans. La délibération
du 27 avril 2017 de la ville du Mans portant sur le choix de renouveler cette délégation, justifie
cet allongement de 4 années par le fait que la précédente délégation, d’une durée de six ans,
avait été trop courte pour permettre l’amortissement des différents investissements réalisés par
le délégataire.
Au regard du niveau des investissements que doit réaliser la SNC dont le solde net
estimé est de l’ordre de 0,5M€ (environ 1
M€ d’investissements bruts moins 0,5
M€ de
subventions d’investissement versées par la ville), comparé à des recettes qui devraient
atteindre 16,6
M€, cette durée apparaît longue et injustifiée. Cela équivaut à un amortissement
annuel de 50 000
€ à comparer à un chiffre d’affaires moyen de 1,2
M€.
Dans leurs réponses, la SNC Antarès et la ville considèrent que la durée de 10 années
du contrat n’est
pas excessive en raison de l’importance des investissements à amortir. La
chambre souligne que si la société renvoie à une jurisprudence administrative
9
, faisant
état d’un
rapport de 22 % entre le montant total des investissements demandés et celui des produits
attendus pour justifier la durée d’un contrat de 12 années,
le calcul
d’un tel ratio
au cas présent
montre bien la durée excessive de la délégation de service public puisque les investissements
ne représentent que 3 % des produits attendus
10
.
9
TA Toulouse, 25 mai 2021, n° 1901949
10
Chiffre
d’affaire prévisionnel de 16,6
M€ contre 0,5
M€ d’investissements nets des subventions versées par le
délégant, soit 3 %
SNC ANTARES
18
2.2
Une gestion du contrat assurée par une société dédiée qui a pris la forme
d’une société en nom collectif
Conformément aux dispositions du contrat de délégation, une société dédiée a été mise
en p
lace pour l’exploitation de cet équipement. Ce choix est positif car il donne la possibilité
au délégant d’avoir une vision claire et exhaustive de la délégation. C’est la forme d’une société
en nom collectif qui a été retenue.
L’objet social de la SNC
L’
article 5 du contrat de délégation dispose :
« Cette société dédiée doit respecter
l’ensemble des exigences minimales suivantes :
-
son activité est exclusivement l’exécution des missions confiées aux termes du présent
contrat et les activités et/ou prestations autorisées complémentaires auxdites missions ».
-
[…]
Il s’avère que l’activité de la société, tel qu’elle figure dans ses statuts, est beaucoup
plus étendue que ce que n’autorise le contrat de DSP. La société a effectivement pour objet
:
-
la
gestion d’établissements culturels et associés, sportifs et autres,
-
la gestion des budgets culturels mis à disposition, de contrats d’affermage,
-
[…]
-
la participation par tous moyens, directement ou indirectement, à toutes opérations pouvant
se rattacher à
son objet par voie de création de sociétés nouvelles, d’apport, de souscription
ou d’achats de titres ou droits sociaux […]
2.3
Sur la politique menée en matière de développement durable
2.3.1
La collectivité a pris en compte des obligations en matière de performance
durable lors de la mise en concurrence sans imposer pour autant des objectifs
précis en la matière pour le délégataire
Selon l’article
27 de l’ordonnance du 29
janvier 2016,
«
la nature et l’étendue des
besoins à satisfaire sont déterminées avant le lancement de la consultation en prenant en
compte des objectifs de développement durable dans leurs dimensions économique, sociale et
environnementale »
.
Le volet développement durable sous l’angle de l’efficacité énergétique a été retenu
comme sous critère
pour juger l’offre des candidats dans le règlement de consultation lors de la
mise en concurrence. Un autre sous-
critère prévoyait le remplacement de l’éclairage de la
grande salle.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
19
Si la mise en place d’un nouvel éclairage a bien été intégrée au contrat
de délégation,
en revanche aucun élément portant sur des objectifs concrets de performance en matière de
développement durable n’a été prévu. Il faut se reporter à l’offre du candidat qui indique
procéder à une démarche de certification ISO qui inclut un audit énergétique et un suivi régulier
des dépenses d’énergie de l’équipement sans qu’aucun engagement/objectif chiffré ne soit
détaillé.
Le plan de sobriété énergétique présenté par le gouvernement le 6 octobre 2022 a
renforcé les objectifs environnementaux en proposant des mesures à appliquer à la fois dans le
secteur de la culture et du sport, et dans celui des collectivités locales comme :
-
diminuer la consommation d’électricité pour l’éclairage avant et après chaque match de
football et rugby profession
nels (l’éclairage représentant 18
% de la consommation
d’énergie du sport)
;
-
abaisser le chauffage dans les gymnases de 2°C et mettre hors gel en cas de tension sur le
réseau (le chauffage représentant 43
% de la consommation d’énergie du sport)
;
-
diminuer
l’éclairage
(extinction
des
enseignes,
publicités
lumineuses),
régul
er
renouvellement d’air, et arrêt de ventilation des machines des salles de cinéma, pouvant
s’appliquer aux salles de spectacles.
Dans ce cadre, la ville du Mans a adressé un courrier le 15 novembre
2022 à l’ensemble
de ses délégataires demandant à ces derniers les mesures envisagées pour respecter ce plan
national de sobriété.
Cette démarche est à rattacher avec celle engagée par le groupe auquel appartient la
SNC Antarès. Celui-ci a établi un Plan de Sobriété Énergétique en 2023, décliné en
12 engagements, et un suivi par semestre, notamment avec le mainteneur de la centrale de
chauffage et le fournisseur d’électricité. Le rapport d’activité 2021 précise également qu’un
travail a été mené
entre l’équipe technique d’Antarès et le fabricant du système de GTC
11
, pour
une optimisation des consommations de fluides : sectorisation de zones de chauffage, plannings
d’occupation, suivi des températures extérieures, etc.
L’examen de la consommation des fluides de l’équipement sur la période contrôlée
montre une réelle diminution des consommations (hors effet COVID) sous l’effet notamment
du changement d’éclairage avec l’emploi de LED
:
Tableau n° 2 :
Évolution de consommation et dépenses de fluides
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Gaz
(Kw)
1 006 673
1 081 133
1 111 545
781 831
979 753
810 129
Electricité
(Kw)
889 227
900 102
1 081 140
485 848
569 056
688 106
Eau
(m3)
1 596
2 025
1 572
1 672
1 793
1 310
Source
: rapports d’activité
11
Gestion technique centralisée
SNC ANTARES
20
S’agissant des véhicules, la SNC a indiqué que le sujet du passage à l’électrique est en
cours de réflexion, étant précisé que la ville du Mans souhaite installer sur tous ses parkings
des ombrières photovoltaïques.
Enfin, concernant les cahiers des charges des spectacles, la SNC r
econnaît que rien n’a
été défini en direct avec les sociétés de productions.
2.3.2
Le délégataire a demandé à ville du Mans de procéder à un audit énergétique
d’Antarès en 2022
Un audit énergétique de l’équipement a été réalisé par la ville du Mans en 2022 et
communiqué à la SNC Antarès en février 2023.
Il montre un équipement globalement bien entretenu mais âgé et améliorable en tant
que bâtiment énergivore (classement en D sur une classification allant jusqu’à G) et émetteur
de gaz à effet de serre (classemen
t en C sur une classification allant jusqu’à G).).
Le rapport fait une analyse de la performance énergétique du bâtiment, identifie les
gisements d’économies d’énergies possibles et propose des solutions d’amélioration quantifiées
à court, moyen et long terme, notamment sur les points suivants :
-
déperdition de chaleur
: création d’un sas dans le hall, vitres du déambulatoire
12
;
-
refroidissement des espaces intérieurs durant la période estivale via la GTC ;
-
isolation des bureaux : double vitrage, renforceme
nt de l’isolation par des faux
-plafonds ;
-
remplacement des éclairages de la grande salle, salle d’échauffement par des LED (en
cours) ;
-
éclairage automatique des circulations, un projet initié dans le cadre du projet de réfection
du Lounge, repris dans le couloir n°100 ;
-
une réflexion sur le parking est en cours dans le cadre du projet Hall
d’accueil qui a été
reporté à deux reprises et doit encore être redimensionné. Il inclut un réaménagement du
parking Antarès, avec la pose d’ombrières, de bornes de rech
argement électrique,
d’éclairages à base d’énergie solaire.
Deux scénarios de travaux sont proposés dans cet audit (Annexe n° 2), le second
ajoutant, en plus des modifications proposées dans le premier, la mise en place de panneaux
photovoltaïques. Dans la première hypothèse, 123 tonnes d’émissions de CO2 seraient évitées
pour un coût de travaux de 2,2
M€ et une économie de foncti
onnement la première année de
près de 69 000
€, pour respectivement 147 tonnes de CO2 évités, 3
M€ de travaux et 103
000
€
d’économie de frais de fonctionnement la première année dans la seconde hypothèse.
12
Programmé pour 2020 dans le contrat de délégation, le projet a été repoussé sans fixer de date.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
21
Il a été relevé que ce travail riche mais tardi
f n’a pas été intégré au projet Méga
Pôle de
la métropole du Mans (stratégie du développement durable du territoire à l'horizon 2040
approuvé en décembre 2022) ou dans les orientations du PCAET
13
du Pays du Mans. Le plan
stratégique d’investissement de la métropole du Mans à l’horizon 2030, auquel renvoie le projet
Méga
Pôle, ne cite qu’une fois la salle Antarès mais simplement pour le remplacement des
sièges.
Au-
delà, aucun avenant n’a repris jusqu’à présent les préconisations de l’étude.
2.4
L’équilibre de la
DSP : un transfert du risque limité pour le délégataire
avec des subventions importantes et une redevance réduite
L’article L.
1411-1 du CGCT applicable lors de la mise en concurrence disposait que
«
La part de risque transférée au délégataire implique une réelle exposition aux aléas du
marché, de sorte que toute perte potentielle supportée par le délégataire ne doit pas être
purement nominale ou négligeable. Le délégataire assume le risque d'exploitation lorsque,
dans des conditions d'exploitation normales, il n'est pas assuré d'amortir les investissements
ou les coûts qu'il a supportés, liés à l'exploitation du service. »
2.4.1
Un risque d’exploitation limité
La délibération portant sur le principe de renouvellement de la DSP analyse le risque
d’exploitation de l’équipement. Elle précise que le risque d’exploitation se traduit pour le
gestionnaire par l’exposition aux aléas du marché de l’activité location de salles de spectacles
et ce, dans un contexte concurrentiel. Outre la présence de salles de plus petites dimensions à
proximité, deux
équipements récents de la même catégorie qu’Antarès ont ouvert leurs portes,
à moins d’une heure du Mans
: l’Arena Loire Trélazé près d’Angers en 2013 et l’Anova
d’Alençon en 2021.
La délibération après avoir rappelé l’article L
. 1411-1 du CGCT cité ci-avant précise
que «
Au niveau des postes de recettes, le risque de perte se traduit par la volatilité importante
du chiffre d’affaires inhérente au type d’activité déléguée (succès de plusieurs spectacles la
même année ou, au contr
aire, absence de spectacles à forte audience), ainsi que par l’aléa
sportif lié aux performances du Club résident de Basket-ball (la rémunération du délégataire
dépend pour 15 % des locations au Club résident).
Le délégataire a de son côté évoqué comme porteur de risque la cyclicité des tournées
de spectacles, la contrainte du planning des matchs du MSB, la date tardive dans la saison de
confirmation de ce planning (15 juillet de chaque année pour la saison à venir) et le risque de
trésorerie.
Pour autant, ces justifications restent insuffisantes. En effet, le risque potentiel de perte
financière au niveau de l’activité reste au cas présent particulièrement limité
:
13
Plan climat-air-énergie territorial
SNC ANTARES
22
1)
les deux années de crise sanitaire qui ont fortement perturbé l’organisation des spectacles
(chute des spectacles de 61 en 2019 à 18 en 2020 et 33 en 2021
–
chute des spectateurs de
238 357 en 2019 à 58 291 en 2020 et 74
846 en 2021), n’ont pour autant pas entraîné de
déficit des comptes ;
2)
la présence d’un club résident est plutôt un atout dans
un contexte où le délégant est un
important actionnaire et financeur du club (par le versement d’importantes subventions) et
ce, aux côtés d’autres acteurs publics
.
Il s’agit par conséquent d’une «
quasi rente de
situation »
14
. Son chiffre d’affaires représen
te 37
% de l’ensemble du chiffre d’affaires de la
SNC en 2022 ;
3)
les subventions versées à la SNC sont en sensible augmentation
15
: les chiffres suivants
montrent que la nouvelle délégation est plus favorable que la précédente avec un
accroissement de la moyenne annuelle des subventions
16
de 121 % (et même de 275 % pour
les compensations de contraintes de fonctionnement). La part des subventions versées à la
SNC passe en moyenne annuelle de 21 % à 26 % dans le total des produits.
