La chambre régionale des comptes Pays de la Loire a procédé, avant la crise sanitaire, à l’examen des comptes et de la gestion, à partir de l’exercice 2014, de la société d’économie mixte (SEM) Cénovia, opérant au sein de la communauté urbaine Le Mans Métropole.
Une situation financière saine en dépit d’un bénéfice en baisse
Pour la période 2014-2018, le fonds de roulement de la SEM a progressé de 7%, passant de 6 à 6,4 M€, signe d’une bonne santé financière, les emplois stables de la société ayant, eux, augmenté de 24%. Sur la même période, le chiffre d‘affaires de la société a progressé de 9% mais le bénéfice de celle-ci a, en revanche, connu une baisse de 15%, passant de 152 372 € à 129 967 €, baisse ayant notamment son origine dans l’augmentation sur toute la période de la redevance versée à la communauté urbaine du Mans au titre de la délégation de service public (DSP) pour la gestion du stationnement.
Des incertitudes sur le devenir à long terme de la société
En 2015, Le Mans Métropole a confié à la SEM une DSP pour l’exploitation des parkings en ouvrages et aériens et du stationnement payant sur voirie. Si la DSP reste équilibrée pour la période 2014-2018, permettant la couverture de ses charges notamment de personnel, elle présente désormais un équilibre fragile et ne contribue que pour une faible part à l’équilibre financier de la société. De manière plus générale, aucune nouvelle concession de service public n’a été contractualisée pendant la période 2014-2018, ce qui est préoccupant pour le devenir à long terme de la société. Ainsi, son implication dans des activités de gestion du patrimoine via des sociétés anonymes simplifiés (SAS), en partenariat avec la caisse des dépôts et consignations, pourrait être davantage développée pour être mise au service soit de politiques publiques (santé, énergies renouvelables) soit de services publics.
Une stratégie de développement à clarifier avec la communauté urbaine
L’activité de la SEM pour la période 2014-2018 s’est déployée dans le cadre d’un plan stratégique adopté en mars 2012. Ce plan stratégique a été suivi en 2017 de la rédaction d’un plan d’affaires. Au jour de la fin de l’instruction, le bilan intermédiaire de ce plan d’affaires est décevant, et ce en dépit des efforts de commercialisation déployés par la société. Il est révélateur de la difficulté rencontrée par la société pour se développer en delà de son cœur de métier d’aménagement et au-delà de son périmètre originel. Si la SEM confirme sa volonté d’un développement au-delà des limites de la communauté urbaine, elle devra clarifier avec son principal actionnaire les conditions dans lesquelles elle entend mener à bien ce développement et répondre aux réserves émises jusqu’à présent par celle-ci.
Enfin, la chambre recommande à la SEM de se doter d’une comptabilité analytique, pour mieux évaluer la rentabilité de ses différentes activités, et d’améliorer l’information des membres du conseil d’administration.