Le contexte géographique et les échouages
Deux « bassins versants algues vertes » coexistent dans la baie de Lannion : celui de la Lieue de Grève, relevant de la compétence de Lannion-Trégor Communauté (LTC) et celui de Locquirec (baie du Douron), situé sur le territoire de Morlaix Communauté.
Le site de la Lieue de Grève fait partie des huit baies bretonnes pour lesquelles la prolifération des algues vertes présente un risque sanitaire et qui font l’objet d’un plan de lutte. Suite aux actions préventives et curatives entreprises, on observe une tendance à la baisse de la concentration en nitrates des principaux cours d’eau alimentant la baie. Depuis 1995, la concentration en nitrates a diminué de 34 % dans la baie de la Lieue de Grève, passant de 42,5 mg/l à 28 mg/l en 2019.
Néanmoins, les échouages, dont l’étendue est très variable d’une année sur l’autre selon les conditions météorologiques, se poursuivent. Dans la baie de la Lieue de grève, l’analyse des épisodes saisonniers a mis en évidence le très fort rôle de la reconduction pluriannuelle : au printemps, les algues vertes se développent à partir du stock résiduel de l’année précédente. Selon les années, les périodes d’échouage et de ramassage des algues évoluent entre les mois d’avril et de décembre ; sur la période 2014-2020, leur amplitude a été particulièrement étendue entre 2015 et 2017.
Les différentes étapes de prise en charge des algues vertes
LTC assure les opérations de ramassage et de transport des algues pour le compte de ses communes-membres sur convention, ainsi que leur traitement, qui relève de sa compétence propre. Morlaix Communauté a également confié à LTC, par voie contractuelle, l’épandage des algues en provenance des plages situées sur le territoire de ses communes.
Les agents de LTC exercent les missions de surveillance et de coordination des opérations de prise en charge de ces algues. Quant aux prestations de ramassage, de transport et d’épandage, elles font l’objet de marchés de prestations passés avec des entreprises. S’agissant de la mise en sécurité des personnels, LTC signe chaque année un plan de prévention des risques avec chacune des entreprises intervenant sur les plages.
Le volume d’algues ramassé et traité sur la période 2014-2020 varie entre 9 000 m3 et 25 500 m3 suivant les années, avec un pic sur la période 2015-2017.
Le ramassage est essentiellement mécanique ; il peut être réalisé manuellement lorsque les algues se sont déposées dans des zones difficiles d’accès. Le nombre de jours consacré à cette activité varie entre 70 et 210 suivant les années.
Après ressuyage, les algues sont transportées, essentiellement sur des lieux d’épandage dans un rayon moyen d’une vingtaine de kilomètres ; chaque année, les camions parcourent à cet effet entre 20 000 et 80 000 kms.
L’épandage fait l’objet d’une convention annuelle signée entre LTC et les agriculteurs, pour qui ces algues constituent un fertilisant d’un coût inférieur à celui des amendements chimiques.
Les montants financiers en jeu sur la période 2014-2019 oscillent entre 330 000 € et 755 000 € par an, l’État prenant en charge 100 % du coût des opérations de ramassage et de transport et 50 % des opérations de traitement.
La lutte contre la prolifération des algues vertes en baie de la Lieue de Grève, dans son volet curatif, associe de nombreux acteurs institutionnels et privés, en complémentarité avec le volet préventif encadré par le plan de lutte contre les algues vertes (PLAV) signé par l’Etat, les collectivités territoriales et la profession agricole au titre de la période 2017-2021.
Aucune étude ne permet à ce jour de quantifier précisément, pour les communes bordant la baie, les impacts économiques et sociaux de ces échouages d’algues.