Tableau n° 3 :
Comparatif entre les prévisions inscrites aux contrats de DSP 2012-2018 et 2018-2028
Prévisionnel du contrat
Moyenne
annuelle
2012-2018
Moyenne
annuelle
2018-2028
Variation
Subventions d'exploitation (hors subv. d’investissement)
354 639
428 084
121%
Dont compensation pour contraintes de fonctionnement
122 884
337 800
275%
Recettes d’exploitation (hors subv d'inv)
1 722 227
1 661 159
-
4%
Part des subventions dans le total des recettes (hors
subventions d'investissement)
21%
26%
Source : Contrats de DSP 2012-2018 et 2018-2028
14
Dans son rapport d’activité 2021, la SNC en référence à la crise sanitaire écrivait «
La continuité de
l’exploitation grâce aux manifestations sportives du premier semestre ont
préservé Antarès du terrible vide qu’ont
pu vivre les Zéniths de notre groupe ».
15
La ville a indiqué à cet égard qu’il n’y avait eu qu’une seule offre pour la DSP 2018
-2028, « ce qui a
évidemment limité la collectivité dans ses capacités de négociation ».
16
Il pourra être souligné que si la DSP 2012-2018 intégrait une croissance des subventions de + 2,5 %, le
nouveau contrat n’anticipe pas cette augmentation. Celle
-ci est prévue avec la formule de révision.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
23
2.4.2
Des compensations financières importantes versées irrégulièrement par la
collectivité (0,43M€ par an)
2.4.2.1
Des compensations financières importantes
Le contrat de DSP dispose que des compensations financières seront versées au
délégataire chaque année en contrepartie des contraintes de fonctionnement. Celles-ci sont
précisées dans le « cadre comptable général
» du compte d’exploitation prévisionnel
(annexe 11 du contrat). Le détail est le suivant
17
:
Tableau n° 4 :
Subventions de fonctionnement versées à titre de compensation au délégataire
En euros
2018-2028
Moyenne annuelle
Compensation pour Contrainte de
Fonctionnement
3 378 000
337 800
Compensation pour taxe sur les salaires
280 000
28 000
Compensation pour l'utilisation de la grande
salle
168 000
16 800
Compensation pour l'utilisation des salles
annexes (Escrime/boxe)
172 140
17 214
Compensation pour Sport en fête
28 000
2 800
Compensation pour servitudes
254 700
25 470
Total
4 280 840
428 084
Source : contrat de délégation de service public 2018-2028
2.4.2.2
Des compensations financières irrégulières
Une sujétion de service public correspond à un ensemble d’obligations particulières
imposées par le délégant au délégataire. Dans la mesure où elles dépassent le cadre normal des
conditions d’exercice d’une activ
ité commerciale, elles peuvent donner lieu à une
compensation.
Il convient de rappeler que l’article
107, §
1, du traité sur le fonctionnement de l’Union
européenne (TFUE) dispose que, sauf dérogations prévues par les traités,
« sont incompatibles
avec le marché intérieur, dans la mesure où elles affectent les échanges entre États membres,
les aides accordées par les États ou au moyen de ressources d’État sous quelque forme que ce
soit qui faussent ou menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou
certaines productions. »
17
Ne sont pas prises en compte les compensations au titre des investissements
SNC ANTARES
24
L’article
106, § 2 TFUE autorise toutefois des dérogations aux règles du traité pour les
entreprises chargées de la gestion de services d’intérêt économique général (SIEG
18
), lorsque
ces dernières sont nécessaires
à l’accomplissement de la mission qui leur a été confiée
19
.
L’arrêt Altmark
20
a défini 4 critères jurisprudentiels à respecter pour autoriser ces
compensations. La chambre a constaté qu’au moins deux d’entre eux n’étaient pas respectés
:
Premier critère non respecté
: l’entreprise bénéficiaire doit
effectivement être chargée de l’exécution d’obligations de service
public et ces obligations doivent être clairement définies.
Le contrat de DSP précise en son article
30 qu’il existe des contraintes d’exploitat
ion
imposées au délégataire qui impliquent le versement d’une compensation financière forfaitaire
nette de taxe. Il renvoie notamment à l’article
7 pour préciser les obligations imposées par la
ville. Cet article comprend deux parties, une première (article 7.1) liste les principales missions
du délégataire mais sans qu’aucune d’entre elles ne fasse état d’obligations particulières.
La seconde partie (article 7.2) traite de la situation particulière du Mans Sarthe Basket, club
résident :
«
Le Délégataire s’
engage à mettre à disposition la grande salle et les espaces annexes
nécessaires au club de basket du Mans « La SEM Le Mans Sarthe Basket » (MSB) en respectant
le calendrier du championnat de France dans lequel le club est engagé ainsi que, s’il y a lieu,
le calendrier des coupes de France et européennes.
Une convention est conclue à cet effet entre le Délégataire et le Club Résident. Cette
convention est, ainsi que ses éventuels avenants, communiquée à l’autorité Délégante. Le projet
de convention est en annexe n°14.
Ces matchs ne font pas partie des 25 manifestations visées à l’article 7.1.
Les produits de cette mise à disposition font partie intégrante de l’équilibre financier du
contrat. »
La chambre constate qu’il ne s’agit pas en l’espèce de l’exécution d’obligations de
service public
21
. L
e club de basket résident est en effet un club régi sous la forme d’une société
anonyme d’économie mixte sportive locale qui gère une équipe professionnelle, autrement dit
qui a une activité pleinement commerciale. À c
e titre, il n’est pas possible pour la ville de
prendre en charge une « telle contrainte de fonctionnement » en faveur du club de basket, car
cela serait assimilable à un versement de subvention.
18
Les SIEG
sont les services de nature économique, c’est
-à-dire des activités de production ou de
commercialisation de services marchands, que les États membres ou la Communauté soumettent à des obligations
spécifiques de service public dans le cadre d’une mission particulière d’intérêt général
19
La communication de l’Union européenne sur la notion d’aide d’Etat à laquelle se réfère la SNC Antarès
dans sa réponse aux observations provisoires ne s’applique pas au cas présent (sous réserve de l’appréciation des
juges),
dans la mesure où l’exploitation d’une salle d’une telle dimension et qui accueille un club professionnel de
basket de niveau européen peut présenter un intérêt dépassant le seul public local.
20
Arrêt de la Cour de justice des communautés européennes du 24 juillet 2003
21
CE, section du contentieux, Ville de Paris, Société d’exploitation Sports et Evènements (SESE), 11
juillet 2011, N°339409
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
25
Par ailleurs, la grille tarifaire prévue dans cette délégation de service public ne contient
pas de tarifs ou d’offres «
sociales » ou favorables à certains publics impliquant la mise en
œuvre de compensations financières. S’il existe toutefois un tarif «
émergence » pour les
artistes émergents, celui-
ci n’a jamais
été appliqué. Il a été remplacé par le tarif
« all inclusive »
en 2021, qui ne prévoit plus de prix du billet public maximum, perdant ainsi son critère social.
Enfin, ni le rapport joint à la délibération du 27 avril 2017 du conseil municipal portant
sur le renouvellement de la délégation de service public, ni le cahier des charges de cette
délégation de service public ne font état de préconisations ou orientations par le délégant dans
la programmation des évènements et spectacles de la salle Antarès (pas
d’objectif social, sportif
ou culturel par exemple).
Sur l’existence éventuelle d’autres contraintes de service public
:
La délibération du conseil municipal du 27 avril 2017 qui lance la procédure de
renouvellement de la DSP précise que les contraintes
d’exploitation, faisant chacune l’objet
d’une compensation financière distincte, sont les suivantes
:
1)
La ville se réserve le droit d’utiliser la grande salle pour l’organisation de
six manifestations
par an hors « Sport en Fête
». Aucune explication n’est
donnée concernant cette exclusivité
étant précisé que le cadre comptable général ne prévoit pas pour cette situation de
compensation financière mais un loyer de 2 800
€ par jour d’occupation (16
800
€ HT/an). Il
n’est pas fait référence à une quelconque co
ntrainte de service public.
2)
La mise à disposition des infrastructures pour la journée « sport en fête »
: il est indiqué qu’il
s’agit d’un partenariat qui s’appuiera sur une convention et qu’un loyer forfaitaire de
2 800
€
HT sera versé (traduit dans le cadre général comptable en subvention
d’exploitation/compensation). Un partenariat est une notion différente de ce que peut revêtir
une compensation pour contrainte de fonctionnement
22
.
3)
La ville aura la priorité pour l’utilisation du gymnase (salle d’échauf
fement dite salle bleue),
de la salle d’escrime, de la salle de boxe et de leurs équipements annexes, soit directement,
soit pour les besoins d’associations. Ces salles pourront également être utilisées par
l’exploitant, après accord de la Ville, pour les
grandes manifestations organisées dans
l’équipement. Or, une compensation spécifique intitulée «
compensation pour l’utilisation
des salles annexes (escrime/boxe) » pour 17 214
€/an a déjà été mise en place et inscrite en
subvention dans le cadre comptable général.
On pourra également relever,
s’il en était nécessaire
, que la délibération du conseil
municipal du 31 mai 2018 qui attribue la DSP à S-PASS fait état de contraintes de service
public sans en préciser le contenu.
Ce critère n’est par conséquent pa
s respecté.
22
Ce partenariat a été supprimé depuis 2021, mais acté seulement par avenant n°3 signé le 6 juillet 2023
SNC ANTARES
26
Deuxième critère non respecté : les paramètres sur la base desquels
est calculée la compensation doivent être préalablement établis de
façon objective et transparente
, afin d’éviter qu’elle comporte un
avantage économique susceptible de favo
riser l’entreprise
bénéficiaire par rapport à des entreprises concurrentes.
Le contrat ne contient aucune formule de calcul permettant de comprendre à quoi
correspond le montant de 3,4
M€ qualifié de contrainte de fonctionnement.
Par ailleurs, la chambre a également relevé que le niveau des financements alloués à la
SNC n’est pas suffisamment faible pour pouvoir bénéficier du régime d’exemption prévu par
les règlements
de minimis
édictés par la Commission : la compensation versée pour contrainte
de fonctionnement atteint 3,4
M€ sur un total de 17,1
M€ de produits soit près de 18
% des
recettes ou une moyenne de 1
M€ tous les trois ans. Ce montant dépasse sensiblement le plafond
de l’exemption
de minimis
fixé à 500 000
€ octroyés pour un service d’intérêt éc
onomique
général à une même entreprise sur une période de trois exercices fiscaux (Commission
européenne, règlement (UE) n° 360/2012, 25 avril 2012).
En conclusion, le contrat de délégation ne respecte pas le cadre imposé par la
jurisprudence Altmark et mé
connaît le droit des aides d’État.
Dans sa réponse aux observations provisoires, le délégant a indiqué qu’il rencontrera le
délégataire afin de justifier l’impact de chaque contrainte liée au contrat de délégation.
Recommandation n° 2.
: Conclure avec la ville du Mans un avenant au contrat afin de
justifier les contraintes de service public et de détailler le calcul des compensation
financières en résultant, conformément aux articles 106, § 2 et 107, § 1, du traité sur le
fonctionnement de l’Union européenne (TFUE)
et de la jurisprudence Altmark de la
CJCE du 24 juillet 2003.
2.4.2.3
La SNC verse une modeste redevance à la ville du Mans
Conformément au code général de la propriété des personnes publiques (CGPPP), le
contrat de délégation de service public prévoit le versement d’une
redevance par le délégataire.
En revanche, contrairement aux prescriptions l’article L.
3114-4 du CGPPP précitées, le contrat
est muet sur la justification de cette redevance. Seul, le cahier des charges du dossier de
candidature (article 34, note n° 15) indique la base de calcul de cette dernière (sur le chiffre
d’affaires ou sur l’ensemble des produits d’exploitation), et précise que son montant «
ne pourra
être ni symbolique ni dérisoire, afin de permettre à la Collectivité de pouvoir récupérer la TVA
sur ses investissements, compte tenu de la fin du transfert de droit à déduction de la TVA »).
Une telle préoccupation n’est en aucun cas en lien avec l’économie générale du contrat.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
27
La redevance est calculée sur la base de 1
% du chiffre d’affaires retraité
hors
compensation.
L’application de la formule aboutit à une redevance de l’ordre de 10
000
€
particulièrement faible au regard de l’économie générale du contrat (le budget prévisionnel fait
état pour l’ensemble du contrat d’une redevance de 0,12
M€ à ver
ser pour un total de recettes
de 17,14
M€ et une valeur de l’équipement qui atteint 26
M€).
Dans sa réponse aux observations provisoires, la ville du Mans considère que le critère
du «
chiffre d’affaires n’a pas de sens pour mesurer le niveau de la redevan
ce versée à la
collectivité par rapport à l’économie générale du contrat
». La chambre souligne à cet égard que
la ville a cependant bien basé le calcul de la redevance sur un pourcentage du
chiffre d’affaires.
