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Commune d'Allonnes (Sarthe)

CRC PAYS DE LA LOIRE

La chambre a contrôlé les comptes et la gestion de la commune d’Allonnes (département de la Sarthe) pour les exercices 2019 et suivants.

Une commune engagée dans la revitalisation de son tissu urbain

Située au sud-ouest de l’agglomération mancelle, Allonnes compte 11 013 habitants, dont la moitié réside dans le quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) de Chaoué-Perrières. Marquée par l’urbanisation des années 1960-1970, elle a bénéficié depuis les années 1980 de plusieurs programmes de renouvellement urbain. La commune connaît une situation socio-démographique défavorable (taux de pauvreté de 26 % contre 14,1 % à l’échelle nationale).

Membre historique de Le Mans Métropole, Allonnes partage avec la communauté urbaine plusieurs priorités d’action, parmi lesquelles le soutien à l’accès à la culture et aux sports, l’attention portée à la jeunesse et à la démocratie participative. Au regard de leur rayonnement extra-communal, la gestion de certains des équipements communaux par la communauté urbaine, tels que la piscine municipale (usagers composés pour moitié de non Allonnais, coût net de 700 000 € par an pour la commune), pourrait être envisagée. En outre, la mutualisation de moyens entre la commune et Le Mans Métropole pourrait être développée.

 

Des dispositifs volontaires de démocratie participative

Initiées dans les années 2000 de façon volontaire, plusieurs démarches ont été engagées afin d’encourager la participation des citoyens à la vie locale. 

Le conseil Jeunes Allonnes et le conseil des sages contribuent ainsi à l’animation de la vie locale et à l’apprentissage de la citoyenneté, notamment pour les jeunes issus du QPV. Leur fonction consultative pourrait néanmoins être renforcée par une association en amont aux projets initiés par la commune. 

En 2019, la commune s’est dotée d’un budget participatif, auquel elle consacre une enveloppe de 200 000 € par an en investissement, montant nettement supérieur à la moyenne des communes de même taille. De 2019 à 2023, les dépenses réalisées dans le cadre des différents budgets participatifs s’élèvent à 415 424 € et ont principalement financé des projets dédiés au cadre de vie, à l’environnement et au sport. 

Globalement, les démarches de démocratie participative menées par la commune semblent contribuer à intéresser les habitants à l’action publique et à faire émerger des projets d’intérêt collectif sur le territoire.

 

Une gestion contrainte de l’espace, qui s’efforce de concilier sobriété foncière et renouvellement urbain

Reposant aujourd’hui sur le schéma de cohérence territoriale (SCoT) du Pays du Mans et le plan local d’urbanisme communautaire (PLUc), la stratégie d’aménagement du territoire communal est appelée à évoluer pour mettre en œuvre les objectifs de sobriété foncière prévus par la loi Climat et résilience. 

Prévoyant une réduction des surfaces à urbaniser, le PLUc concilie les opérations de renouvellement urbain menées sur le QPV de Chaoué-Perrières (démolition de barres d’immeubles, diversification de l’habitat) avec la maîtrise de l’enveloppe urbaine, en optimisant des espaces déjà artificialisés. La mise en œuvre de cette stratégie s’est traduite par un ralentissement de l’artificialisation des terres sur la période 2011-2020. Elle n’a cependant pas permis de répondre pleinement à l’enjeu d’attractivité de la commune. Occupant 12 % du territoire de la commune, les zones d’activités économiques constituent un pôle d’emploi majeur à l’échelle du bassin de vie (6 792 emplois en 2021). La trajectoire vers une plus grande sobriété foncière suppose une approche intégrée à l’échelle intercommunale d’autant que la commune dispose de peu de leviers d’action directs. 

 

Une situation financière globalement maîtrisée qui bénéficie de la solidarité de l’intercommunalité et de l’Etat

Sur la période, l’autofinancement de la commune a progressé, pour s’établir à 18 % des produits de gestion. D’un montant de 20 M€ en 2023, les produits de gestion se composent à 60 % de recettes de l’État et de la CU, qui compensent la faiblesse des recettes fiscales de la commune. En lien avec l’importance des services et équipements publics gérés par la commune, les charges de gestion (17 M€ en 2023) sont constituées à 60 % par les charges de personnel. 

Compte tenu du niveau de son fonds de roulement et de sa pratique prudente de recherche de financements extérieurs, la commune semble être en capacité de soutenir de nouveaux investissements. Poursuivant son désendettement, elle a réduit et sécurisé son encours de dette avec l’aide du fonds de soutien aux collectivités locales (8,2 M€ en 2023) et retrouvé une capacité de désendettement de 2,3 années en 2023.

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