En 2014, le montant des dépenses d’achat de l’établissement, soit 48,5 M€, représente près de 28 % du total des charges courantes, soit 173,8 M€. Entre 2010 et 2014, elles augmentent respectivement de 29 % et de 45 % pour les médicaments et les dispositifs médicaux. L’augmentation parallèle des produits issus de la vente des médicaments et des dispositifs médicaux, de 56 %, établit la croissance nette des dépenses d’achat à 6,1 M€, soit une augmentation finale des dépenses d’achats de 16,2 %. L’année 2015 enregistre à nouveau une croissance élevée de 7 % des achats, dont 9 % pour les produits pharmaceutiques et produits à usage médical.
La performance de la fonction achat dans ses composantes juridique et approvisionnement est atteinte progressivement entre 2010 et 2015. La pratique traduite, en 2015, dans des fiches de procédures, assure la régularité de la commande publique et la sécurité de l’approvisionnement du centre hospitalier.
En revanche, la prise en compte du volet économique dans l’organisation de la fonction achat du centre hospitalier reste inaboutie, à défaut d’existence de responsable des achats dédié, d’outils de pilotage économique et de généralisation aux services des pratiques économiques de l’achat. De plus, en l’absence, à la fois, de définition d’une politique globale des achats fixant des objectifs d’économies et de dispositifs de mesure des gains par segments et familles d’achat, l’évaluation des économies effectives réalisées sur les achats est impossible.
Le principal levier d’économies activé par l’établissement a porté sur les prix, par la massification des achats, obtenue en mutualisant ceux-ci, notamment pour les médicaments. Mais la part des médicaments et des dispositifs médicaux coûteux par rapport aux spécialités génériques reste prépondérante, traduisant une résistance des prescripteurs, autant dans la procédure de référencement des médicaments, qu’au niveau des quantités prescrites. L’action sur les volumes d’achats, premier facteur d’économies, s’engage progressivement avec l’analyse pharmaceutique des prescriptions, la mise en place, en cours, de la dispensation nominative, les préconisations de commande et la gestion des stocks dans les services.
La croissance importante de la dépense de médicaments n’est pas corrélée à une augmentation de l’activité des séjours de médecine-chirurgie-obstétrique. Les achats de médicaments portent essentiellement sur les traitements onéreux de l’hémato-oncologie et de la médecine de jour, dont l’impact sur l’activité du centre hospitalier n’est pas sensible. L’activité du centre hospitalier d’Arras progresse, engendrant des dépenses accrues sur des secteurs d’activité qui ne s’équilibrent pas complétement au plan économique.
Ces résultats démontrent le faible impact sur le budget de l’établissement des actions menées sur les achats ces dernières années. L’affichage, par la direction, d’une politique de gains sur les achats, volontariste et lisible, reste encore à engager.