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Association « Centre chorégraphique national Roubaix Hauts-de-France » (Nord)

CRC HAUTS-DE-FRANCE

Rapport d'observations définitives
Le Ballet du Nord est une association créée en 1985, labellisée centre chorégraphique national (CCN), sans pour autant avoir reçu, formellement, l’agrément du ministère de la Culture, qui devrait intervenir en 2020.

Synthèse

Il intègre l’activité d’une école de danse, reconnue internationalement, dont le rattachement est une question récurrente et actuelle, notamment du fait des coûts supportés par le CNN. Les nombreux partenariats qu’il a noués pour développer ses activités d’initiation et de sensibilisation à la danse lui ont permis d’étendre son rayonnement au-delà de son territoire d’implantation.

Les locaux qu’il loue sont vieillissants et peu adaptés ; leur dispersion, coûteuse pour les finances de l’association, nuit à la cohésion de l’équipe et à sa visibilité. Un regroupement de l’activité sur un seul site est en cours de réflexion.

L’orientation artistique du Ballet du Nord varie selon le projet du directeur. Cependant, la production et la diffusion du répertoire des œuvres chorégraphiques reste sa principale activité.

Les objectifs de diffusion assignés aux niveaux régional et national dans les conventions pluriannuelles n’ont pas été atteints par le précédent directeur artistique, qui a mis l’accent sur l’international. Les axes stratégiques des partenaires et l’action de l’actuel directeur ont été, par la suite, recentrés à l’échelle régionale et, quantitativement, les objectifs en termes de diffusion des œuvres ont été revus à la baisse.

Plus particulièrement, la représentation des spectacles au Colisée représente un coût important pour le Ballet du Nord, plus de 370 000 € de charges entre 2017 et 2019, financé par une subvention de la commune de Roubaix de 345 000 € sur la même période.

Conformément à sa mission, le Ballet du Nord a investi, aussi, près de 500 000 € entre 2016 et 2019, afin de soutenir la création artistique à travers l’accueil des artistes en studio ou en résidence, ce qui témoigne d’un fort engagement en ce domaine.

Le fonctionnement institutionnel de l’association s’est écarté des dispositions statutaires sur des points majeurs. Le mandat du président n’a pas été formellement renouvelé à l’issue de son mandat en 2017, de telle sorte qu’il agit, depuis cette date, sans titre ; le conseil d’administration n’exerce pas toutes les compétences qui lui sont dévolues et, enfin, la direction est constituée selon des modalités qui ne sont pas prévues par les statuts. L’organisation devra donc être revue en conséquence.

De plus, la gestion administrative et financière du CCN doit être améliorée. Le management peine à se stabiliser, les ressources humaines doivent être administrées plus rigoureusement ; en tant que pouvoir adjudicateur, l’association doit respecter les grands principes qui régissent la commande publique. Enfin, le contrôle interne doit être renforcé, l’exemple des insuffisances relevées dans l’utilisation des cartes bancaires et des conditions de remboursement des frais professionnels illustrant cette nécessité.

Le financement de l’établissement est assuré à près de 80 % par des subventions provenant de l’État, de la région Hauts-de-France et de la ville de Roubaix, avec qui il est lié par convention. Entre 2016 et 2019, plus de 9,7 M€ lui ont été versés à ce titre. Devant l’absence d’adhérents et au regard de cette forte implication des partenaires publics, le principe même d’autonomie de gestion que confère la libre association, conformément à la loi de 1901, pourrait être mis en question.

La dépendance à l’égard des participations publiques est accentuée par le fait que les recettes propres sont en forte baisse, en raison de la chute des recettes de production. Depuis 2019, le centre chorégraphique s’efforce, cependant, de développer le mécénat.

Par voie de conséquence, le résultat est en net recul sur la période compte tenu, par ailleurs, de la rigidité des dépenses fixes, et ce nonobstant la baisse des charges artistiques liée à une activité de diffusion des œuvres moins importante.

De plus, le Ballet du Nord a dû supporter, en 2018, le coût lié au départ de son précédent directeur, estimé à plus de 193 000 €, charges sociales comprises.

L’établissement a su prendre des mesures rapides et pertinentes pour adapter son activité à la crise sanitaire, qui devrait avoir des effets limités en termes budgétaires sur l’année 2020. En septembre, il estimait une perte de recettes de production de 38 % par rapport au budget initial. Les charges ne fléchissant pas dans les mêmes proportions, le déficit serait limité à environ 20 000 €, grâce aux subventions publiques qui ont été maintenues, voire augmentées, dans la perspective d’un report des activités.


 

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