Les biocarburants sont des substituts aux carburants fossiles (essence ou gazole) auxquels ils sont incorporés. La France a choisi d’encourager leur incorporation dans des proportions de plus en plus élevées, ce qui a eu des effets significatifs : le taux d’énergie renouvelable dans les transports a atteint 9,25 % en 2019, soit un pourcentage élevé au sein de l’UE, et notre pays est le premier producteur européen de biodiesel et le deuxième d’éthanol. Cependant, les productions de biocarburants conventionnels, disponibles à la pompe, plafonnent depuis une dizaine d’années, et le solde correspondant des échanges commerciaux est déficitaire depuis 2016 – ce qui limite les bénéfices de cette politique pour les agriculteurs. En outre, de nombreuses études scientifiques concluent au bilan environnemental défavorable des biocarburants conventionnels et à une réduction limitée des émissions de gaz à effet de serre. Parallèlement, les incitations au développement des biocarburants avancés sont pour l’heure insuffisantes. Il paraît nécessaire de préciser la stratégie poursuivie, en anticipant tant la baisse de consommation de biocarburants conventionnels qui résultera à terme de l’interdiction des véhicules thermiques neufs, que la hausse potentielle des besoins en biocarburants avancés. La Cour formule cinq recommandations.