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Centre hospitalier régional et universitaire de Tours (Indre-et-Loire)

CRC CENTRE-VAL DE LOIRE

Établissement majeur de recours de la région Centre-Val de Loire…

Seul centre hospitalier et universitaire du territoire et principal établissement de recours de la région Centre-Val de Loire avec le centre hospitalier régional d’Orléans, le CHU de Tours dispose d’un budget annuel de fonctionnement de 700 M€ et emploie près de 10 000 personnes. Outre son rôle majeur d’hôpital de proximité et d’établissement support du groupement hospitalier de territoire (GHT) Touraine-Val de Loire, il exerce pleinement ses activités de soins de référence nécessitant une haute technicité, ainsi que de recherche dans le cadre de multiples partenariats.

À la veille de la crise sanitaire, fin 2019, l’établissement avait une activité stable qui lui permettait d’occuper une place prééminente sur sa zone d’attractivité, excepté en chirurgie ambulatoire. Sa situation financière, quoique maîtrisée depuis plusieurs années afin de mener à bien son projet de restructuration immobilière d’envergure (NHT) validé depuis 2017, demeurait néanmoins fragile.

...le CHU de Tours a pu surmonter la première vague de la crise covid-19 et ses répliques grâce à une adaptation rapide et d’ampleur.

Confronté début 2020, à la plus grave crise sanitaire de son histoire, le CHU de Tours a dû faire face lors de la première vague de pandémie de la covid 19 à un afflux de patients atteints d’une maladie mal connue, à des pénuries, notamment d’équipements de protection, et à des tensions de ressources humaines.
Face à cette pandémie et ses répliques successives, le CHU de Tours a su adapter dans un délai très court son offre de soins et mobiliser les ressources nécessaires pour garantir la continuité de son activité. Si les malades de la covid 19 ont représenté moins de 1,4 % des séjours de l’établissement jusqu’en septembre 2021 (ils représentaient 2 % des patients hospitalisés en 2020 sur l’ensemble du territoire national), l’afflux de cas graves nécessitant des soins critiques a eu un impact profond sur son fonctionnement. 

Le CHU a surmonté la première vague de l’épidémie au moyen d’un pilotage très tôt structuré autour d’une cellule centralisée de gestion de crise. En liaison avec les unités soignantes, l’établissement a développé de nombreuses solutions capacitaires et organisationnelles afin d’assurer la prise en charge des patients. 
Malgré des pénuries d’approvisionnements liées à des consommations fortement accrues, l’établissement a quand même réussi à prendre en charge ses patients grâce aux mesures adoptées.
Le CHU a su mettre en place des outils d’aide à la prise en charge thérapeutique des différents types de patients covid et des fiches de procédures spécifiques en matière d’hygiène hospitalière.
En termes de ressources humaines, malgré des réaffectations internes et l’accroissement du temps de travail, le recours à des personnels supplémentaires s’est avéré nécessaire. Par ailleurs, le CHU a cherché à accompagner au mieux ses personnels face à cette situation d’exception.
L’expérience tirée de ce premier pic de la pandémie a permis à l’établissement de raffermir sa capacité d’action pour les quatre répliques successives qu’il a connues jusqu’en début 2022. Les enseignements de cette crise ont permis au CHU d’adapter les plans de gestion de crise préexistants.
Ces adaptations rapides et d’ampleur n’ont été possibles que par un investissement sans précédent de l’ensemble des équipes du CHU et sans pour autant que soit trop fortement obéré le fonctionnement des instances, du dialogue social ou de la recherche. Par ailleurs, en dépit de la crise, l’appréciation portée par les usagers sur le fonctionnement du service public hospitalier ne s’est pas dégradée par rapport à la période 2017-2019.
Au-delà de son action d’hôpital de proximité, l’établissement a complétement rempli son rôle d’établissement de recours en prenant en charge en première intention des patients atteints de la covid 19 grâce à ses services de maladies infectieuses et tropicales et de réanimation, tout en déployant massivement une capacité de dépistage PCR et de vaccination.
Il a pleinement assuré un rôle de coordination territoriale au sein de son GHT et de la région Centre-Val de Loire et renforcé certains liens avec les autres acteurs de santé, y compris les professionnels de ville, et développé des collaborations accrues par filières de soin.

La persistance de la crise covid 19 expose néanmoins le CHU à des risques de moyen terme.

Néanmoins, le CHU est confronté, après deux ans de crise, à une situation porteuse de risques.
La déprogrammation massive de la première vague (hospitalisations, interventions chirurgicales, consultations) puis les déprogrammations partielles des suivantes, ainsi que la forte mobilisation des ressources sur la gestion de la pandémie ont mécaniquement entraîné une chute de l’activité globale de l’établissement. Si une reprise de l’activité a pu être constatée en 2021, elle ne suffit pas à rétablir le niveau d’avant crise.

Les ressources humaines de l’établissement sont frappées par un phénomène d’usure qui voit augmenter l’absentéisme et l’impossibilité de pourvoir des postes vacants affaiblissant ainsi probablement la capacité de l’hôpital à assurer une offre de soins à la hauteur des besoins du territoire. Alors même que l’activité de l’établissement recule, l’impact négatif de la pandémie sur l’état de santé de la population du territoire, difficile à mesurer à ce stade, pourrait constituer un enjeu majeur de santé publique à moyen terme.
Par ailleurs, bien que le soutien financier apporté par les pouvoirs publics ait permis de sécuriser la situation financière du CHU de Tours par une compensation financière en 2020, la persistance de la crise covid 19 complique le pilotage budgétaire et financier de l’établissement dès 2021 et interroge son retour à l’équilibre dans un horizon proche.
À moyen terme, la crise sanitaire aura des impacts majeurs et structurants sur les projets de l’établissement. Le projet immobilier du Nouvel Hôpital Trousseau a notamment été repensé pour assurer la prise en charge d’une crise épidémique aigüe moyennant un surcoût estimé de 66 M€ pour cette seule adaptation.

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