2.4.2.4
Un intéressement aux résultats moins favorable pour la ville du Mans que
lors de la précédente délégation
En complément de cette redevance, le délégant a prévu un dispositif d’intéressement
annuel assujetti à la TVA représentant 50 % du résultat courant avant impôts (RCAI
23
), dès lors
que celui-ci, après réintégration de la dotation aux amortissements concernant le « plafond
escamotable
» de la salle d’entrainement servant de lieu de réception au MSB, dépasse 40
000
€
(article 33 du contrat de DSP). Ce mode de calcul est moins incitatif que la formule retenue lors
de la précédente délégation, cette dernière s’appuyant notamment sur l’EBE
24
et non pas sur le
RCAI. Si la ville du Mans avait demandé dans son cahier des charges du nouveau contrat à
maintenir la formule du précéde
nt contrat, le montant prévisionnel d’intéressement aurait été
7
fois supérieur à ce qui est présenté dans le compte d’exécution prévisionnel de l’actuel contrat,
passant d’un total prévisionnel de 99
000
€ à 721
000
€
mais aurait entraîné un résultat négatif.
Au-delà, la chambre a relevé que comme pour le précédent contrat, le RCAI est corrigé
des dotations aux amortissements restant à courir pour le plafond escamotable. Si ce choix est
cohérent dans la mesure où ces charges sont des sommes dues de la précédente délégation et
donc sans lien directe avec l’activité d’Antarès, le choix de ne retenir que celui
-ci alors que
d’autres équipements se trouvent dans la même situation (soit 39
000
€ de dotations annuelles
non pris en compte) est critiquable. La ville
du Mans explique ce choix par le fait qu’il s’agissait
de l’investissement le plus onéreux. Pourtant, l’amortissement annuel de 13
840
€ de
l’équipement audiovisuel de la grande salle (investissement de 110
000
€) aurait aussi pu être
réintégré dans le RC
AI au moins jusqu’en 2021 (fin de l’amortissement de cet équipement). La
réintégration de ces dotations annuelles aux amortissements aurait pu augmenter
significativement la base de l’intéressement.
23
Résultat courant avant impôt = Résultat
d’exploitation hors intéressement (puisque par définition, son
montant n’est pas encore connu) + résultat financier
24
L'excédent brut d'exploitation ne prend en compte que les produits et charges d'exploitation
« décaissables », c'est-à-dire donnant lieu à un mouvement de caisse. Les provisions et amortissements, et autres
transferts d'un exercice à l'autre, ne sont pris en compte qu'au niveau du résultat d'exploitation. Sur le plan
comptable EBE =
Chiffre d’affaires –
Achats consommés
–
Consommations en provenance de tiers + Subventions
d’exploitation –
Charges de personnel
–
Impôts et Taxes
SNC ANTARES
28
La base de calcul de l’intéressement (le RCAI) a connu
une nouvelle modification en
2021 qui n’a été régularisée qu’en 2023 (avenant n°
3 approuvé par délibération du
6 avril
2023) à la suite d’un changement de méthode comptable. En effet, sur recommandation
de son commissaire aux comptes
,
le délégataire a procédé au transfert des subventions
d’investissement reçues du délégant du compte de résultat vers le bilan, et à l’enregistrement
d’une quote
-part de ces subventions transférées au compte de résultat (en produit exceptionnel).
En procédant ainsi, le RCAI se
trouve amputé d’une partie supplémentaire de recettes. Si
l’avenant n°
3 a corrigé partiellement cette situation en réintégrant dans la formule de calcul de
l’intéressement cette quote
-
part, la modification de la formule de calcul de l’intéressement n’a
é
té faite que deux ans plus tard, la ville du Mans, n’ayant perçu aucun intéressement sur les
exercices 2021 et 2022, a perdu à ce titre un total de plus de 38 000
€.
Par ailleurs, la première moitié d’exécution de l’actuel contrat (tout comme la fin du
pr
écédent contrat) montre que les prévisions en matière d’intéressement étaient très en deçà
:
Tableau n° 5 :
Intéressement Collectivité DSP
En euros
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Prévision contrat
précédent
41 810
2 520
Réalisation contrat
précédent
128 161
9 065
Prévision actuel
contrat
0
0
0
4 363
0
Réalisation actuel
contrat
31 516
76 280
7 990
3 455
25
0
Source : Comptes annuels (balance pour exercice 2022) et contrats de DSP
Ainsi, les prévisions moyennes de la précédente DSP, tout comme celles de la nouvelle
DSP sont particulièrement pessimistes tant pour la redevance que pour l’intéressement, comme
le montre le tableau et les graphiques ci-dessous :
Tableau n° 6 :
Redevance et intéressement : écarts entre les prévisions et réalisation (moyenne
annuelle)
En euros
Moyenne 2012-
2018
Moyenne 2018-
2022
Prévision
40 777
12 926
Réalisation
60 970
36 256
Source
: Comptes d’exploitation prévisionnels 2012
-2018 et 2018-2028
–
grands livres SNC Antarès
–
détail par
année
25
Il s’agit du reliquat de l’intéressement dû pour 2020
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
29
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
La chambre a relevé que la durée de la nouvelle délégation était particulièrement
longue (10 ans) s’agissant d’un simple affermage. Elle a également relevé que d’importants
travaux (supérieurs à 5M€) non prévus lors de la mise en concurrence allaient être
réalisés par
la ville sans que les conditions économiques de l’exploitation de l’équipement ne soient
réexaminées avec le délégataire.
En ce qui concerne le volet développement durable, des progrès dans la consommation
d’énergie ont pu être constatés notamment à la suite du changement d’éclairage avec l’emploi
de LED. Toutefois alors qu’un audit énergétique a été réalisé avec des propositions devant
permettre d’importants gains énergétiques, la chambre relève qu’aucun financement n’est
prévu pour les mettr
e en œuvre à court ou long terme.
Le contrat fait apparaître un risque économique et financier limité pour l’exploitation
de cet équipement. Les deux années de crise sanitaire qui ont fortement perturbé l’organisation
des spectacles (chute des spectacles de 61 en 2019 à 18 en 2020 et 33 en 2021
–
chute des
spectateurs de 238 357 en 2019 à 58 291 en 2020 et 74 846 en 2021), non seulement
n’ont
pas
entraîné de déficit des comptes mais ont même permis le versement d’un intéressement à la
collectivité en 2020 supérieur à la prévision.
Le délégataire bénéficie d’importantes compensations financières de la ville du Mans
pour des « contraintes de fonctionnement » (337 800
€ chaque année) qui ne sont ni justifiées
ni calculées par un document contractuel, ce qui est irrégulier.
La chambre a relevé la prise en compte tardive du changement de comptabilisation des
subventions d’investissement dans la formule de calcul de l’intéressement qui a entra
îné un
manque à gagner pour la ville du Mans de plus de 38 000
€ en 2021
et 2022.
En ce qui concerne la performance énergétique de l’équipement, un audit a été réalisé
à la demande du délégataire en 2022. Celui-
ci pourtant riche n’a pu être intégré au projet
Méga Pôle de la métropole du Mans (stratégie du développement durable du territoire à
l'horizon 2040). Le plan stratégique d’investissement de la métropole du Mans à l’horizon
2030, auquel renvoie le projet Méga Pôle, ne cite qu’une fois la salle Antarès mais simplement
pour le remplacement des sièges (budget de 5
M€).
SNC ANTARES
30
3
LA MISE EN OEUVRE DU CONTRAT
3.1
Un équipement dont l’exploitation peut être optimisée
Selon l’article
12.1 du contrat de DSP en vigueur,
« le Délégataire est autorisé à
exploiter les installations dans leur ensemble pour toutes manifestations se rapportant à la
culture, aux sports, aux loisirs et aux évènements d'entreprise »
.
Le tableau ci-
dessous présente l’évolution du nombre de manifestations sur les
cinq exercices de la nouvelle délégation et rappelle la moyenne des manifestations entre 2012
et 2017 :
Tableau n° 7 :
Nombre de manifestations organisées grande salle Antarès
Nbre de manifestations
Moyenne
période
2012-2017
2018
2019
2020
2021
2022
Concerts/spectacles
28
24
28
7
9
29
Manifestations
sportives
(MSB et autres)
25
30
30
9
22
20
Autres évènements
11
5
4
5
3
2
TOTAL
64
59
62
21
34
51
Source
: rapports d’activité (chiffres clés pour 2022) SNC Antarès
La chambre relève que le niveau d’activité est plus faible sur la nouvelle DSP y compris
si l’on écarte les deux années COVID. Si le nombre de spectacles et de
concerts est resté
globalement stable,
voire en amélioration (effet report des spectacles n’ayant pas pu se dérouler
pendant la crise sanitaire), les autres évènements sont de moins en moins nombreux.
L’année 2017 a été l’année la plus performante en nomb
re de spectacles et concerts sur
les 11 dernières années qui se sont écoulées avec l’accueil de 53
manifestations hors autres
évènements.
La SNC Antarès respecte toutefois le seuil des 25 manifestations fixé par l’article
7.1
du contrat de DSP.
3.1.1
Un taux d
’occupation d’Antarès qui pourrait être amélioré
Les comptes rendus d’activité montrent un niveau d’occupation relativement limité
d’Antarès (hors salles d’entrainement du MSB, de la boxe et de l’escrime) même si un rebond
est constaté sur 2022.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
31
Tableau n° 8 :
Taux d’occupation d’Antarès
2018
2019
2020
2021
2022
Nombre de jours d'occupation potentielle
338
281
349
340
329
Nombre de jours réservés
146
127
122
121
162
Taux d'utilisation
43,2%
45,2%
35,0%
35,6%
49,2%
Nombre de jours annulés
14
12
81
67
25
Source annexes rapport activité (plannings annuels)
Hors période de crise sanitaire, le taux d’occupation reste particulièrement peu élevé,
atteignant difficilement les 50
% en 2022, et ceci malgré un nombre de jours d’annulation de
manifestations ayant doublé par rapport à 2018 et 2019, et un nombre de manifestations
moindre par rapport à ces deux années, provenant de la diminution du nombre de matchs
disputés par MSB (absence de
playoffs
).
Un examen des occupations des jours de fin de semaine (samedi et dimanche), confirme
ce constat avec des taux d’occupation modestes à l’exception de 2022 qui a connu une
augmentation sensible en 2022 avec près des 2/3 des week-ends occupés au moins une journée.
Tableau n° 9 :
Taux d’occupation d’Antarès le Week end
2018
2019
2020
2021
2022
Nombre de WE avec au minimum un
évènement
28
27
12
24
32
Taux d'occupation sur les WE disponibles
56,0%
54,0%
24,0%
48,0%
64,0%
WE indisponibles
1
10
26
0
1
2
Source annexes rapport activité (plannings)
La SNC souligne pour sa part qu’il est difficile d’organiser des spectacles durant l’été,
le public préférant se tourner vers les festivals.
3.1.2
Un niveau de fréquentation satisfaisant pour les matchs de basket, mais moyen
pour les spectacles et les concerts
En ce qui concerne le nombre des entrées, on peut relever le haut niveau de
fréquentation de l’équipement pour les matchs du Mans Sarthe Basket au regard des capacités
d’accueil (plusieurs affiches ont eu lieu à guichet fermé en 2018 soit plus de 6
000 spectateurs).
En revanche, les concerts et spectacles ne font pas le plein de spectateurs (sauf à
plusieurs reprises en 2017).
26
Travaux éclairage sur les 2 mois d’été et 1 WE fin juin
SNC ANTARES
32
Tableau n° 10 :
Fréquentation d’Antarès
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Nbre de Spectateurs total
237 042
239 347
234 099
58 291
74 846
157 579
Dont Concerts/Spectacles
123 000
67 984
81 445
21 663
23 560
71 977
Dont Manifestions Sportives
98 911
153 813
130 802
32 096
42 026
83 402
Dont Autres Evénements
15 131
17 550
17 088
4 532
9 260
2 200
Part des spectateurs
manifestations sportives
(essentiellement le club
résident)
42%
64%
56%
55%
56%
53%
Fréquentation Moyenne
3 486
3 989
3 776
2 776
2 201
3 090
Fréquentation Concerts et
spectacles
3 075
2 719
2 909
3 095
2 618
2 482
Fréquentation manifestations
sportives
4 300
5 127
4 360
3 566
1 910
4 170
Fréquentation autres év
3 026
3 510
4 272
906
3 087
1 100
Source
: Extraits des Rapports d’activités et chiffres clés 2022 –
SNC ANTARÈS
La salle en configuration assise pour des spectacles et des concerts peut atteindre
5 220 spectateurs et en assise/debout 8 077 spectateurs (données avant travaux sur les tribunes
et sièges). À titre d’illustration, au regard de cette jauge, la fréquentati
on a été la suivante pour
les 97 spectacles qui se sont déroulés entre 2018 et 2022 :
Tableau n° 11 :
Nombre de spectacles par tranche de spectateurs
27
Nombre de
spectateurs
2018
2019
2020
2021
2022
Total
+ 5000
1
2
1
0
1
5
+ 4000
2
4
1
2
3
12
+3000
7
3
1
2
6
19
+2000
10
12
2
1
9
34
+1000
2
5
2
3
5
17
-1000
2
2
0
1
5
10
Total
24
28
7
9
29
97
Source
: Extraits des Rapports d’activités
27
Hors matchs clubs résident, manifestations sportives et évènements économiques
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
33
L’exploitation de la salle n’apparaît pas ici particulièrement optimisée, les spectacles
ne dépassant que rarement 4 000 spectateurs. Pourtant une telle amélioration est possible, la
salle ayant pu atteindre un bon taux de remplissage en 2017, qui est la meilleure année
d’exploitation enregistrée et qui peut servir de comparaison
. Si une dizaine de belles affiches
sont proposées et permettent de remplir correctement la salle chaque année, la SNC semble
confrontée à un problème d’offre de spectacles de haut
niveau et à une demande du public
compte tenu de sa « zone de chalandise » limitée.
