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Commune de Saint-Quentin - Tome 2: Enquête régionale sur la propreté urbaine (Aisne)

CRC HAUTS-DE-FRANCE

Rapport d'observations définitives

Avec un peu plus de 55 000 habitants, la commune de Saint-Quentin est la plus peuplée du département de l’Aisne. Sa situation socio-économique est fragile. Le taux de pauvreté y est de 28 %. Quatre quartiers rassemblant 21 % de la population sont classés prioritaires au titre de la politique de la ville.

SYNTHESE

L’exécutif a fait de la propreté urbaine une priorité politique depuis plusieurs années. Un service de près de 60 agents et un parc de véhicules spécialisés sont dédiés à cette activité. Des moyens croissants y sont consacrés. Le coût pour la commune en dépenses de fonctionnement directes a été de 2,6 M€ en 2019, en progression de 24 % par rapport à 2016. Il représente 46 € par habitant et par an, soit un niveau inférieur à celui constaté dans d’autres collectivités (56 €). En y ajoutant les frais de structure de la collectivité, ce ratio s’établit cependant à 71 €.

La quantité de déchets ramassée sur la voie publique augmente régulièrement. En 2020, le service de la propreté a collecté 859 tonnes de salissures, ce qui représente un peu plus de 15 kg par habitant, en hausse de 42 % par rapport à 2017.

Deux « fléaux » dégradent particulièrement le cadre de vie : les déjections canines et les dépôts sauvages. Les incivilités sont fréquentes. La période de confinement l’a particulièrement mis en exergue en ce qui concerne les dépôts d’encombrants sur la voie publique. Dans les premiers jours de confinement, près de 6 tonnes ont dû être ramassées dans les rues.

La prévention de ces comportements repose sur des campagnes de communication dont l’impact n’est pas mesuré. Quant à la répression, son niveau est faible. À titre d’illustration, alors qu’1,5 tonne de déjections canines ont été ramassées sur les trottoirs en 2020, seules trois contraventions ont été dressées par la police municipale. La commune prend actuellement des dispositions pour accroître le volet répressif.

En termes d’évaluation, le suivi de l’activité, auquel se cantonne la commune, ne lui permet pas d’apprécier si les efforts consentis se sont traduits par une amélioration de la propreté des espaces publics. La chambre l’invite donc à passer d’une logique d’activité au service du citoyen à une logique permettant de mesurer les résultats. Cela passe par la définition d’une véritable politique publique structurée en objectifs assortis d’indicateurs. Enfin, il paraîtrait pertinent de mesurer la satisfaction de la population et sa progression dans le temps. Dans sa réponse aux observations de la chambre, l’ordonnatrice indique que la commune s’engage en ce sens en plaçant l’usager au cœur de ses choix d’organisation et que, dans ce cadre, une direction de la relation aux usagers a été créée avec également le lancement d’une démarche qualité.