Ses instances de gouvernance fonctionnent conformément au droit avec, toutefois, une gestion rendue plus complexe au regard du nombre important de communes membres. À la suite de leur renouvellement en 2020, le nouvel exécutif a adopté un pacte de gouvernance de nature à fixer les règles de fonctionnement avec elles.
Si l’agglomération exerce l’ensemble des compétences obligatoires que la loi a fixées (développement économique, aménagement…) ainsi que de nombreuses compétences facultatives (équipements culturels et sportifs, action sociale d’intérêt communautaire…), elle en a restitué plusieurs autres aux villes des anciennes communautés de communes. En outre, certaines actions relevant de ces compétences facultatives continuent à être exercées, parallèlement, par des syndicats à vocation multiple dont les missions peuvent se recouper en grande partie, avec les siennes. Cette situation ne participe pas à renforcer la cohérence du paysage institutionnel et n’est pas de nature à développer les démarches de mutualisation qui devraient être engagées.
De plus, elle intervient de manière significative dans la redistribution fiscale au profit de ses communes, ce qui limite sa vocation première à porter des projets d’investissement intercommunaux.
Ce contexte rend nécessaire le fait que cette communauté d’agglomération se dote, près de cinq ans après sa création, d’un projet de territoire afin de définir sa stratégie de développement. De même, l’élaboration d’un pacte financier et fiscal permettrait de s’assurer de la soutenabilité budgétaire de son projet, tout en consolidant les relations avec les communes membres. À l’heure actuelle, si le projet de territoire est en cours d’élaboration, les élus de la communauté d’agglomération ne se sont pas prononcés favorablement en faveur de l’adoption d’un pacte financier et fiscal.
Outre des économies d’échelle qui pourraient se dégager d’une plus grande intégration, des marges d’amélioration subsistent, notamment en matière de gestion des ressources humaines. Elle doit, aussi, veiller à la qualité de certaines informations comptables et financières. Des démarches ont, d’ores et déjà, été initiées en ce sens.
Si la situation financière est satisfaisante entre 2017 et 2020, illustrée par un faible ratio de désendettement, cet équilibre résulte principalement d’un investissement limité, reflet d’une intercommunalité encore peu intégrée.
L’agglomération a repris, lors de sa création, la gestion de huit centres aquatiques, dont celui de Béthune, géré en délégation de service public. Alors que sa fréquentation connaît une baisse, la contribution annuelle pour contraintes de service public qu’elle verse à son exploitant n’a pas diminué ; elle a même été augmentée à la suite de ce transfert. Cela a permis au délégataire de limiter les déficits d’exploitation dus à des recettes commerciales inférieures aux prévisions contractuelles. Il conviendrait, à l’occasion du renouvellement du contrat en 2022, que cette contribution soit déterminée sur la base d’un compte d’exploitation prévisionnel réaliste et régulièrement actualisé.
L’impact de la crise sanitaire sur les comptes du délégataire a été amorti grâce en particulier au soutien de l’agglomération, qui a maintenu sa contribution et suspendu ses redevances perçues sur le délégataire, ainsi qu’aux aides de l’État en matière de chômage partiel. De plus, suite aux négociations entre les deux parties, la collectivité a indemnisé le délégataire à hauteur de près de 26 000 €, ce qui correspond au déficit d’exploitation constaté de 2020 en tenant compte des redevances d’occupation du domaine public qui n’avaient pas été demandées.