Sur les 97 spectacles proposés entre 2018 et 2022, 61 ont accueilli moins de
3 000
personnes pour une salle dont le potentiel d’accueil dépasse 5
000 spectateurs.
3.1.3
Une programmation de manifestations qui se renouvelle peu
faute d’objectifs
précis (ou ambitieux) de la part du délégant
Le contrat de DSP est peu précis et n’impose aucune contrainte ou orientation en
matière de programmation (pas d’objectif social, sportif ou culturel par exemple). L’annexe
7
du contrat reprend la proposition du délégataire qui fixe 5 objectifs :
1)
maintenir une programmation de spectacles/concerts riche et variée pour tous types de
publics et être incontournable sur les concerts de variétés et de chansons françaises,
spectacles d’humour, comédies musicales et spectacles populaires et toujours positionner Le
Mans sur les grosses affiches,
2)
deux à trois nouvelles animations et évènements sportifs,
3)
profiter de l’opportunité des jeux olympiques,
4)
toujours et encore mieux accompagner le MSB,
5)
toujours et encore mieux accompagner Sport en fête.
3.1.3.1
Une volonté d’innovation dans les manifestations sportives (hors matchs
club résident) qui ne se traduit pas dans la programmation
Pour augmenter sa programmation sportive hors matchs du MSB, le délégataire a
précisé dans son offre reprise dans l’annexe au contrat
:
-
qu’il dispose d’une cellule spécialisée en son siège qui a d’ailleurs développé des
partenariats avec des fédérations et ligues sportives nationales (handball, volleyball,
taekwondo, tir) ;
-
qu’il participera activement à la préparation des jeux olympiques de 2024 en travaillant
avec les petites fédérations sportives « fertiles en médailles », en prévoyant d’accueillir
des équipes nationales avant les compétitions officielles, au travers de tournois et
rencontres pré
–
olympiques ;
SNC ANTARES
34
-
qu’il travaillera avec le délégant sur des « projets sportifs innovants », en proposant des
produits évènementiels sportifs grand public qu’il a déjà développé dans des sal
les dont il
assure la gestion (« Made in S-Pass
»), ce type de manifestations venant s’ajouter à celle
organisée par la ville du Mans sur le site d’Antarès « sport en fête » prévu dans le contrat
de DSP.
Or, les résultats dans le domaine des manifestations
sportives à la moitié de l’exécution
du contrat sont loin d’atteindre les objectifs affichés
et ce même si, selon le délégataire, la crise
sanitaire a pu perturber sa mise en
œuvre
:
-
le
sport en fête n’a plus lieu depuis 2019 (manifestation supprimée du contrat par avenant
du 6 avril 2023) ;
-
hormis les matchs du MSB, seules huit manifestations sportives ont eu lieu en trois ans
(2018, 2019 et 2022, les années COVID n’étant pas prises en
compte) ;
-
aucune manifestation
« made in S-Pass »
;
-
certaines manifestations sportives, bien que prévues dans la tarification annuelle approuvée
par le délégant, n’ont pas encore été organisées (matchs de volley
-ball ou de futsal).
3.1.3.2
Une programmation de spectacles qui se renouvelle peu
Si l’objectif n°1 est de maintenir une programmation de spectacles/concerts riche et
variée pour tous types de publics, le tableau suivant montre qu’il s’agit d’une offre qui se
renouvelle relativement peu :
Tableau n° 12 :
L’offre de spectac
les et de concerts entre 2018 et 2023
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Fréquentation moyenne
Chanteurs français variété
actuelle
8
10
3
2
8
11
+ 3800 spectateurs
Chanteurs français variété
60/80
3
2
3
2
3
5
+ 2600 spectateurs
Chanteurs internationaux
1
0
0
0
1
0
+ 1000 et + 4000 spectateurs
Ballets, musique classique
ou BO films
3
3
0
2
4
1
-1000 à +1000 spectateurs
Troupe d’humoristes
5
4
0
1
0
4
+1000 à +3000 spectateurs
One man show (stand up
humoristes)
1
3
0
0
4
5
+1000 à +3000 spectateurs
Messmer magicien
1
1
1
0
1
1
+1000 à +3000 spectateurs
Harlem Globetrotters
1
0
0
1
1
0
+3000 spectateurs
Holyday on ice
0
3
0
0
0
2
+ 2000 spectateurs
Spectacle Noel
2
1
1
2
1
+ 2000 spectateurs
Spectacle
enfants
(y
c
spectacle Noel)
0
1
0
0
5
1
-1000 à +3000 spectateurs
TOTAL
24
28
7
9
29
31
Près de la moitié des spectacles proposés à Antarès est assurée par des chanteurs ou
groupes de chanteurs français de variété. Sur les 60 concerts de cette catégorie ayant eu lieu
entre 2018 et 2022, seuls 6 ont connu une fréquentation supérieure à 5 000 spectateurs.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
35
Dans de nombreuses catégories de spectacles, des artistes reviennent régulièrement,
voire tous les ans : le chanteur M (2018, 2019 et 2023), Stars 80 (2018, 2019, 2023 et
programmé en 2024), le ballet Casse Noisettes tous les ans, tout comme le magicien Messmer,
deux
troupes d’humoristes sont venus sur la période : les Bodin’s à raison de
trois à quatre
séances par an (2018, 2019 et 2023) et les Chevaliers du Fiel (2018 et 2021), et en humoriste,
Jeff Panacloc en 2019, 2022 et 2023. De nombreux autres artistes se produisent au moins deux
fois sur la période.
La chambre relève qu’une telle offre, pourtant particulièrement appréciée par le public
ne permet pas de remplir la salle (Sur les 97 spectacles entre 2018 et 2022, 61 ont accueilli
moins de 3 000 personnes pour un potentiel qui dépasse 5 000 spectateurs et même 7 000 avec
la nouvelle jauge).
Il pourra enfin être souligné que contrairement à ce qui a été proposé dans l’offre,
l’essentiel des spectacles n’est pas produit par le groupe Marc L
adreit de Lacharrière
28
mais
sont proposés par d’autres sociétés de production.
3.2
Une tarification qui ne respecte pas le cadre contractuel
3.2.1
Une politique tarifaire encadrée mais sans objectifs
Le cahier des charges remis aux candidats de la présente DSP précise que
« le Délégataire est autorisé par la Ville du Mans à percevoir auprès des différents usagers
d’Antarès les tarifs correspondant au service demandé
»
. Si cette formulation, reprise à
l
’article
28 contrat de DSP est définie par une grille tarifaire, celle-
ci n’impose pas de
contraintes particulières, ni vis-à-vis du club résident, ni pour encourager un type particulier de
manifestations ou d’évènements visant une catégorie particulière d
e spectateurs (comme par
exemple les publics éloignés des actions culturelles).
La grille tarifaire retenue pour la nouvelle délégation est dans la continuité de la
précédente. S’il a été relevé par le délégataire l’existence d’une pression concurrentielle
avec
des gérants de salles de plus en plus enclins à proposer des remises sur les locations afin de
préserver leur attractivité, la stratégie tarifaire du délégataire a peu évolué.
Il n’existait pas moins de 16 tarifs pour la location de la grande salle
(spectacles,
concerts et sport) et auxquels s’ajoutent 27 tarifs forfaitaires pour les prestations annexes. Il
existait également 12 catégories de locations pour les évènements économiques. Cette situation
a toutefois fait l’objet d’une simplification avec
un nouvel avenant n° 4 en juin 2023.
28
Le site internet Fimalac Entertainment
indique que le groupe dispose d’un «
portefeuille » de
producteurs et de spectacles très large et varié
SNC ANTARES
36
S’il existait un tarif forfaitaire réduit «
Émergence » dans le contrat initial en faveur des
artistes émergents, la chambre a relevé que sa transformation en tarif
« all inclusive »
en 2021
a impliqué la suppression du plafonnement du billet public à 35
€ TTC pourtant seul élément
social existant dans la grille tarifaire. L’impact de cette nouvelle tarification est cependant
jusqu’à présent limité dans la mesure où depuis le renouvellement de la délégation de servic
e
public, ce tarif n’a été appliqué qu’une seule fois (et encore ne l’a
-t-il pas été correctement
–
cf. infra point 3.2.2).
3.2.2
Une grande liberté dans l’application
des grilles tarifaires validées par le
délégant
L’examen des factures des clients organisateurs de concerts/spectacles et d’évènements
économiques, pour les années 2019 et 2022 montre que la grille tarifaire validée par l’assemblée
délibérante du délégant
n’est pas respectée. Les principales anomalies sont
les suivantes :
-
t
arifs non prévus dans la grille tarifaire (prestations pour étude plan d’accroche,
intermittents, régisseur, permanence électricien,
rigger
29
, utilisation d’un système de
contrôle d’accès). La plupart de ces derniers ont fait l’objet d’une création lors du conseil
municipal de juin 2023 ;
-
tarifs différents de la grille tarifaire (application de 11 % et non 12 % du montant des
recettes de billetteries pour le tarif du loyer de la grande salle pour certains artistes, forfait
chauffage, tarif contrôleur PMR, SSIAP2). Cette faculté de diminuer le tarif a été autorisée
lors du conseil municipal de juin 2023 ;
-
remises commerciales variant de 15 à 100 % sur certains tarifs (prestations refacturées pour
l’essentiel) pour certains artistes, alors que la possibilité de remises a été supprimée des
grilles tarifaires à compter de 2019 (dans le premier tarif du contrat initial 2018, les seules
remises commerciales prévues concernaient le loyer de la grande salle pour les spectacles :
- 15 % pour la partie variable selon recettes billetterie et -30 %pour minimum garanti) ;
-
location de la grande salle facturée deux fois pour deux représentations dans la même
journée pour le spectacle de l’arbre de Noël 2022,
alors que la même année, de nombreux
spectacles ont fait également l’objet de
deux représentations, mais avec une seule
facturation de la location de la grande salle en prenant en compte le total du nombre de
spectateurs et de la recette de billetterie pour le calcul de ce loyer ;
-
pour le spectacle « Miraculous » du 27 octobre 2022, a été appliqué le tarif minimum
garanti de location de la grande salle
« all inclusive »
sans qu’aucune indication des
recettes de billetterie ne soit fournie, ne permettant pas de vérifier si les pourcentages de
18 % à 20
% des recettes de billetterie ne s’appliquaient pas à la place de ce minimum
garanti, voire même si ces recettes de billetterie ne dépassaient pas les 85 000
€ HT,
plafond pour l’application du tarif
« all inclusive » ;
29
Le rigger est le technicien chargé de lever, sécuriser, gérer et décrocher les installations, structures et
moteurs afin de permettre par la suite l’accroche/décroche de matériels spécifiques (lumière, son, moteurs),
d’éléments de décors ou d’artistes en vol
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
37
-
p
our les évènements économiques, aucune redevance sur le chiffre d’affaires du traiteur
réalisé lors de cet évènement à hauteur de 10
% n’a été facturée au client, contrairement à
ce qui est prévu dans la grille tarifaire ;
-
p
as d’application du
tarif forfaitaire de montage et démontage de la manifestation pour les
concerts (tarif de 2 582,96
€ par opération en 2022), alors que de nombreux spectacles
nécessitent cette prestation. Ainsi, pour 2022, le planning d’occupation de la grande salle
fourni
par la SNC Antarès identifiant les journées de montage de scène, c’est une recette
de plus de 54 000
€ que la société n’a pas facturée sur cet exercice
30
.
Par ailleurs, d’autres tarifs n’ont pas trouvé à s’appliquer et il est légitime de se demander les
raisons de leur existence ; ainsi en va -t-il du tarif pour prolongation ou maintien abusif dans
les locaux forfait horaire de 620
€ au 1
er
juillet 2023). Au 1
er
juillet 2023, le délégataire
proposera un nouveau tarif consistant en une pénalité en cas de prolongation ou maintien abusif
dans les locaux au-delà du temps contractuel (2 500
€).
Dans sa réponse aux observations provisoires, la SNC Antarès a indiqué qu’il s’engage
à ne pas appliquer de tarifs ou remises commerciales non validés en amont par la collectivité.
3.2.3
Une formule de révision inadaptée dans sa composition, son champ
d’application et son évolution
L’article 33 du cahier des charges du dossier de candidature pour cette DSP précisait
que les paramètres de la formule de révision devraient « être en
relation directe avec l’objet de
la convention et leurs pondérations devront refléter la structure des charges prévisionnelles ».
Au final, cet indice s’applique aux tarifs, aux prestations faites en faveur de la collectivité et
sur la rémunération du délégataire.
