Un territoire fortement exposé aux risques côtiers
L’Île de Noirmoutier s’est construite sur et contre la mer, les premières digues ayant été réalisées dès le 18ème siècle. Les deux tiers de son territoire sont situés en dessous du niveau des plus hautes eaux. Actuellement, le sud-est du territoire, au niveau de la commune de Barbâtre, a tendance à s’engraisser, les mouvements hydro-sédimentaires s’opérant du nord vers le sud. En revanche, les zones situées au nord-ouest notamment connaissent une érosion inégale, particulièrement prononcée sur le secteur des Éloux.
Territoire très attractif, l’Île est ainsi dépendante du maintien d’une défense efficace, puisqu’elle ne dispose pas de foncier permettant des recompositions spatiales en cas d’exposition trop forte.
Bien que moins exposée au risque d’érosion de ses côtes dunaires qu’au risque de submersion marine, sa défense contre la mer est globale. En effet, l’île est protégée par deux systèmes d’endiguement, mais l’érosion d’une dune pourrait entraîner une brèche d’une digue et avoir des conséquences directes pour les enjeux protégés (humains, activités économiques et agricoles…).
Une gestion cohérente du risque d’érosion côtière
La communauté de communes exerce la compétence de défense contre la mer. Actuellement, elle a pour objectif, d’une part, de maintenir voire de renforcer des ouvrages durs de défense, d’autre part, de développer une analyse fine de l’érosion sur son territoire.
Pour développer une réponse adaptée, elle dispose de données de suivi du trait de côte nombreuses et anciennes, l’Île ayant mis en place dès 1999 un observatoire du littoral. Le co-financement d’une thèse dédiée lui permettra à terme d’élaborer des cartes prospectives d’évolution de linéaire côtier. Elle surveille également activement l’état de ses ouvrages de défense.
La CCIN porte le programme d’actions et de prévention des inondations (PAPI), qui prévoient l’essentiel des actions mises en œuvre en matière de lutte contre l’érosion côtière et permet leur cofinancement. Elle est également en charge de l’élaboration d’un plan d’urbanisme intercommunal, qui devra intégrer plus finement qu’à l’heure actuelle le risque d’érosion côtière dans les zonages retenus. A terme, elle s’est engagée à se doter d’une stratégie locale de gestion intégrée du trait de côte.
Des actions coûteuses mais pour l’heure soutenables
La seule stratégie de défense de l’existant (activités, logements, etc.) suppose le maintien d’un haut niveau de dépenses publiques. Ainsi, la situation de l’Île de Noirmoutier se caractérise par des dépenses d’investissement de lutte contre la mer, importantes depuis 2011 (25,26 M€). Elles ont représenté 38 % des dépenses totales d’investissement de la CCIN en 2021.
Sa situation financière n’ayant cessé de s’améliorer sur la période examinée, ces dépenses, bien qu’élevées, sont pour l’heure soutenables pour la CCIN. D’autant que 46 % des dépenses d’investissement de défense contre la mer de la communauté de communes ont été financées par des acteurs extérieurs (Etat, Région Pays de la Loire et département de la Vendée).
De 2015 à 2022, les dépenses d’investissement de lutte contre l’érosion côtière ont représenté 4,54 M€, soit 20 % des dépenses de défense contre la mer. L’aménagement des dunes du secteur des Éloux en a constitué l’opération majeure.