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Établissement public de santé mentale Georges Daumézon - La qualité du service rendu (Loiret)

CRC CENTRE-VAL DE LOIRE

L’essentiel  

Le centre hospitalier départemental Georges Daumézon est un établissement public de santé mental (EPSM) de référence dans le Loiret. Véritablement engagé dans une démarche d’amélioration continue de la qualité de la prise en charge des patients, il est confronté à la persistance de difficultés d’accès aux soins ainsi qu’à un manque de fluidité des parcours des patients, tant en psychiatrie de l’adulte qu’en pédopsychiatrie. En raison d'un manque de personnel adéquat, l’établissement a été contraint de réduire la capacité de l’unité hospitalière spécialement aménagée pour les personnes détenues, ce qui a rendu plus difficile leur suivi psychiatrique. 
 

Un établissement bien engagé dans une démarche qualité
L’établissement est réellement engagé dans une démarche d’amélioration continue de la qualité de la prise en charge des patients.  Ainsi, l’activité de l’EPSM a été certifiée par la Haute autorité de santé (HAS) sans réserve en 2024. Il a adapté son organisation afin de prendre en compte les recommandations émises par le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL). Un projet de soin personnalisé est élaboré avec chaque patient. Les mesures d’isolement et de contention ont été réduites ces dernières années. L’EPSM assure un suivi des événements indésirables et a élaboré une charte de bientraitance.


Des efforts pour adapter l’offre de soins aux besoins des patients
Des efforts significatifs ont été accomplis par l’établissement pour adapter l’offre de soins aux besoins des patients. Ainsi, la prise en charge en ambulatoire est en augmentation, ce qui correspond aux attentes des patients. En outre, quand elle n’est pas traitée par les centres médico-psychologiques (CMP), l’urgence psychiatrique est prise en charge par une structure spécifique, le centre psychiatrique d’accueil d’urgence (CPAU). L’EPSM a aussi créé plusieurs équipes mobiles, selon le principe de « l’aller vers », notamment en direction des populations à risque tels que les jeunes (16-25 ans) en situation de précarité et les personnes âgées.


Des difficultés dans l’accès et la structuration des parcours de soins
Sur la base d’un faisceau d’indicateurs, la chambre a aussi relevé la persistance de difficultés dans l’accès aux soins ainsi que dans la structuration des parcours du patient. En effet, avec des densités médicale et paramédicale parmi les plus faibles de France, le Centre-Val de Loire connaît des difficultés d’accès aux professionnels de santé. Cela se traduit notamment par une saturation des centres médico-psychologiques. Face à ce constat, l’établissement a mis en œuvre une politique d’attractivité médicale et développé le recours à la fonction d’infirmier de pratique avancée (IPA) en santé mentale. Des points de fragilité subsistent également dans la structuration des parcours de soins comme le nombre d’hospitalisations inadéquates, la structuration insuffisante de la psychiatrie de liaison ou le faible usage de la télémédecine.


Un parcours de soins en pédopsychiatrie à fluidifier
L’offre de soins de l’établissement, diversifiée et évolutive, est cependant fortement contrainte par la vacance de nombreux postes médicaux même si le pôle de pédopsychiatrie a été renforcé à la faveur des appels à projet et des rebasages budgétaires issus de la réforme du financement de la psychiatrie. La file active a augmenté de 24,5 % entre 2019 et 2023 avec une moyenne de 37 % de nouveaux patients chaque année. Cependant, le parcours des patients reste à fluidifier. Les délais d’attente pour un rendez-vous avec un médecin sont insatisfaisants, soit 4,2 mois en moyenne sur les centres médico-psychologiques. Si le maillage territorial de ces centres est jugé dans l’ensemble pertinent, il reste cependant moins dense à l’Est du département.


Les difficultés du suivi psychiatrique des détenus
L’établissement a dû diminuer de moitié la capacité de l’unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) pour les détenus en raison d'une pénurie de personnel médical. La réouverture de 10 lits en 2024, rendue possible par un recrutement médical, a permis de porter la capacité actuelle à 30 lits ouverts sur 40. Or, la qualité de la prise en charge psychiatrique des personnes détenues contribue à la prévention de la récidive. Au plan budgétaire, l’activité d’hospitalisation des personnes détenues est déficitaire, ce qui pèse à la fois sur la trésorerie et les résultats comptables de l’établissement. Le poids des charges indirectes est relativement élevé et se situe en moyenne autour de 34 % de l’ensemble des charges de la structure.


L’établissement a mis en place des dispositifs propres aux sortants de détention comme les consultations médicales de sortie, les appartements de transition ; la mise en place d’une équipe mobile transitionnelle (EMOT) est prévue en 2026.


À l’issue de ses investigations, la chambre a formulé deux recommandations.

 

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