Elle constitue la deuxième autorité organisatrice du département. Il existe, aujourd’hui, des incertitudes sur son devenir, faute d’anticipation des conséquences de la loi no 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République. En effet, si un schéma directeur est bien en cours de réalisation pour définir le programme d’investissement des années à venir, à l’inverse, il n’intègre pas encore les éventuelles conséquences des reprises de la compétence par les intercommunalités.
De même, en matière de gouvernance, le comité syndical doit exercer pleinement son rôle de décideur de la stratégie de l’organisme, sans être cantonné à l’approbation d’actions successives. Les délégations données au président et aux vice-présidents ont été mises en conformité avec les textes en vigueur suite à l’intervention de la chambre.
L’eau distribuée est de bonne qualité. En revanche, malgré plus de 30 M€ d’investissements réalisés, la sécurité de l’approvisionnement de 27 % des usagers demeure fragile en cas d’incident technique sur les équipements. La garantie de continuité de la distribution doit devenir une priorité pour une qualité de service homogène sur tout le territoire.
Alors qu’il disposait de ressources souterraines abondantes, le syndicat a construit une nouvelle usine utilisant l’eau superficielle de la Marne, pour un montant de 12,9 M€. Cette ressource, de qualité moins stable, nécessite un traitement coûteux. Au surplus, avec la mise en service de ce nouvel équipement, le syndicat serait en surcapacité de production à
l’horizon 2050.
Sa situation financière est confortable. Elle résulte cependant d’un mauvais ajustement des produits (prix de l’eau et emprunt) aux besoins de financement du syndicat. Le niveau constamment excessif de la trésorerie (en moyenne 7 M€) en est l’illustration. Pour l’avenir, l’USESA doit définir une prospective financière intégrant les différents leviers à sa disposition, et, notamment, la baisse du prix de l’eau et le remboursement de sa dette.
Le prix de l’eau est, en effet, très élevé (3,09 €/m3). Pour une consommation-type de 120 m3 d’eau par an, un abonné de l’USESA paye 371 €, soit 127 € de plus qu’au tarif moyen national de 2,03 €/m3. Le syndicat a délégué pour 15 ans la gestion du service de l’eau. Comme autorité organisatrice, il n’assure pas pleinement le contrôle de l’équilibre économique du contrat et n’est, notamment, pas en capacité d’apprécier le juste niveau de rémunération de son délégataire. De plus, les informations que celui-ci lui fournit ne sont pas satisfaisantes, tant pour l’inventaire des installations, que pour le compte annuel de résultat d’exploitation.