Les centres hospitaliers du Blanc et de Châteauroux ont fusionné en 2017. La chambre régionale des comptes s’est intéressée à la situation de la nouvelle entité ainsi constituée.
Une fusion qui garantit une offre de soins de proximité au Blanc mais qui n’a pas permis de résorber le déficit structurel de ce site
Cette fusion constituait une réponse aux difficultés financières rencontrées par l’établissement du Blanc et à son niveau d’activité réduit. Elle a permis de rationaliser l’offre de soins mais pas d’enrayer le déficit propre au site du Blanc. La situation financière de l’établissement dans son ensemble est désormais fragilisée. La fusion peine encore à être acceptée par l’ensemble des acteurs du territoire alors qu’elle permet le maintien d’une offre de soins au Blanc, notamment à travers l’intervention de médecins de Châteauroux sur ce site.
La gouvernance mise en place lors de la fusion prend en compte les spécificités du site du Blanc. La nouvelle organisation polaire, plus resserrée et cohérente au regard de l’offre de soins proposée, conserve cette orientation.
Une dégradation continue du niveau d’activité qui pèse sur les finances de l’établissement
Le niveau d’activité constaté en médecine – chirurgie – obstétrique (MCO) se dégrade de manière continue, amoindrissant les recettes directement liées à l’activité perçues par l’hôpital. L’équilibre financier de l’établissement n’est assuré que par le biais de mécanismes de compensation de la perte d’activité qui ne sont pas pérennes. À ce titre, l’établissement a perçu une garantie de financement dont le montant s’est élevé à 7 M€ en 2021 et à 12,2 M€ en 2022.
Le taux de marge brute hors aides non pérennes, satisfaisant en 2016 (8,5 %) s’est progressivement dégradé pour atteindre - 6 % en 2020, année marquée par la crise sanitaire. Malgré la forte dégradation de ce ratio – connue également par les autres établissements de santé – la situation financière reste globalement saine.
Des difficultés à attirer du personnel, en particulier médical
L’établissement peine à recruter du personnel médical. Afin de garantir l’ouverture de plusieurs de ses services – dont celui des urgences – le centre hospitalier fait appel à des médecins intérimaires. Leurs rémunérations, supérieures aux plafonds règlementaires, pèsent sur la situation financière et sont susceptibles de décourager le personnel médical durablement engagé au sein de l’établissement. Le recours fréquent à du personnel intérimaire accroît la masse salariale directement liée au personnel médical et conduit à une dégradation de la qualité du service. Ainsi, en 2021, le total des rémunérations (hors charges et frais d’intérim) versées aux médecins intérimaires s’élève à 4,2 M€ sur un total de 20,4 M€ pour le personnel médical. L’intérim non médical progresse également, pour représenter un coût de près de 0,9 M€ en 2022.
Ces difficultés amènent aussi l’établissement à recourir de manière importante au temps de travail additionnel. Cela peut le conduire, ponctuellement, à ne pas respecter les temps de repos des médecins dont certains, enchaînent les périodes d’activité.
L’établissement permet également à certains de ses médecins d’exercer une activité libérale au sein de l’hôpital, en complément de leur activité principale. Il suit régulièrement les contrats conclus avec ces praticiens. Des dépassements des niveaux d’activité libérale sont toutefois constatés. L’établissement doit s’assurer que la part de l’activité libérale de ces professionnels n’excède pas celle qu’ils consacrent à l’activité publique.
Face à ces difficultés, le centre hospitalier de Châteauroux-Le Blanc a mis en place une politique d’attractivité ambitieuse pour favoriser les recrutements de personnels médicaux et leur insertion durable au sein de l’établissement.