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Maison de la culture d'Amiens (Somme)

CRC HAUTS-DE-FRANCE

Rapport d'observations définitives
La Maison de la culture d’Amiens (MCA), après avoir été une association jusqu’en 2005, est un établissement public de coopération culturelle (EPCC), labélisé Scène Nationale. Elle couvre l’ensemble des disciplines du spectacle vivant, possède un cinéma, porte des expositions et des festivals, est propriétaire du Label Bleu, marque déposée de production discographique et mène diverses actions culturelles, d’éducation et d’enseignement artistique.

SYNTHÈSE

La Maison de la culture d’Amiens (MCA), après avoir été une association jusqu’en 2005, est un établissement public de coopération culturelle (EPCC), labélisé Scène Nationale. Elle couvre l’ensemble des disciplines du spectacle vivant, possède un cinéma, porte des expositions et des festivals, est propriétaire du Label Bleu, marque déposée de production discographique et mène diverses actions culturelles, d’éducation et d’enseignement artistique. Son niveau d’activité est important ; elle comptabilise environ 52 000 spectateurs par an dans le domaine du spectacle vivant. Hors charges de structure, seules les activités artistiques du cinéma et du Label Bleu sont bénéficiaires.

L’établissement était jusqu’en 2016 composé de l’État, du département, de la ville d’Amiens et d’Amiens Métropole. Le département n’est plus membre de la MCA depuis cette dernière année, et la région Hauts-de-France est en pourparlers pour y entrer. La gouvernance de l’établissement culturel repose essentiellement sur l’État et Amiens Métropole qui versent la quasi-totalité des contributions et subventions. En outre, Amiens Métropole a directement pris en charge 0,44 M€ d’investissement entre 2012 et 2016 et met ses locaux à la disposition gratuite de l’EPCC sans valoriser cette subvention en nature.

L’établissement dispose d’un budget annuel de 7,5 M€ en 2016. Sur la période
2012-2016, le rapport entre les produits et les charges dites de structure dégage un restant disponible pour l’activité d’environ 0,95 M€ par an, auquel s’ajoutent 3 M€ de recettes propres. Les activités artistiques et culturelles génèrent un coût net annuel d’environ 0,87 M€. Le résultat net est excédentaire de 85 000 € par an en moyenne jusqu’en 2015, et de 45 000 € en 2016, ce qui lui a permis de couvrir depuis 2009 l’absorption du Label Bleu.

Néanmoins, en raison de la charge de la dette liée au sauvetage du Label Bleu (marque déposée de production discographique), la capacité d’autofinancement nette est restée négative jusqu’en 2014. Entre 2013 et 2016, le financement propre disponible est demeuré insuffisant pour couvrir l’importance croissante des investissements réalisés. Le fonds de roulement net global, qui était à l’équilibre en 2012, s’est donc progressivement dégradé sur la période pour atteindre fin 2016 un déficit cumulé de 0,38 M€. Cette dégradation a par ailleurs généré ces deux dernières années de graves difficultés de trésorerie, au point d’atteindre - 0,47 M€ de trésorerie nette négative fin 2016.

Les membres du conseil d’administration ont voté en 2008 l’absorption du Label Bleu mais ils n’ont pas donné à cette époque à la Maison de la culture les moyens de cette ambition. Si cette dernière aura sans doute réussi fin 2017 à générer chaque année l’excédent nécessaire à la couverture de cette opération, sa capacité d’autofinancement n’est pas suffisante pour faire face à ses projets d’investissement. Elle doit impérativement faire de la reconstitution de son fonds de roulement net global sa priorité. Pour ne pas continuer à le détériorer, elle devrait dans l’immédiat réexaminer ses projets d’investissement et engager une baisse ses frais généraux.

L’exercice 2017 devrait voir se solder l’opération de sauvetage de ce label. L’exploitation de cette activité est à l’équilibre, c’est-à-dire que les ventes du catalogue de musique et les éditions arrivent à financer les nouvelles productions. Néanmoins, cette activité ne serait pas à l’équilibre si elle devait supporter ses charges d’investissement, comme la réfection du studio d’enregistrement entre 2014 et 2016, qui a coûté au total 0,2 M€. Au regard des difficultés commerciales qui persistent toujours dans le domaine de la discographie, cette activité fait peser un risque sur l’établissement, qui doit par conséquent mesurer avec prudence le niveau de sa production.

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