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Département de la Savoie - Entretien et exploitation du réseau routier non concédé

CRC AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

La chambre a contrôlé le département de la Savoie dans le cadre d’une enquête nationale commune à la Cour des comptes et aux chambres régionales des comptes, portant sur l’entretien et l’exploitation du réseau routier non concédé.

88 % de la superficie de la Savoie est située en zone de montagne, ce qui en fait le deuxième département le plus montagneux de France. L’altitude moyenne avoisine les 1 500 mètres avec un relief composé de hautes montagnes qui dominent de profondes vallées traversées par les grands axes de communication. Le réseau routier savoyard est composé de 3 138 kilomètres de routes départementales, dont 70 % situées à plus de 400 mètres d’altitude et 30 % à plus de 1 000 mètres. Ces caractéristiques géographiques entrainent des sujétions spécifiques en termes d’entretien, de renouvellement et de viabilité du réseau. Le département de la Savoie se distingue également par un nombre élevé de tunnels et d’ouvrages de protection contre les risques naturels.

Le département de la Savoie consacre d’importants moyens financiers à l’entretien de ses routes. En 2019, les dépenses de fonctionnement affectées au réseau routier, se sont élevées à 41 M€, ce qui représentait 10 % des dépenses de fonctionnement de la collectivité, soit deux fois plus que les départements de la même strate démographique. La Savoie a ainsi dépensé 13 113 € par kilomètre pour entretenir son réseau routier en 2019 alors que la moyenne des autres départements se situait aux environs de 5 800 € par kilomètre. Avec 60 M€ en 2019, les dépenses d’investissement étaient également très importantes. Elles représentaient 19 238 € par kilomètre contre 8 000 € pour la moyenne des autres départements. Ce niveau élevé de dépenses s’explique par les contraintes importantes liées à la géographie et au climat.

Pour autant, si l’état des ouvrages d’art n’appelle pas de remarque particulière, l’état des chaussées est plus contrasté. La proportion de routes qualifiées en « mauvais état » n’a cessé d’augmenter entre 2014 et 2017, à l’exception des routes d’accès aux stations de ski. Depuis 2018, une amélioration est toutefois constatée, en lien avec l’augmentation des crédits dédiés à la maintenance des infrastructures.

En 2020, les dépenses consacrées à cette politique ont atteint un niveau exceptionnel qui devrait significativement renforcer la tendance à l’amélioration de l’état des routes. Dans le contexte de crise sanitaire liée au COVID-19, le département a en effet engagé un important plan de relance qui a consisté en grande partie à soutenir l’économie locale à travers la réalisation de 12 M€ travaux sur le réseau routier. Ajoutés aux crédits déjà votés au budget initial, ce sont 90 M€ de dépenses d’investissement de voirie que le département de la Savoie a engagées sur cet exercice, soit 80 % de plus que les années précédentes.

La politique d’entretien et d’exploitation routière du département est définie de façon précise dans plusieurs documents, qui prennent notamment en compte la protection de l’environnement. Les objectifs fixés dans le cadre de cette politique mériteraient toutefois de se voir plus systématiquement associer des indicateurs de résultat dont le suivi permettrait au département de mieux mesurer l’efficacité des moyens importants qu’il déploie. La mise en œuvre de cette politique gagnerait également à être accompagnée d’une programmation pluriannuelle des travaux d’entretien. Enfin, le département de la Savoie devra adopter une stratégie, à la fois en termes techniques et budgétaires, concernant spécifiquement les conséquences de l’évolution climatique sur le réseau routier. Le changement climatique a en effet un impact important sur les routes savoyardes. L’évolution des températures s’accompagne d’une accentuation des cycles de gel et de dégel qui accélère la dégradation des chaussées de montagne. La multiplication des phénomènes extrêmes (crues, glissement de terrains) a également entrainé au cours des dernières années la mobilisation croissante de budgets dits « d’urgence ».

RECOMMANDATION :

  • Adopter une stratégie sur les conséquences de l’évolution climatique sur le réseau routier prenant en considération les aspects techniques, budgétaires et les conditions de développement économique des territoires.

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