Le contrat de délégation de service public de l’aéroport, d’une durée initiale de 15 ans, a été prolongé jusqu’au 31 décembre 2023. Il a fait l’objet de 15 avenants, dont huit sur la période contrôlée, qui ont bouleversé son équilibre économique. À l’approche du terme du contrat de délégation, la Sageb prévoyait encore des investissements significatifs (15,6 M€), pour se conformer à ses obligations de sécurité et adapter la capacité de l’aéroport à l’évolution du trafic. À cette date, le volume total d’investissements devait atteindre 93,6 M€. Or, la comptabilisation de ces actifs dans le bilan comptable ne distingue pas entre biens de reprise et de retour. Ces insuffisances pourraient être source de conflits entre la société et le syndicat concédant lorsqu’il s’agira de solder les comptes de la délégation fin 2023. Les enjeux opérationnels, financiers et patrimoniaux de la sortie du contrat de délégation apparaissent donc conséquents. La chambre invite la Sageb à mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires, sur la base des recommandations qu’elle formule, pour préparer au mieux ces échéances.
Jusqu’en 2021, le résultat d’exploitation de la Sageb a été structurellement négatif, l’excédent brut d’exploitation ne suffisant pas pour couvrir les dotations aux amortissements notamment. Le résultat net a été, par contre, positif grâce aux dividendes versés par sa filiale « Transports Paris-Beauvais » (TPB), et plus ponctuellement à un montant d’impôt sur les bénéfices négatif. En dépit des pertes enregistrées en 2020 (- 7,6 M€), atténuées par les aides reçues et le recours massif au chômage partiel, le résultat net s’est nettement redressé en 2021 (4,9 M€).
Les activités extra-aéroportuaires apportent la majorité des recettes, principalement grâce au transport par bus des voyageurs entre Paris et Beauvais, confié à la société « Transports Paris-Beauvais », filiale de la Sageb. Cette ligne de transport dégage une marge commerciale conséquente, déterminante pour la santé financière de la maison mère. La possibilité de voir disparaître, lors du futur contrat, l’exclusivité dont elle bénéficie, constitue un risque majeur pour une exploitation financièrement équilibrée de l’aéroport de Beauvais.
Malgré l’érosion des capitaux propres, le bilan a progressé entre 2016 et 2021, du fait de l’impact de la pandémie. Sa structure a, en effet, été profondément modifiée par les prêts garantis par l’État et les avances de trésorerie dont a bénéficié la société à cette occasion. Le retour à une situation plus conforme à la réalité de son patrimoine se fera avec le remboursement, à brève échéance, de ces dettes financières.