La formule retenue au contrat est la suivante :
Fn= F0 x Kn
Kn = [0.3 + 0.4 (ICHT-IMEn/ICHT-IME0) + 0.3 (FSDn/FSD0)
31
]
Avec :
-
ICHT-IME
: indice INSEE du cout de la main d’œuvre dans les industries mécaniques et
électriques ;
-
FSD1 : indice frais et services divers série 1 publié par le Moniteur, comprenant 79 % de
l’indice EBI (indice des prix à la production dans l’industrie «
ensemble énergie, biens
intermédiaires de l’INSEE) et 21
% de l’indice TCH
(l'indice de prix à la consommation
"Transport, communications et hôtellerie" de l'Insee)
30
21 opérations de montage/démontage identifiées tarifées à 2
583 € la prestation
31
Formule telle qu’elle figure dans le contrat, oubli d’indication de la série 1 de l’index FSD
SNC ANTARES
38
Celle-
ci a fait l’objet d’une modification importante en avril 2023 pour tenir compte de
l’inflation des matières premières :
Kn=(0.3+0.15 x (ICHT- IMEn/ICHT ME0)+0.1 x (CONSFR3045n/CONSFR30450)+0.45
x ( FSD1n/FSD10)
L’index CONSFR3045 correspondant à l’indice des prix à la consommation pour
l’électricité, gaz et autres combustibles (indice IPC 04.5).
À
l’instar de la modification de
la formule de calcul de l’intéressement prévu par cet
avenant n° 3, ni le dossier de présentation de la délibération de la ville du Mans, ni la
délibération elle-même ne justifient le recours à ce nouvel indice.
Le graphique ci-
dessous montre l’impact de
la modification de la formule de calcul de
révision :
Graphique n° 1 :
Evolution du taux de révision -formule initiale et formule révisée avenant n°3
Source : chambre régionale des comptes
La chambre a également relevé que le champ d’application de la formule est
particulièrement large. En effet, celle-ci a vocation à actualiser tous les tarifs. Or, si ces derniers
comprennent des tarifs de location de salles (grande salle et salles annexes), elle s’applique
aussi aux prestations annexes, qui sont pour la plupart des frais refacturés aux locataires de
salles (par exemple, pour l’électricité
-hiver/été, le chauffage, le nettoyage, la mise à disposition
de personnel pour l’accueil, la sécurité du public, la manutention,
etc.).
Dès lors appliquer une formule de révision co
mprenant une combinaison d’index tels
que définis ci-
dessous à des tarifs d’électricité ou de chauffage (pour la partie index ICHT
-
IME) ou à du personnel (pour la partie index FSD1) est déconnecté de la réalité. La modification
de la formule de révision en 2023 accentue cette déconnexion entre les index choisis et la nature
de la prestation objet de tarification. Les tarifs liés au personnel vont dès lors pouvoir progresser
sans réelles justifications.
0,00%
5,00%
10,00%
15,00%
20,00%
25,00%
30,00%
35,00%
01-janv-19
01-janv-20
01-janv-21
01-janv-22
01-janv-23
calcul taux révision formule initiale
calcul taux révision avec formule avenant 3 appliquée dès début contrat
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
39
Enfin, le poids des composantes de la formule ne traduit pas correctement la réalité des
charges supportées. À titre d’illustration, la part des index dans la formule de révision est de
45 % pour les fluides
32
alors leurs poids dans les charges d’exploitation ne représentent que
11,3 % (Annexe n° 33).
3.2.4
Une révision des tarifs qui ne tient pas compte de la formule de révision
applicable
Selon l’article 28
du contrat de DSP, les tarifs doivent être proposés avant 01/11/N- 1
pour application au 01/01/N, avec approbation préalable par délibération du conseil municipal
de la ville du Mans. Or, le relevé des délibérations de la collectivité locale montre que les tarifs
de 2018 et 2023 ont été approuvés alors que la SNC Antarès les appliquait déjà.
Sur l’application de la formule de révision, la chambre a constaté que les tarifs
minimums garantis de location de la grande salle sont restés inchangés depuis…2012
33
. Les
tarifs forfaitaires de location de l’ensemble des salles d’Antarès et de leur montage pour les
évènements économiques n’ont pas davantage subi de révision depuis le début de l’actuelle
DSP. Les tarifs des prestations annexes (prestations refacturées aux clients) concernant le
chauffage et l’élec
tricité connaissent quant à eux des augmentations sans lien avec les taux
définis par la formule de révision :
Tableau n° 13 :
Évolution des tarifs prestations annexes
–
comparaison avec évolution coefficient de
révision contrat DSP
Source : grilles tarifaires 2018 à 2023 et coefficient de révision calcul CRC confirmé par ville du Mans
–
détail
évolution tarifs
32
L
’index IPC 045 (prix consommation des ménages, électricité, gaz et autres combustibles) est de 10
%
et l’index FSD
(coût de production énergie biens intermédiaires) de 35,50 %.
33
Sauf les tarifs 1 et 11 qui n’existent plus dans la nouvelle DSP
0,00%
5,00%
10,00%
15,00%
20,00%
25,00%
30,00%
35,00%
evol 18/19
evol 19/20
evol 20/21
evol 21/22
evol 22/23
prestations annexes - électricité
prestations annexes - chauffage
formule de révision applicable (avec nouvelle formule pour 2023)
SNC ANTARES
40
3.3
Les moyens mis en œuvre pour le fonctionnement de la salle Antarès
3.3.1
Moyens humains
Pour faire fonctionner la salle Antarès, la SNC s’appuie sur une petite équipe de
permanents qui a été réduite en 2022 (à noter à cet égard que le cadre comptable général du
contrat de DSP repose sur huit
postes et non sans qu’il n’ait été démontré auprès du délégant
que cette baisse d’effectif ne nuirait pas à la qualité du service). Elle recourt égale
ment à du
personnel extérieur pour l’accueil et la préparation des spectacles, la sécurité et le nettoyage de
la salle, ce qui concernait 11,27 ETP en 2022.
La chambre a relevé que durant la crise sanitaire, les salariés permanents d’Antarès ont
été mis au chômage partiel de janvier à mi-juillet 2021 (le directeur et le directeur technique
ont assuré quant à eux la continuité de services, alternant 50 % en télétravail et présence sur
site). Une planification conservait une activité minimum, d’une journée d
e retour en entreprise
pour tous collaborateurs chaque semaine. Le personnel a ensuite été “déconfiné” à la reprise de
la saison : début août pour les entrainements du MSB, et début septembre pour les premières
manifestations.
La SNC a fait le choix d’un m
aintien à 100 % du salaire net pour chacun des salariés
sur toute la période de chômage partiel, « afin de ne pas pénaliser les salariés de la Salle
ANTARÈS
» précise le rapport d’activité 2021.
On pourra enfin relever l’absence d’obligation faite par le d
élégant quant à la mise en
place d’une politique en faveur de l’apprentissage.
3.3.2
Moyens mis à disposition par le groupe auquel appartient la SNC
Le groupe auquel appartient la SNC Antarès met à la disposition de cette dernière sur
toute la durée du contrat de DSP, ses « services communs ». Cette prestation est facturée chaque
année autour de 120 000
€ soit environ 8
% des charges de gestion.
3.3.3
La gestion de l’équipement avec avis défavorable d’exploitation pendant près
de 200 jours
Si le dernier rapport du groupe de visite de la sous-commission départementale de
sécurité en date du 4 octobre 2022 présente un avis favorable à l’exploitation de l’équipement,
tel n’a pas été le cas à la suite de la réunion de cette commission le 11 o
ctobre 2018 qui a émis
un avis défavorable. Cet avis n’a été levé que le 25 avril 2019.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
41
Cet avis précise que compte tenu de l’analyse des risques, toutes les conditions de
sécurité ne sont pas réunies. Il est ainsi relevé deux points :
-
«
Risque d’éclosi
on de sinistre
: l’absence de vérification des installations techniques
augmente de manière significative les risques d’éclosion d’un sinistre
»
-
«
Risques pour l’évacuation du public
: le dysfonctionnement du SSI est de nature à
retarder l’évacuation du pu
blic par une information non transmise ou tardivement. »
La chambre constate :
-
qu’il a fallu 102 jours avant que le PV de réception des installations de désenfumage ne
soit émis (21 janvier 2019) et 38 jours pour que les observations sur les ascenseurs soient
levées (19 novembre 2018) ;
-
que la SNC Antarès n’a pas tenu compte de cet avis, les spectacles et les matchs ayant eu
lieu (par exemple, Orelsan en novembre 2018 avec 4 624 spectateurs, Soprano le
14 avril 2019 avec 5 780 spectateurs, MSB contre Monaco en novembre 2018 avec
5 117 spectateurs, MSB contre Dijon en janvier 2019 avec 4 774 spectateurs, etc.) ;
-
qu’un an auparavant, lors de la rencontre
MSB/Hyères-Toulon le 14 février 2017, une
défaillance du système d’éclairage de la grande salle a eu lieu sans entraîner l’évacuation
du public, le rapport annuel précisant à cet égard que « Cette panne purement technique,
et à ce titre imprévisible, a mi
s en exergue l’obsolescence du système d’éclairage de la
Grande Salle, datant de la création de d’Antarès, du fait d’une usure de ses composants
» ;
-
que les rapports d’activité de 2018 et de 2019 n’ont pas fait état de l’avis défavorable de la
poursuite d
’exploitation par la sous
-commission.
La ville a précisé à cet égard que l’avis défavorable du 11
octobre 2018 était dû
principalement à l’absence de transmission par la collectivité d’un rapport de contrôle des
installations techniques. Le bureau de contrôle Socotec a réalisé un rapport de vérification
réglementaire en exploitation triennale système de sécurité incendie le 6 décembre 2018 qui
comprenait un certain nombre d’observations. Certaines ont été levées après intervention le
10 décembre 2018. Quoi
qu’il en soit, la salle Antarès a continué de fonctionner sans avis
favorable de la sous-commission départementale de sécurité pendant 196 jours.
Dans sa réponse aux observations provisoires, la ville a considéré, « au regard de la
nature des observations et de sa propre connaissance des réponses qui allaient être apportées,
que la situation ne nécessitait pas de prendre un arrêté de fermeture ». Elle ajoute que « la
poursuite de l'exploitation a donc été autorisée, sous réserve de transmettre à la Préfecture les
justificatifs de vérification dans un délai imparti ». Le dirigeant actuel et le dirigeant de l’époque
précisent pour leur part que la ville les avait autorisés à poursuivre l’exploitation.
La chambre constate
qu’en l’absence de production de docu
ment autorisant la poursuite
de l’exploitation, celle
-
ci s’est déroulée tacitement, malgré l’avis défavorable exprimé par la
sous-commission départementale de sécurité.
SNC ANTARES
42
3.4
Le programme d’investissement
3.4.1
Un programme d’investissement d’un million d’euros financ
é majoritairement
par le délégant, modifié dès la première année de la DSP
Le contrat de DSP a la particularité de prévoir un certain nombre d’investissements à
réaliser par le délégataire comprenant l’achat de matériels et la réalisation de travaux
d’aménagements sur l’équipement délégué, et dont certains sont financés pour moitié ou
totalement par subventions du délégant. Ce programme est de l’ordre d’un million d’euros.
Contrairement au contrat précédent, l’actuel contrat distingue désormais la réalisati
on de ces
investissements des travaux pour gros entretien et renouvellement (GER).
La chambre a relevé que le programme de travaux inscrit au contrat de DSP a été
modifié moins d’un an après sa validation. La réfection du hall d’entrée (158
000
€) prévue a
u
programme a dans un premier temps été repoussé (avenant n° 1 du 2 mai 2019) au profit du
renouvellement du matériel scénique (en raison d’un audit révélant son obsolescence) puis retiré
du contrat
34
par avenant n° 2 du 27 mai
2022, au profit d’un nouveau projet (installation d’une
nouvelle sonorisation dans la grande salle).
3.4.2
Des travaux non autorisés ou autorisés
a posteriori
par le délégant
La chambre a également relevé que le club résident Le Mans Sarthe Basket avait
procédé à la réalisation de deux séries de travaux qui ne lui incombaient pas :
1)
les travaux d’aménagement des vestiaires en 2018, dont le coût pour le club a été de
9 525
€
,
n’ont fait l’objet d’aucune mention d’une autorisation de la ville du Mans donnée au club
pour compléter les travaux concernant les vestiaires. Aucune délibération de la ville du Mans
n’a été prise pour intégrer ces équipements supplémentaires
;
2)
le projet de rénovation de l’accueil VIP et du «
bar rond », estimé à environ 100 000
€ et
financé entièrement par le club et qui a débuté en 2020
35
, n’a pas fait l’objet d’avenant à la
convention de mise à disposition entre la SNC Antarès et MSB. La ville n’a donné son accord
que le 6 avril 2023.
La chambre invite la SNC à mettre fin à une telle pratique de réalisation de travaux par
un de ses clients, en dehors de toute disposition contractuelle et à se rapprocher du délégant
pour intégrer les travaux concernant les vestiaires au patrimoine de la collectivité.
Par ailleurs, l’installation d’un toit amovible dans la salle d’échauffem
ent réalisée par
le délégataire en 2016 pour 117 000
€, n’a pas été pris en compte dans l’état des lieux de l’actuel
contrat de délégation, et devra faire l’objet d’une clarification quant à sa nature de bien de retour
ou de reprise.
