SYNTHÈSE
Il participe à de nombreuses structures de coopération, dont la plus importante est aujourd’hui le groupement hospitalier de territoire « Somme littoral sud ». Si cette structure apporte, selon les responsables du centre hospitalier, de nombreux avantages du point de vue du projet médical, avec une coopération renforcée des établissements et une mise en commun des moyens et des savoir-faire, elle apparaît cependant comme un frein sérieux à l’efficacité de la politique d’achat. Les services du CHU d’Amiens, chargés de réaliser les achats pour les établissements du groupement éprouvent, en effet, des difficultés pour faire face à cette mission. Les rigidités et contraintes législatives encadrant le fonctionnement des GHT en matière d’achats entrent, pour une grande part, dans les dysfonctionnements observés.
L’activité de médecine-chirurgie-obstétrique se maintient, malgré la concurrence de la clinique Sainte Isabelle d’Abbeville et celle du CHU d’Amiens. L’établissement est toujours parmi les plus mal classés de sa catégorie pour la durée de séjour et dispose ainsi de marges importantes pour faire progresser son activité et le rythme de rotation des lits. Si le taux d’occupation des lits de soins de suite et de réadaptation reste élevé, celui de l’hospitalisation à domicile mériterait d’être amélioré. Tandis que les établissements gériatriques sont proches de la saturation, la psychiatrie se caractérise par une baisse de l’hospitalisation complète au profit de l’hospitalisation de jour.
Le patrimoine immobilier du centre hospitalier est important et globalement de qualité, hormis pour les services de médecine-chirurgie-obstétrique, ce qui justifie le programme de rénovation en cours. Le projet consiste à construire une extension de près de 12 000 m² comprenant, notamment, un plateau technique, les urgences, le pôle femme-enfant. Une rénovation/extension de la pharmacie et des bâtiments historiques aura lieu dans un second temps. L’estimation globale du projet est de 45 M€ HT à ce jour. Le financement des travaux repose sur une mobilisation importante de l’emprunt (30 M€) et ce, alors même que l’hôpital dispose d’un fonds de roulement conséquent, égal à 27,8 M€ fin 2018.
En 2017, les effectifs, en équivalents temps plein, sont revenus au niveau de 2013, après une augmentation en 2014, mais la structure des emplois a changé, montrant que les efforts de maîtrise se sont portés sur les personnels non soignants. La masse salariale est contenue sur l’ensemble de la période 2013-2018, tandis que les heures supplémentaires sont globalement en baisse, avec un recours très limité à l’intérim. Le taux d’absentéisme global progresse cependant fortement depuis 2015.
La fiabilité des comptes du centre hospitalier est marquée par une amélioration qualitative substantielle à partir de 2016, première année de certification des comptes, en particulier pour les amortissements, le suivi des immobilisations et les provisions.
L’analyse financière rétrospective montre une progression plus rapide des charges par rapport aux produits, ce qui crée un effet ciseau à partir de 2014 où le résultat net devient négatif, tendance qui se confirme jusqu’en 2018. La capacité d’autofinancement brute permet encore de faire face au remboursement des annuités du capital de la dette mais se révèle insuffisante pour financer les investissements, en forte progression depuis 2017. Ces équilibres dégradés sont aujourd’hui compensés par un niveau élevé du fonds de roulement, bien qu’en baisse sur la période sous contrôle, et un ratio d’endettement faible (six années de la capacité d’autofinancement brute).
Les documents financiers prospectifs élaborés par le centre hospitalier et approuvés par l’agence régionale de santé se caractérisent par la prudence et le réalisme des hypothèses affichées. Le premier exercice du contrat de retour à l’équilibre aboutit à un résultat plus favorable que les prévisions qui, s’il est confirmé à l’issue de l’exercice 2019, augure d’un redressement rapide des finances de l’établissement. Néanmoins, la situation appelle à une vigilance continue pour maintenir l’activité et dégager les économies nécessaires à l’atteinte des objectifs.