La gestion quantitative de l’eau est une préoccupation récente des acteurs chargés de la planification de cette ressource dans le bassin Artois-Picardie. Les périodes de sécheresse observées depuis 2017 ont révélé des tensions sur certaines nappes, et qui devraient s’accroître sous l’effet du changement climatique.
En tant qu’acteur public, le SIDEN-SIAN, qui participe aux différentes instances de gouvernance de la politique de l’eau, doit donc adopter une stratégie alliant préservation de cette ressource et baisse de prélèvement. Il a récemment intensifié ses efforts pour protéger la ressource, sans que les mesures prises ne produisent pour le moment d’effets positifs.
Tout d’abord, il a formalisé un programme pluriannuel d’investissement de ses réseaux, lesquels connaissent d’importantes fuites (en moyenne 12,9 millions de m3 par an d’eau perdue, soit 24 % du volume produit et acheté). Cela doit lui permettre d’améliorer le rendement de ses réseaux qui, aujourd’hui, n’est pas performant. Ensuite, pour encourager une baisse de la consommation, il a adopté une nouvelle stratégie tarifaire, laquelle présente certaines limites. Les tarifs ne sont pas fixés par catégorie d’usagers, et leur progressivité ne s’applique que pour ceux connaissant une faible consommation. Cette politique ne comporte pas encore de volet adapté aux « gros consommateurs ». Enfin, le syndicat porte un projet novateur de valorisation des eaux d’exhaure, dont la réalisation est conditionnée aux autorisations délivrées par le préfet.
Il dispose de réseaux de distribution interconnectés autour d’une épine dorsale, appelée « autoroute de l’eau », qui traverse le département du Nord dans sa longueur. Ce maillage sécurise la distribution d’eau à ses usagers mais ne constitue pas un outil de préservation de la ressource. La pertinence de cette organisation doit être évaluée afin de s’assurer qu’elle réponde, pour l’avenir, à l’évolution des besoins et aux ressources disponibles.
À l’aune de cet exemple, la mise en place de réseaux interconnectés à l’échelle du bassin Artois-Picardie constituerait une solution pour sécuriser l’eau sur des territoires en tension. En tant qu’acteur public, ayant bénéficié de fonds publics, le SIDEN-SIAN doit mettre à disposition son expertise et ses réseaux dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un tel projet.