34
La ville du Mans a cependant indiqué que ce projet serait pris directement en charge par la collectivité,
mais remis à plus tard compte tenu de la priorité donnée au remplacement des sièges et gradins amovibles.
35
A noter que ces travaux avaient été proposés par la SNC Antarès dans son offre initiale, mais non
retenus par la ville du Mans
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
43
Dans leurs réponses aux observations provisoires, tant la ville du Mans que la SNC
Antarès et Le Mans Sarthe Basket ont indiqué avoir reçu un aval du directeur général des
services de la commune
. La chambre relève que, outre le fait qu’un directeur général des
services ne dispo
se pas du pouvoir d’autoriser de tels travaux, la demande exprimée par la SNC
Antarès précisait bien «
qu’avant tout lancement de ce projet, nous attendrons un avenant avec
la ville du Mans autorisant la réalisation de ces travaux, ainsi qu’un avenant à la
convention
d’utilisation entre le MSB et Antarès permettant notamment à l’exploitant de conserver l’accès
et l’usage du Bar rond pour d’autres manifestations
», ce qui n’a été le cas qu’après réalisation
des travaux.
Dans sa réponse aux observations provisoires concernant la recommandation qui suit,
la ville du Mans s’est engagée à veiller à l’avenir au strict respect des clauses contractuelles
relatives à l’accord préalable du délégant avant la réalisation de travaux par le délégataire.
Recommandation n° 3.
: En application
de l’article
15 du contrat de délégation, mettre
fin à la réalisation de travaux sans l’accord préalable du délégant.
3.4.3
Des biens de retour et de reprise non identifiés, empêchant ou rendant difficile
l’application de certaines dispositions financières du co
ntrat
Les articles L. 3132-4 à L. 3132-6 du code de la commande publique définissent et
précisent le régime des biens de retour, biens de reprise et biens propres dans les contrats de
concession.
Au cas d’espèce, si le précédent et l’actuel contrat de DSP
apportent une définition des
biens de retour, des biens de reprise et des biens propres, la chambre a constaté qu’aucune liste
de ces biens n’a été établie. L’établissement de ces listes s’avère nécessaire pour l’application
de diverses dispositions financ
ières du contrat de DSP, notamment pour l’application de
pénalités en cas de valeur nette comptable non nulle à la fin du contrat actuel mais également
pour l’application de dispositions fiscales (en particulier sur les amortissements et les
provisions liées à ces biens).
La chambre a également relevé que la SNC Antarès avait procédé à la vente de deux
véhicules (un utilitaire et un véhicule de tourisme destiné à transporter les artistes), biens de
retour intégralement financés par subventions par la ville du Mans sans autorisation préalable
de celle-
ci comme l’exige l’article
53.1 du contrat. La SNC devra donc procéder au
remboursement de la ville.
Dans sa réponse aux observations provisoires, la SNC Antarès a indiqué qu’elle prend
acte de l’ensemble de ces remarques et s’engage à agir en conséquence. En particulier, la SNC
Antarès va établir en concertation avec la Ville du Mans une liste des biens de retour, des biens
de reprise ainsi que des biens propres, conformément aux recommandations de la CRC.
SNC ANTARES
44
3.4.4
Une politique en matière de gros entretien
–
renouvellement à renforcer
Des dotations annuelles aux provisions « Gros Entretien et Renouvellement » (GER)
sont prévues dans le cadre général comptable du contrat de délégation pour un montant total de
245 000
€. À la fin de la délégation, le solde s’il est positif, sera remis à la Ville du Mans. S’il
est négatif le solde restera à la charge du délégataire.
Concernant plus spécifiquement les dotations portant sur l’entretien des tribunes
(63 000
€), le délégataire a indiqué qu’un avenant serait pris pour prendre en compte leur
prochain remplacement.
Le précédent contrat ne disposait pas d’un compte provision
GER, mais d’un compte
provision « État des lieux
» (EDL) qui à la différence de ce dernier n’intégrait pas les grosses
maintenances de niveau 4 et 5. Les dotations non utilisées de ce compte à la fin de la précédente
DSP soit 65 000
€ sur les 170
000
€ inscrits ont fait l’objet au final d’une reprise en recettes
exceptionnelles en application de l’article
41 du précédent contrat
36
. La chambre relève à cet
égard qu’une telle clause, bien que contractualisée, était fort peu incitative à la réalisation de
trav
aux par le délégataire, d’autant plus que ce dernier n’a pas justifié l’absence de son
utilisation.
Pour l’actuelle DSP, la chambre invite la ville (Le Mans Métropole) et le délégataire à
supprimer une telle clause ainsi qu’à respecter l’article
37-2 du co
ntrat qui prévoit l’obligation
pour le délégataire d’informer le délégant dans son rapport annuel de l’utilisation des dotations
pour GER.
Dans sa réponse aux observations provisoires, la ville du Mans a précisé qu’elle
s’assurera que les rapports annuels préciseront l’évolution des dotations pour GER.
3.5
Le contrôle de la DSP par la ville du Mans
3.5.1
Sur le respect des délais de remise du rapport annuel
L’article
37 du contrat précise que le rapport annuel doit être produit par le délégataire
avant le 1
er
mai de
l’exercice suivant et doit être communiqué dans sa version définitive à la
collectivité avant le 1
er
juin.
36
67 403
€ ont été repris en recettes ex
ceptionnelles (c/771) et 19 147
€ en reprise de provision pour
consommation (c/781)
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
45
Si un dispositif de sanction a été mis en place en cas de retard, cette disposition n’a pas
été mise en œuvre en 2022 en raison de l’approbation
a posteriori
par les assemblées
délibérantes de la ville du Mans et de Le Mans Métropole d’un avenant autorisant le délégataire
à remettre son rapport le 13 juillet suivant (délibérations respectives du 2 et 29 juin 2023). La
chambre relève qu’en renonçant
à l’application de cette disposition, le délégataire n’a pas eu à
payer une pénalité de 8 600
€ minimum et ce sans qu’aucune justification n’ait été apportée aux
membres du conseil municipal et du conseil communautaire.
3.5.2
Sur la complétude des rapports
L’ar
ticle 37 du contrat de DSP, renvoyant aux articles 52 de l'ordonnance n° 2016-65
et 33 du décret n° 2016-86 relatifs aux contrats de concessions, précise le contenu du rapport
annuel qui comprend un volet exploitation
–
qualité du service rendu, un volet sur les aspects
techniques et la gestion de l’équipement et un volet sur les aspects financiers. La chambre a
constaté que sur les 23 documents à transmettre, en 2021, 14 étaient manquants. Ce constat peut
être fait également pour les exercices précédents.
Conformément à l’article
37 du contrat de délégation, la ville a indiqué rencontrer le
délégataire chaque année pour la présentation du rapport annuel. La chambre relève qu’il n’est
pas procédé à l’établissement d’un compte rendu qui pourtant permettrait
entre autres
d’identifier les points d’amélioration ou les engagements des parties pour l’année à venir.
L’article
20 de la DSP prévoit également que deux fois par an (en décembre et avant la
remise du rapport annuel), une visite technique sera organisée par le délégataire en présence
des représentants techniques de la collectivité. La ville a indiqué organiser ces réunions tout en
précisant qu’aucun compte rendu ou relevé de décision n’étaient rédigés.
La ville du Mans et la SNC Antarès se sont engagées à mettre en
œuvre
la
recommandation.
Recommandation n° 4.
: Transmettre au délégant l’ensemble des pièces du rapport
annuel tel que prévu à l’article
37 du contrat de délégation de service public.
SNC ANTARES
46
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
Si le nombre de spectacles/concerts proposé par la SNC respecte bien le plancher de
25
évènements à réaliser chaque année, la chambre a constaté l’existence de marges de
manœuvre, le nombre de jours sans activité étant élevé et sensiblement inférieur
à la précédente
délégation.
Le nombre de spectateurs de l’ordre de 240
000 chaque année n’a pas été retrouvé
après le la crise sanitaire, en 2022, avec seulement 160
000 spectateurs. L’offre a du mal à se
renouveler et l’objectif d’offrir des manifestations sportives supplémentaires ne s’est pas
encore concrétisée.
Le délégataire n’applique pas la grille tarifaire du contrat. La formule de révision
apparaît inadaptée dans sa composition et dans son application, notamment avec la dernière
révision qui favori
se à l’excès la prise en compte des coûts de l’énergie.
La chambre a également relevé que la ville du Mans a donné un accord tacite de
poursuite d’activité, malgré
un avis défavorable d’exploitation de la sous
-commission de
sécurité, maintenu pendant près de 200 jours entre 2018 et 2019.
La politique d’investissement nécessite une plus grande rigueur dans sa mise en œuvre
(modification du programme dès la première année, travaux réalisés sans autorisation ou
régularisés a posteriori, absence de liste des biens de retour).
Enfin, nombre de documents importants ne sont pas transmis au délégant alors qu’ils
font partie des pièces obligatoires à lui remettre en plus du rapport annuel.
4
LE VOLET FINANCIER
Le contrat de délégation de service public n’exige pas de
certification des comptes par
un commissaire aux comptes
37
ou l’intervention d’un expert
-comptable. Toutefois, la SNC a
indiqué
qu’elle
s’inscrivait
dans
la
certification
des
comptes
du
groupe
Marc Ladreit de
Lacharrière au travers d’une revue simplifiée.
La SNC a indiqué avoir signé une lettre de mission en 2018 avec un cabinet
d’expertise
comptable. Celui-
ci est chargé de l’établissement de la liasse fiscale et des annexes.
Cette lettre précise notamment que la mission
«
n’a pas pour objectif de déceler
des erreurs,
actes illégaux ou autres irrégularités pouvant ou ayant eu lieu dans votre entité ; elle ne
constitue ni un audit, ni un examen limité ».
Les travaux ont pour objectifs de permettre
d’exprimer une assurance de niveau modéré sur la cohérence et
la vraisemblance des comptes
annuels.
37
Non obligatoire au regard des seuils définis par la loi PACTE
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
47
La chambre a relevé par ailleurs que la SNC Antarès avait cessé de déposer ses comptes
annuels depuis 2019 (comptes annuels millésime 2017). Il s’agit pourtant d’une obligation pour
elle, dans la mesure où tous les associés de la société sont des sociétés par actions
38
. En cas de
non-dépôt des comptes, la société s'expose à une amende de 1 500
€.
Recommandation n° 5.
: Déposer les comptes annuels chaque année au registre du
commerce et des sociétés conformément à aux articles L. 232-21 et suivants du code de
commerce.
4.1
Le bilan de la précédente délégation 2012-2018 : des prévisions
largement dépassées pour un très bon résultat global
Les résultats financiers de la précédente délégation ont été excellents et compte tenu de
la faiblesse des capitaux propres investis dans ce type de société, la rentabilité financière a été
exceptionnelle.
39
L’écart entre la prévision et le résultat est significatif
: au lieu d’un gain annuel
moyen prévu à hauteur de 34 000
€, le gain pour le délégataire a att
eint 85 000
€
(Annexe n°
4). Autrement dit, le bilan des six années de la DSP a abouti à un cumul de résultat de 512 411
€
alors que seulement 207 851
€ avaient été prévus au contrat.
Graphique n° 2 :
Évolution des résultats obtenus au regard des prévisions établies lors de la
précédente DSP
Source
: Contrats de DSP et Rapports d’activité
- * résultat 2012 divisé par 2 pour ne prendre en compte que six
mois (la délégation a commencé le 1
er
juillet 2012)
38
L 232-21 du code de commerce
39
La rentabilité financière est le rapport entre les résultats dégagés avant impôt et les capitaux propres.
0
20 000
40 000
60 000
80 000
100 000
120 000
140 000
160 000
180 000
2012-6
mois
2013
2014
2015
2016
2017
2018-6
mois
Prévisionnel
Réalisé
SNC ANTARES
48
4.2
La nouvelle DSP : malgré la crise sanitaire, des résultats sensiblement
supérieurs aux prévisions
Les résultats dégagés par la SNC sont, sur les cinq années écoulées, systématiquement
supérieurs aux projections alor
s même que la crise sanitaire a impacté l’activité de la SNC. Le
cumul des cinq premières années des résultats atteint 313 758
€ soit l’équivalent du cumul des
résultats prévisionnel sur toute la durée de la DSP (321 851
€).
Tableau n° 14 :
Évolution du résultat avant IS de la nouvelle DSP et rentabilité financière
Résultat Net
2018 - 6
mois
2019
2020
2021
2022
Cumul
Prévisionnel
-4 003
18 073
17 009
29 648
-677
60 050
Réalisé
43 124
107 036
40 184
60 476
62 938
313 758
Ecarts prév/réal
47 127
88 963
23 175
30 828
63 615
253 708
Capitaux propres
7 623
7 623
7 623
7 623
7 623
7 623
Rentabilité financière attendue
118%
237%
223%
389%
-9%
967%
Rentabilité financière obtenue
2155%
1404%
527%
793%
826%
4879%
Source : Contrat de DSP et comptes annuels
4.3
Le bilan comptable de la nouvelle DSP (Annexe n° 55)
Le bilan a connu plusieurs évènements qui ne permettent pas une lecture stable et
linéaire des comptes : 2018 a été une année de transition avec le renouvellement à mi année de
la DSP, les années 2020/2021 ont été fortement perturbées par la crise sanitaire et les modalités
de comptabilisation des subventions d’investissement ont été modifiées à compter de 2021.
