Une gouvernance et une association nationales proactives qui ont engagé
des chantiers d’optimisation de la gestion
Sous l’impulsion des instances de gouvernance, l’association nationale, qui a professionnalisé ses services et recruté des salariés expérimentés, a entrepris un ensemble d’actions de modernisation en matière de gestion de la ressource bénévole, de systèmes d’information, de rationalisation des implantations immobilières, de maîtrise des risques (contrôle interne, audits des associations locales, cartographie des risques). Ainsi, les Restaurants du cœur ont poursuivi avec succès l’amélioration de leur gestion et la sécurisation de leurs procédures, dans le sens des axes de travail recommandés par la Cour en 2003 puis 2009.
L’association aurait pu mobiliser davantage les réserves financières disponibles pour amortir le surcroît d’activité et la hausse des coûts
L’association et son réseau bénéficient de trois principaux types de ressources : des ressources liées à la générosité du public (187 M€ en 2024) ; des recettes commerciales tirées de la vente de la billetterie des spectacles et de produits dérivés (15 M€ en 2024) ; un ensemble constitué de subventions, de concours publics et des denrées financées par les fonds européens qui représentent 38 % des ressources.
Dans le domaine budgétaire et financier, l’association a montré sa capacité à prendre et faire appliquer des mesures de gestion pour redresser rapidement ses comptes (excédent de près de 34 M€ enregistré au 30 avril 2024 contre un déficit de plus de 13 M€ un an auparavant).
Malgré les incertitudes, les Restaurants du cœur auraient pu mobiliser de façon plus significative leurs réserves de précaution pour absorber une partie des aléas économiques (inflation dans la période récente) et sociaux (augmentation forte de la demande d’aide alimentaire) avant de solliciter la générosité du public et surtout le soutien des pouvoirs publics. Les projections réalisées à la mi-2023 par les Restaurants du cœur, faisant état d’un déficit cumulé potentiel de 250 M€ sur trois ans, présentaient un caractère alarmiste en étant fondées sur des hypothèses excessivement prudentes.
Le respect des obligations liées à l’appel à la générosité du public
L’association respecte les obligations liées à l’appel à générosité publique.
Elle pourrait néanmoins apporter certaines améliorations et compléments à l’information à destination du grand public et des donateurs notamment s’agissant de la valorisation du bénévolat dans les comptes. Avec 75 000 bénévoles réguliers et 30 000 bénévoles occasionnels, les Restaurants du cœur valorisent dans leurs comptes le bénévolat sous la forme d’une contribution volontaire en nature (CVN) à hauteur de 252 M€ pour l’exercice 2023-2024. Le déploiement de l’outil de gestion des bénévoles en préfiguration en 2023 dans 32 associations départementales, et sa généralisation engagée en 2024 devraient permettre un recensement et un suivi précis du temps des bénévoles.
La collecte de ressources issues de la générosité du public reposant encore très majoritairement sur le don (87 % du total), l’association doit s’assurer de la conformité au règlement général pour la protection des données (RGPD) des durées de conservation des données personnelles dans sa base de donateurs qui comporte 1,3 million de personnes.
Les subventions et concours publics, notamment européens, complètent significativement les ressources des Restaurants du cœur
Les subventions, de concours publics et des denrées financées par les fonds européens qui représentent 38 % des ressources de l’association ont augmenté de 63 %, pour atteindre un total de 104 M€ en 2024. Les subventions de l’État, qui ne représentaient que 2 % des ressources de l’association en 2019, ont rapidement augmenté et atteignent 17 % en 2024. En effet, l’aide alimentaire a été particulièrement subventionnée par l’État dans le cadre de la crise sanitaire, d’abord, puis de l’augmentation des prix et de l’accroissement de l’activité de l’association, enfin dans le cadre de la mise en œuvre, pour sa première année, du programme « mieux manger pour tous ».
