La Cour a examiné les comptes et la gestion du CNES, pour les exercices 2018 et suivants. Elle constate que l’établissement va devoir consentir à d'importants efforts pour maintenir ses capacités humaines et techniques. Le CNES fait en effet face à un problème durable de vieillissement de sa population d’ingénieurs, doublé d’un défaut d’attractivité en début de carrière et de départs en cours de carrière. Le CNES doit également investir massivement dans le domaine des systèmes d’information, dans la rénovation de ses installations et dans l’innovation, pour maintenir son expertise au plus haut niveau.
Alors que l'innovation est indispensable au CNES pour réaliser ses objectifs dans la durée, sa stratégie dans ce domaine n'est pas bien définie. Il est également difficile d'évaluer réellement l'effort que l'établissement y consacre. La nouvelle orientation stratégique, fixée par le contrat d'objectifs et de performance 2022-2025, implique de nouveaux modes d'intervention, qui doivent être mieux formalisés.
Enfin, le CNES est actuellement confronté à une baisse d'activité sur le Centre spatial guyanais, liée à la forte réduction de la cadence annuelle de lancements du fait du retard d’Ariane 6 et des conséquences de la guerre en Ukraine. Alors que le CNES est rémunéré au lancement par Arianespace depuis 2017, il doit assurer des coûts de sous-traitance calculés sur une base forfaitaire. Il en est résulté un déficit depuis 2019 et s’élevant à 3,2 M€ en 2022.
A l'issue de son enquête, la Cour formule six recommandations.

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