Globalemen
t il s’agit d’un bilan de taille modeste oscillant entre 0,6
M€ et 1,1
M€,
correspondant à une situation d’affermage, les équipements mis à disposition de la SNC
gratuitement par la ville du Mans (26
M€) restent dans l’actif de cette dernière, ce qui est
autorisé.
Les immobilisations représentent un peu plus de la moitié de l’actif. Ils sont
essentiellement composés d’investissements réalisés dans le cadre du plan pluriannuel
d’investissement (PPI) prévu au contrat de DSP. Il s’agit notamment de l’éclairag
e de la grande
salle. L’effort d’investissement a été réalisé dès le début de la nouvelle DSP en 2018 afin de
permettre la totalité de son amortissement. Cette pratique est habituelle dans les DSP : le
programme d’investissement est en général basé sur la
durée du contrat de telle manière à ce
que celui-
ci puisse être totalement amorti sur la période. Autrement dit l’ensemble des
investissements doit être réalisé dès le début du contrat. C’est le cas ici, puisqu’
on retrouve au
niveau du bilan avec la fin de
la DSP en 2017 un actif immobilisé réduit, sous l’effet des
amortissements successifs : ils ne représentent plus que 25
% de l’actif. En revanche, l’année
2019 connaît son plus haut niveau d’investissement avec l’engagement d’un nouveau
programme.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
49
Il conv
ient de relever que certains de ces investissements ont pu bénéficier d’un
financement partiel ou total par le délégant, financement comptabilisé jusqu’en 2020 dans le
compte d’exploitation, et donc indirectement dans le passif par l’intermédiaire du résul
tat.
Depuis 2021, ce financement est comptabilisé directement au bilan, sans que cela ne soit signalé
au délégant alors que cela peut avoir un impact sur l’intéressement à verser à ce dernier.
L
’actif circulant est composé en grande partie des comptes cli
ents (près de la moitié de
l’actif circulant chaque année). Un compte courant a été mis en place avec la société mère qui
permet une optimisation de la trésorerie (les disponibilités sont réduites et représentent environ
9 jours de charges courantes retraitées). Les bénéfices dégagés chaque année transitent par ce
compte.
En ce qui concerne le passif, le haut de bilan est réduit à son capital social, aucun report
à nouveau ou réserve n’est alimenté, les excédents étant affectés intégralement aux comptes
courants.
Pour le reste, il s’agit essentiellement de dettes court ter
me (fournisseurs, fiscales et
sociales) soit 43 % du total du passif. En effet, les dettes long terme sont quasi inexistantes.
Une trésorerie centralisée au niveau de la société mère
Une convention en date du 28 juin 2019 organise la mise en place d’un compte courant
d’
associé avec la société à laquelle appartient la SNC Antarès. Selon que le compte est positif
ou négatif, un dispositif de rémunération est prévu, la situation étant plus favorable à la société
mère sans que cela apparaisse anormal (SNC prête à sa société mère au taux Euribor j/j 3 mois
+ 0,15 et lui emprunte au taux Euribor j/j 3 mois + 1,20), mais les sommes en jeu sont faibles
sur les cinq premières années de l’exécuti
on de la DSP.
La mise en œuvre de cette convention explique le faible niveau de trésorerie de la SNC.
En ce qui concerne le fonds de roulement, on peut relever sa forte baisse en lien avec
le renouvellement de la DSP en 2018.
On pourra souligner l’importa
nce du besoin en fonds de roulement négatif (excédent)
que l’on peut rattacher à la fois à la politique menée en matière de délai de paiement et des
produits constatés d’avance qui ont représenté en 2019 près d’un tiers du total du bilan.
Tableau n° 15 :
Fonds de roulement, besoin ou excédent en fonds de roulement et trésorerie
en euros
2 017
2 018
2 019
2 020
2 021
2 022
fonds de
roulement
58 140
-31 202
-431 147
-439 461
-115 532
-97 517
besoin fonds de
roulement
15 908
-46 796
-475 288
-439 888
-118 519
-105 433
Trésorerie
42 232
15 595
44 142
427
2 987
7 915
Pour info :
compte courant
associé
361 550
72 766
81 283
-78 571
47 215
73 342
Source : Fichiers comptables de la SNC Antarès
SNC ANTARES
50
4.4
Le compte de résultat de la nouvelle délégation (Annexe n° 6)
Sur la période 2017-2019, période hors crise sanitaire, la SNC dégage un résultat
d’exploitation positif et est en capacité de dégager une capacité d’autofinancement positive.
Ces ré
sultats satisfaisants sont cependant obtenus grâce l’importance des subventions
d’exploitation. L’exercice 2022, année de reprise d’activité normale, confirme cette tendance.
Le résultat d’exploitation a pu rester positif ou quasiment durant les années COV
ID
grâce au haut niveau de l’excédent brut d’exploitation et à la perception en 2020 du fonds de
sauvegarde des entreprises à hauteur de 50 000
€.
Le résultat d’exploitation de 2022 est négatif en raison de l’inscription de près de
75 000
€ de provisions
pour risques et charges en lien notamment avec un contentieux du
personnel et du changement de méthode d’inscription des subventions d’investissement
désormais faites directement au bilan.
Les parts de la valeur ajoutée et celle de l’excédent brut d’exploi
tation dans le chiffre
d’affaire net sont stables sur la période autour de 18
% (exception faite de 2017, année
particulièrement dynamique en matière de manifestations et des deux années de crise sanitaire).
Tableau n° 16 :
Evolution des subventions perçues du délégant, d
e l’EBE et du résultat d’exploitation
Source : comptes annuels
L’importance du MSB dans la composition du résultat
L’examen de la composition du résultat confirme la place spécifique du MSB dans le
modèle économique retenu pour l’exploitation de l’espace
Antarès.
-100 000
0
100 000
200 000
300 000
400 000
500 000
600 000
2 017
2 018
2 019
2 020
2 021
2022
SUBVENTIONS D’EXPLOITATION
EXCEDENT BRUT D'EXPLOITATION
RESULTAT EXPLOITATION
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
51
Graphique n° 3 :
Résultat selon l’activité
Source : comptes annuels de la SNC
4.4.1
Les produits
Un chiffre d’affaires qui a retrouvé son niveau d’avant
-crise
Le chiffre d’affaires est constitué essentiellement des produits de locations de salles et
de prestations de refacturation (fluides, services de nettoyage, de sécurité, hôtesses, etc.)
La part du chiffre d’affaires apportée par le club résident en 2019 «
année normale »,
atteint 37
% du chiffre d’affaires total contre 58
% pour les locations « concerts et spectacles ».
Graphique n° 4 :
Répartition du chiffre d’affaires en 2019
Source : Comptes de résultats annuels
-1 000 000
-800 000
-600 000
-400 000
-200 000
0
200 000
400 000
600 000
800 000
2017
2018
2019
2020
2021
2022
MSB
Spectacles et autres
Bars
Administration
58%
37%
3%
2%
Location Concerts & Spectacles
Location Club Résident
Location Evénements Sportifs
Location Evénements Éco - Foires & Salons
SNC ANTARES
52
La DSP précédente avait fixé des objectifs de recettes supérieurs au réalisé. Cette
situation est toute autre avec la nouvelle DSP dans la mesure où le choix a été fait de définir un
prévisionnel proche de la moyenne réalisée lors de la précédente DSP soit de l’ordre de 1,2
M€
par an. La réduction de ces recett
es a impliqué de s’appuyer sur d’autres ressources pour
équilibrer l’exploitation de la salle. L’augmentation des compensations financières ont
contribué entre autres à cet équilibre.
Pour autant, en réalisé, depuis les cinq premières années d’exécution de
ce nouveau
contrat, force est de constater qu’en dehors des années «
Covid » 2020 et 2021, où il sera divisé
par trois, le chiffre d’affaires est supérieur au prévisionnel. Il est par ailleurs intéressant de
relever que le chiffre d’affaires obtenu par sp
ectateur est plus important sur ces cinq dernières
années d’exécution du contrat de DSP que sur la même durée dans le précédent contrat, ce ratio
ayant même été le plus élevé lors de la période COVID :
Tableau n° 17 :
Évolution du chiffre d’affaires
En euros
2017
Moyenne
annuelle
2013-
2018
40
Moyenne
annuelle
prévue
2018-
2028
Moyenne
annuelle
réalisée
sur 5 ans
2018
2019
2020
2021
2022
Prévisionnel
1 501 981
1 362 505
1 233 075
1 227 615
1 255 337
1 183 068
1 216 852
1 251 973
1 230 846
Réalisé
1 598 245
1 262 140
1 004 424
1 241 553
1 438 750
486 699
607 976
1 247 141
Écart
96 264
-100 365
-223 191
-13 784
255 682
-730 153
-643 997
16 295
CA/manifestation
23 504
19 721
21 882
20 693
23 206
23 176
17 882
24 454
CA/spectateur
6,7
5,8
7,1
5,2
6,1
8,3
8,1
8
Source :
CRC
d’après les compte de gestion prévisionnel, rapports d’activité et comptes annuels
Comme il a été relevé précédemment, les compensations du délégant constituent un
apport essentiel à l’équilibre de l’exploitation de l’équipement. Le maintien de ces
compensations a permis de limiter l’effondrement des recettes d’activité lors de la crise
sanitaire :
Tableau n° 18 :
Chiffre d’affaires et subventions
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Chiffre d'affaires
1 598 245
1 241 553
1 438 750
486 699
607 976
1 247 141
Compensation CSP
330 226
392 397
399 243
403 644
404 061
417 900
Subventions d'investissements
0
3 840
34 853
67 531
0
0
Compensation Taxes s/Salaires
0
0
10 555
5 477
4 516
0
Fond de sauvegarde des
entreprises
0
0
0
50 000
0
0
Total Subventions perçues
330 226
396 237
444 651
526 652
408 577
417 900
Part des produits d'exploitation
17,03%
23,85%
23,38%
51,96%
39,52%
24,99%
Source : comptes annuels du de la SNC
40
Le calcul de la moyenne annuelle sur la durée de la précédente DSP n’étant pas possible (il manque le
premier semestre 2012), il est proposé de retenir une durée identique de 6 ans mais sur la période 2013-2018
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
53
La part de ces compensations hors période Covid ne cesse de progresser dans le total
des produits d’exploitation. Elle atteint 25
% en 2022.
4.4.2
Les charges
Les dépenses, toutes confondues (d’exploitation, financières et exceptionnelles),
montrent des consommations proches de celles établies dans le prévisionnel du contrat de
délégation, à l’exception de la période de crise sanitaire qui a fortement impacté le niveau des
dépenses et ce, y compris celles concernant la masse salariale (de l’ordre de
- 40 %). Deux
éléments sont intervenus dans ce cadre : baiss
e des charges sociales décidées par l’État et mise
en place du dispositif de chômage partiel.
Tableau n° 19 :
Évolution des charges comparées à celle du prévisionnel du contrat de DSP
Charges
Moyenne
annuelle
2013-2018
Moyenne
annuelle
2018-2028
Moyenne
annuelle sur 5
premières
années
2018
2019
2020
2021
2022
Prévisionnel
1 669 482
1 681 747
1 688 404
1 692 495
1 639 280
1 694 489
1 729 343
1 686 075
Réalisé
1 521 937
1 413 398
1 573 406
1 801 247
973 566
1 054 511 1 664 258
Ecart
-147 545
-275 006
-119 089
161 967
-720 923
-674 831
-21 817
Source :
CRC
d’après les compte de gestion prévisionnel, rapports d’activité et comptes annuels
Graphique n° 5 :
É
volution des charges d’exploitation hors dotations aux amortissements et
provisions
0
100 000
200 000
300 000
400 000
500 000
600 000
700 000
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Achats
Servcices ext
Autres serv ext
Impôts et taxes
Charges de personnel
SNC ANTARES
54
L’impact de la crise de l’énergie se retrouve également dans les comptes
: le poste gaz
a doublé entre 2019 et 2022. L’impact sur le poste électricité a été plus modeste en raison du
changement du mode d’éclairage,
désormais plus économe en énergie.
Graphique n° 6 :
Évolution des dépenses de gaz et électricité
Source
: chiffres des rapports d’activité 2020 et 2021
La masse salariale est maîtrisée est atteint 380 000
€ en 2022 soit 22
% des charges
d’exploitation.
4.4.3
Sur les délais clients et fournisseurs
Le contrat ne prév
oit pas d’obligations spécifiques en matière de délais de paiements
des fournisseurs. La chambre relève que ce délai se dégrade fortement et loin des obligations
faites aux entreprises du secteur privée (entre 30 et 60 jours
–
articles L. 441-10 et suivants du
code de commerce)
41
.
Le non-respect des délais de paiement est passible d'une amende administrative, fixée
par l'article L. 441-16 du code de commerce.
