L’actionnariat, élargi à de nombreuses communes de l’agglomération, était cohérent avec l’objet social de l’entité, au champ très étendu. Toutefois, son périmètre d’intervention n’a pas été circonscrit dans un plan stratégique comprenant un plan d’affaires prospectif et régulièrement actualisé. Cette absence de perspective à moyen terme a fragilisé le modèle économique et financier de la société, imposant un pilotage « au fil de l’eau ».
L’insuffisante consistance de son plan d’affaires n’a pu venir au soutien de son développement. Au cours de ses cinq ans d’existence, la société a peiné à assurer sa croissance, du fait d’un nombre limité d’opérations et des retards pris dans l’exécution de ses missions. Son activité était, de plus, captive des décisions évolutives des collectivités actionnaires en matière de développement. Cette situation aurait nécessité une croissance plus importante du nombre des affaires, des coûts d’intervention mieux maîtrisés et une meilleure rémunération des opérations réalisées.
La situation financière de la SPL ATB s’en est trouvée fragilisée sur l’ensemble de son existence. La faiblesse des rémunérations attachées à la réalisation des opérations, ou leur décalage dans le temps du fait des retards accumulés, n’ont pas permis à la société de couvrir ses charges d’exploitation. Il en est résulté un déficit chronique et structurel qui a pénalisé durablement son bilan et a réduit significativement ses capitaux propres, dont le montant a atteint un seuil critique en 2019.
Face aux pertes récurrentes de la société, la recapitalisation était devenue la condition impérative de sa pérennité financière. Les collectivités actionnaires ne l’ont pas souhaitée et ont décidé de dissoudre la SPL lors de l’assemblée générale extraordinaire tenue en janvier 2021. Avec cette disparition et la fusion concomitante de la société d’économie mixte « Urbaviléo » et de l’office public de l’habitat « Habitat du Littoral », la panoplie des outils de l’action publique locale boulonnaise s’en trouve simplifiée.
Néanmoins, la disparition de cette dernière traduit les limites, faute de stratégie d’ensemble, de la démultiplication d’outils (SAIEM, SPL et OPH), le plus souvent en concurrence, et qui n’ont pas été en mesure de répondre pleinement aux objectifs qui leur avaient été initialement assignés.