Sort by *
Publications

Publications

Centre hospitalier d’Hyères-les-Palmiers (Var)

CRC PROVENCE-ALPES-CÔTE D'AZUR

La chambre régionale des comptes Provence-Alpes-Côte d’Azur a contrôlé, à compter de 2014, la gestion du centre hospitalier d’Hyères-les-Palmiers (CHH), dans le département du Var (83). Depuis 2015, cet établissement de 400 lits et places est en direction commune avec le centre hospitalier de Toulon-La Seyne-sur-Mer (CHITS).

Depuis 2015, la direction de l’hôpital est commune avec celle du centre hospitalier de Toulon-La Seyne-sur-Mer (CHITS), dans l’objectif d’améliorer une situation financière dégradée de longue date. Or, la chambre constate que la situation financière a continué de se dégrader et que l’établissement est confronté à des difficultés majeures d’absentéisme et d’attractivité. Cette situation conduit à envisager la définition d’un plan stratégique d’intégration plus ambitieux.

SYNTHÈSE
Le centre hospitalier d’Hyères-les-Palmiers est un établissement d’environ 400 lits et places dont 40 % dédiés à la prise en charge des personnes âgées. Depuis 2015, la direction de l’hôpital est commune avec celle du centre hospitalier de Toulon-La Seyne-sur-Mer, distant d’une quinzaine de kilomètres. La mise en place de cette gouvernance visait à améliorer une situation financière de longue date particulièrement dégradée. Loin de diminuer, le déficit de l’établissement s’est creusé.
Une activité moins rémunératrice et qui se réduit, la chirurgie et la maternité principaux talon d’Achille de l’hôpital
La stratégie, élaborée à l’échelle des deux établissements à compter de 2017, consiste à développer l’activité ambulatoire sur Hyères et à transférer les prises en charge les plus lourdes sur Toulon. Outre le fait qu’une activité moins lourde génère un niveau moindre de recettes, le CHH connaît une baisse globale de son activité. Le bloc opératoire reste notamment encore largement sous-exploité malgré des plages d’ouverture réduites ces dernières années.
La comptabilité analytique de l’établissement met en évidence qu’à l’exception de la gérontologie, tous les secteurs d’activité produisent des résultats déficitaires. Parmi eux, la maternité, et désormais la chirurgie, constituent des « gouffres » financiers.
Une situation financière très dégradée avant la Covid-19
La situation financière de l’hôpital est particulièrement difficile. Tous les indicateurs de suivi financiers (marge brute, résultats, capacité d’autofinancement) sont négatifs malgré les aides massives apportées, chaque année, par l’agence régionale de santé. Les déficits croissants s’accumulent dégradant le bilan. Les ressources propres ont fondu et les dettes aux fournisseurs se sont accumulées. Les délais de paiement ont dépassé 300 jours lorsque la réglementation en prévoit 50 au maximum et les retards de paiement envers l’hôpital de Toulon sont croissants.
Le contrat de retour à l’équilibre financier mis en place sur la période 2015-2018 n’a pas produit les effets attendus. La baisse continue de l’activité et l’absence de mise en œuvre de nombreuses mesures d’économies n’ont pas permis de rétablir l’équilibre des comptes.
La crise sanitaire liée à la Covid-19 a accentué la baisse d’activité durant la période de confinement avec une reprise en juin 2020.
Un absentéisme important du personnel non médical, un défaut d’attractivité du personnel médical
Les effectifs de l’établissement ont globalement diminué sur la période mais cette réduction ne s’est toutefois pas traduite par une diminution des charges de personnel.
Le CHH est, en effet, confronté à deux difficultés majeures qui induisent des dépenses significatives : un absentéisme élevé du personnel non médical et un défaut d’attractivité pour le personnel médical. Aussi, pour assurer son fonctionnement, l’établissement doit recourir à des palliatifs coûteux (les heures supplémentaires, en hausse de 90 % sur la période, le temps de travail additionnel, les mises à disposition de praticiens du CH de Toulon et l’intérim médical).
Tant sur le plan des charges que sur celui des produits, la situation du CHH apparaît inextricable en l’état.
Des coopérations qui se multiplient, des coûts financiers et administratifs induits significatifs
La stratégie définie à l’échelle des deux centres hospitaliers depuis cinq ans a permis de développer des rapprochements, mutualisations dans le domaine médical et non médical. L’intégration la plus poussée concerne l’équipe de direction et les fonctions support.
Dans un cadre de direction commune et donc d’établissements juridiquement distincts, ces coopérations nécessitent cependant un dispositif conventionnel particulièrement lourd et de nombreux flux financiers croisés, dont la mise en œuvre et le suivi sont aujourd’hui largement perfectibles.
Fort de ces constats sur la situation financière nettement dégradée de l’établissement et des limites des actions de coopération avec le centre hospitalier intercommunal de Toulon - La Seyne-sur-Mer, la question se pose avec urgence et acuité d’engager un plan stratégique ambitieux pouvant conduire à une intégration plus poussée. Celui-ci appellera l’accompagnement de l’État.

 

À lire aussi