Tableau n° 20 :
Délais de paiement fournisseurs et clients
En jours
2018
2019
2020
2021
2022
Délais de paiements fournisseurs
42
71
120
105
129
Délais de paiements clients
48
41
59
57
65
Source : SNC Antarès
41
A titre d’information, les
collectivités territoriales sont soumises à un délai global de paiement de 30
jours
0 €
20 000 €
40 000 €
60 000 €
80 000 €
100 000 €
120 000 €
2017
2018
2019
2020
2021
2022
Coût du Gaz
Coût de l'Electricité
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
55
Recommandation n° 6.
:
Respecter
les
délais
de
paiement
des
fournisseurs
conformément à l’article L.
441-10 du code de commerce
CONCLUSION INTERMÉDIAIRE
_______________________________________________ ____________________________
La précédente DSP a abouti à des résultats sensiblement supérieurs à ceux estimés
initialement : 0,51
M€ au lieu
de 0,21
M€ prévus pour l’ensemble des six années écoulées. La
nouvelle délégation poursuit cette tendance avec des résultats cumulés sur cinq années qui
dépassent déjà largement les prévisions établies pour la totalité des dix années de la DSP. La
rentabilité financière est exceptionnelle (résultat comparé aux capitaux propres de la société).
Elle dépasse par exemple 800
% pour la seule année 2022.
Le bilan comptable de la SNC est modeste et ne connaît aucune dette. La mise en place
d’un compte courant d’associé avec le groupe Marc Ladreit de Lacharrière permet d’optimiser
la gestion financière. Les comptes de résultat dégagent une valeur ajoutée et un excédent brut
d’exploitation satisfaisants et stables permettant de dégager des résultats d’exploitation p
ositifs
à l’exception de 2021 affectée par la crise sanitaire et de 2022 qui enregistre l’inscription d’une
provision pour risques et charges.
SNC ANTARES
56
ANNEXES
Annexe n° 1. Offres concurrentielles autour de la salle Antarès
....................................
57
Annexe n° 2. Scénarios audit énergétique
.......................................................................
58
Annexe n° 3. Comparaison entre répartition des index de formules de révision et
répartition des charges d’exploitation prévisionnelles
...............................
60
Annexe n° 4. Évolution du résultat de la précédente DSP et rentabilité financière
........
61
Annexe n° 5. Évolution du bilan de 2017 à 2022
............................................................
62
Annexe n° 6. Évolution du compte de résultat 2017-2022
.............................................
63
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
57
Annexe n° 1.Offres concurrentielles autour de la salle Antarès
Caractéristiques
Date
création
Modalité
de
gestion
Financements publics
(montants et
natures
)
SPL
Mayenne
espace
87 km
–
1h09
5 000 m²
Capacité
maximale :
5 042 personnes
42
2021
Société
publique
locale
(département
Mayenne et Laval
Agglomération)
NC
Parc
expo
-
Tours
Evènements
43
102 km
–
1h14
22 764 m² avec 3 halls :
-
Grand Hall : 3 000 à
12 000 personnes (
lieu
de
concerts
),
8 000
couverts assis
-
Hall A : 2 500 couverts
assis
-
Hall B : 8 000 couverts
assis
-
Espaces extérieurs de
13 600 m² (village
gastronomique,
orangerie et Igloo)
2004
SEML
(capitaux
majoritaires : ville
de Tours)
3 650 à 4 100
K€ entre
2012
et
2017
(
subventions
d’exploitation
et
compensation
redevances versées par
délégataire
pour DSP
Parc expo et centre des
congrès
)
Trélazé Arena
102km
–
1h16
10 942 m²
Capacité maximale : 6 500
personnes
2013
Régie
à
personnalité
morale
et
autonomie
financière (EPIC)
734 à 1
060 K€ entre
2015
et
2019
(
subvention festival et
sujétions
)
Alençon Anova
55km
–
52 mn
7 000 m²
Capacité
maximale :
3 000 personnes
2013
Régie
municipale
44
NC
Pour
rappel :
ANTARÈS
15 529 m²
Capacité maximale : 8 077
personnes - 7 460 personnes
à compter de l’été 2023
1995
DSP affermage à
SNC
333 à 527
K€ entre 2017
et 2021
Source : CRC
42
Mention au CC sécurité incendie
43
Tours Evènements gère également le Palais des congrès (20 000 m² avec 3 auditoriums -total 3 050 places),
mais les manifestations organisées ne correspondent pas à celles d’Antarès, contrairement au parc expo de Tours
44
Depuis 2021 ; précédemment, DSP octroyée à la SEML Le Mans Evènements (capitaux majoritaires
Ville
du
Mans) :
cf.
https://actu.fr/normandie/alencon_61001/a-alencon-le-parc-anova-est-desormais-gere-
directement-par-la-ville_39280493.html
; réflexion sur un passage en régie à autonomie financière (cf.
https://actu.fr/normandie/alencon_61001/le-parc-anova-dalencon-deficitaire-de-300-000-e_58820500.html
)
SNC ANTARES
58
Annexe n° 2. Scénarios audit énergétique
Scénario 1 :
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
59
Scénario 2 : Production photovoltaïque.
SNC ANTARES
60
Annexe n° 3.Comparaison entre répartition des index de formules de révision et
répartition des charges d’exploitation prévisionnelles
part des index dans la formule de
révision
contrat
initial
av 3
part de ces charges concernées par ces
index dans le total des charges
d'exploitation (c/60 à 64) : moyenne sur
10 ans - CEP modifié av 2
coût du travail - ICHT-IME
40%
15%
charges de main d'œuvre
51,3%
dont charges de personnel
permanent, intermittents
28,9%
dont manutentionnaires
3,1%
dont sous traitance accueil
sécurité nettoyage
19,3%
coût de production énergie biens
intermédiaires -FSD
24%
35,50%
charges de fluides
11,3%
prix conso ménages élec, gaz et
autres combustibles - IPC 045
10%
dont charges de fluides pour
manifestations
2,3%
dont charges de fluides hors
manifestation
9,0%
prix conso transport, comm et
hôtellerie - FSD
6%
9,50%
charges de communication et
hôtellerie
6,9%
part fixe
30%
30%
dont achats bars restauration
4,2%
TOTAL
100%
100%
dont frais de comm
2,7%
Source : contrat initial DSP et avenant n°3 (article 31) et CEP modifié avenant n°2
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
61
Annexe n° 4. Évolution du résultat de la précédente DSP et rentabilité financière
Résultat Net
2012
–
6
mois
2013
2014
2015
2016
2017
2018
–
6
mois
Total
Moyenne
Prévisionnel
3 391
32 251
29 824
36 338
46 067
46 998
12 982
207 851
34 642
Réalisé*
20 436
117 532
33 692
7 700
41 477
170 454
121 120
512 411
85 402
Ecarts prév/réal en
euros
17 045
85 281
3 868
-28 638
-4 590
123 456
69 140
304 560
50 760
Capitaux propres
7 623
7 623
7 623
7 623
7 623
7 623
7 623
Rentabilité financière
attendue
44%
423%
391%
477%
604%
617%
170%
Rentabilité financière
obtenue
268%
1542%
442%
101%
544%
2236%
1589%
Source
: Contrats de DSP et Rapports d’activité
- * résultat 2012 divisé par 2 pour ne prendre en compte que six
mois (la délégation a commencé le 1
er
juillet 2012)
SNC ANTARES
62
Annexe n° 5. Évolution du bilan de 2017 à 2022
31/12/2017
31/12/2018
31/12/2019
31/12/2020
31/12/2021
31/12/2022
Immobilisations incorporelles
Concessions, brvts, licences,
logiciels, drts & val.similaires
14 751
12 864
12 000
12 000
14 658
14 487
Immobilisations corporelles
Installations techniques, matériel
et outillage industriels
64 837
44 024
126 685
89 075
56 088
53 441
Autres immobilisations
corporelles
114 546
153 602
409 108
429 849
348 449
388 368
Immobilisations corporelles en
cours
3762
0
Immobilisations financières
Autres immobilisations
financières
4 853
4 853
4 853
4 853
5 818
4853
TOTAL ACTIF IMMOBILISE
198 987
215 343
556 408
535 777
425 013
461 149
Marchandises
6 501
4 562
2 970
824
5 402
11 122
Avances et acomptes versés sur
commandes
1 980
1 780
2 832
0
0
19 776
Clients et comptes rattachés
124 306
206 919
231 918
245 359
167 090
327 838
Autres créances
4 11 437
185 128
212 596
197 547
189 874
283 658
Disponibilités
42 232
15 595
44 205
427
5 000
8 623
Charges constatées d’avance
8 676
4 013
6 534
1 393
1 942
5 825
TOTAL ACTIF CIRCULANT
595 132
417 996
501 055
445 550
369 308
656 842
TOTAL GENERAL
794 119
633 339
1 057 463
981 327
794 321
1 117 991
CAPITAUX PROPRES
Capital
7 623
7 623
7 623
7 623
7 623
7 623
RESULTAT DE L’EXERCICE
(bénéfice ou perte)
170 454
164 244
107 036
40 184
60 476
62 938
Subventions d'investissement
197 091
126 981
TOTAL CAPITAUX
PROPRES
178 077
171 867
114 659
47 807
265 190
197 542
Provisions pour charges
79 050
12 275
7 636
45 544
56 736
150 861
Emprunts et dettes auprès des
établissements de crédit
64
28
2012
708
Emprunts et dettes financières
diverses
99
439
78571
294
415
Dettes fournisseurs et comptes
rattachés
234 272
141 928
301 856
238 211
240 629
494 916
Dettes fiscales et sociales
108 907
109 059
103 239
105 297
107 375
183 916
Autres dettes
147 405
58 812
149 705
94 393
6 078
18508
Produits constatés d’avance
46 309
138 959
380 304
371 476
116 007
71 125
TOTAL DETTES
536 992
449 197
935 168
887 976
472 395
769 588
TOTAL GENERAL
794 119
633 339
1 057 463
981 327
794 321
1 117 991
Source : Comptes annuels annexés aux rapports annuels produits par la SNC
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
63
Annexe n° 6. Évolution du compte de résultat 2017-2022
2 017
2 018
2 019
2 020
2 021
2022
CA NET
1 598 244
1 241 368
1 438 223
486 698
607 976
1 247 140
Coût d'achat des marchandises
-48 791
-88 351
-128 542
-17 038
-22 778
-66 017
Consommation exercice /tiers
-1 083 251
-932 702
-1 057 017
-531 618
-607 491
-957 615
Valeur ajoutée
466 202
220 315
252 663
-61 958
-22 293
223 508
Part VA/CA NET
29%
18%
18%
-13%
-4%
18%
SUBVENTIONS
D’EXPLOITATION
330 226
396 237
444 651
526 652
408 577
417 900
IMPOTS ET TAXES
-49 121
-51 960
-51 347
-42 510
-38 778
-45 085
SALAIRES ET CHARGES
SOCIALE
-361 964
-375 726
-381 888
-211 414
-216 728
-380 244
EXCEDENT BRUT
D'EXPLOITATION
385 343
188 866
264 079
210 770
130 778
216 079
Part EBE/CA NET
24%
15%
18%
43%
22%
17%
TRANSFERT DE CHARGES
7 171
4 327
6 972
275
4 048
1 483
AMORTISSEMENTS et PROV
-68 621
-70 851
-90 113
-156 680
-143 730
-216 709
REPRISE DEPRE
AMORTISSEMENTS
3 450
19 147
12 275
0
13 358
5 493
AUTRES PRODUITS
224
81
196
103
60
271
AUTRES CHARGES
-140 771
-52 018
-91 224
-13 739
-8 973
-13 422
RESULTAT EXPLOITATION
186 796
89 552
102 185
40 729
-4 459
-6 805
RESULTAT EXPLOITATION
retraité des subv. d'inv perçues.
186 796
85 711
67 333
-26 803
-4 459
-6 805
Part Rés exploit hors subv inv
12%
7%
5%
-6%
-1%
-1%
PRODUITS FINANCIERS
329
0
299
24
0
27
CHARGES FINANCIERES
0
0
-920
-567
-623
-394
RESULTAT FINANCIER
329
0
-621
-543
-623
-367
PRODUITS EXCEPTIONNELS
0
76 491
5 667
0
65 560
70 110
CHARGES
EXCEPTIONNELLES
-16 671
-1 798
-195
0
0
0
RESULTAT
EXCEPTIONNEL
-16 671
74 692
5 472
0
65 560
70 110
RESULTAT AVANT IMPOT
170 454
164 244
107 036
40 186
60 478
62 938
IMPOTS ET PARTICIPATIONS
0
0
0
0
0
0
RESULTAT
170 454
164 244
107 036
40 186
60 478
62 938
Source : Fichiers comptables de la SNC Antarès
Chambre régionale des comptes Pays de la Loire
25 rue Paul Bellamy
BP 14119
44041 Nantes cédex 01
Adresse mél.
paysdelaloire@ccomptes.fr
Les publications de la chambre régionale des comptes
Pays de la Loire
sont disponibles sur le site :
www.ccomptes.fr/crc-pays-de-la-loire