Dans son rapport, la Cour relève plusieurs constats :
- Montpellier est la seule grande métropole française à avoir rendu ses transports gratuits entre 2020 et 2023 pour ses résidents, avant même de réviser son plan de mobilité. Il n’y a pas eu d’étude préalable approfondie sur le coût de cette décision, ni de plan de financement. Les instances prévues par les textes n’ont quasiment pas été consultées.
- La gratuité des transports à Montpellier a fait passer les recettes tarifaires de 40 M€ en 2019, soit 37 % des coûts d’exploitation de TaM, à seulement 6 % en 2024, rendant le réseau beaucoup plus dépendant des subventions publiques et de l’endettement. Le coût de la gratuité, qui est de 34 M€ à l’heure actuelle, pourrait dépasser 40 M€ par an après la mise en place de la ligne 5 du tramway en 2026.
- La gratuité des transports a entraîné une hausse d’environ 20 % de leur usage. Toutefois, 39 % de ces nouveaux trajets remplacent la marche ou les mobilités douces, 33 % remplacent la voiture ou la moto, et 28 % correspondent à des déplacements nouveaux.
Le premier bilan de la gratuité à Montpellier est mitigé : hausse de la fréquentation et saturation du réseau, absence d’impacts positifs sur la santé et l’environnement, une qualité perçue en baisse. La gratuité est plébiscitée par les usagers réguliers, tandis que les habitants périphériques privilégient l’amélioration de l’offre pour favoriser le report modal.


