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Société d'économie mixte des Orres (Semlore) (Hautes-Alpes)

CRC PROVENCE-ALPES-CÔTE D'AZUR

Rapport d'observations définitives

SYNTHESE

La station des Orres est gérée par la Société d’économie mixte locale des Orres (SEMLORE) depuis la passation d’une délégation de service public (DSP) et la création de la SEM à cette fin, en décembre 2008.

La station était alors en très nette perte de vitesse et la question de sa survie était posée. En effet, la structure qui en assurait l’exploitation avait des fonds propres négatifs à hauteur de 2,8 M €, et l’activité de la station en 2007 était en chute libre par rapport aux niveaux connus les années précédentes. Dans ce contexte, la SEMLORE a été l’instrument d’un plan de relance qui s’articulait autour de l’aménagement des pistes et le développement de l’enneigement artificiel pour optimiser le domaine skiable, pour permettre l’exploitation de la station dans un contexte de fréquentation en baisse et de conditions météorologiques de plus en plus souvent dégradées.

Si la SEMLORE a connu trois premiers exercices bénéficiaires, elle a rencontré dans son quatrième exercice (2012) des conditions particulièrement défavorables. Le déficit important de cet exercice (1,5 M €) n’est d’ailleurs pas dû qu’aux conditions extérieures qui ont causé une chute immédiate de son activité (13 % de fréquentation en moins et un chiffre d’affaires en chute de 8 %). Il est aussi dû à des charges élevées, directement liées aux coûts de mise en œuvre du plan de relance de la station, qui n’était pas encore pleinement opérationnel. Cette « année catastrophe » n’en demeure pas moins révélatrice de la question fondamentale dans l’évaluation de la soutenabilité financière de la station : la capacité de la SEMLORE, d’abord à résister, aujourd’hui à gérer profitablement ou sans déficit significatif les conditions externes (météo et fréquentation) défavorables.

L’analyse financière montre la fragilité du résultat d’exploitation de la SEMLORE en regard du montant élevé des charges (charges directes d’exploitation, mais aussi dotations aux amortissements et charges financières liées au plan de relance) tant que les coûts d’amortissement du plan de relance sont à leur maximum.

L’analyse du modèle économique révèle une évolution de l’activité en volume négative et qui pèse d’autant sur les recettes, mais aussi l’existence d’un levier potentiel significatif, le rendement tarifaire capable, au moins en termes de recettes, de compenser les effets négatifs de la baisse de la fréquentation et d’augmenter les recettes de la SEMLORE. Les facteurs externes liés à ces leviers sont par ailleurs tous positifs, et la performance de la société significative, au-delà de celle du marché et des stations comparables.

La prospective économique et financière pour l’exercice en cours, sur la base des charges et produits à fin février 2015, peut raisonnablement laisser espérer un retour à l’équilibre, voire à une situation excédentaire, au 30 septembre 2015. Le rendement tarifaire, principal levier existant, et disponible sans coût direct de mise en œuvre, apparaît sensiblement en progrès. Ce levier peut d’autant plus facilement fonctionner que les niveaux de satisfaction client sont élevés et garantissent ainsi l’acceptation des hausses tarifaires.

En termes opérationnels, le processus de maîtrise des coûts déjà lancés et efficace à la fin de l’exercice 2014-2015 apparaît suffisant et préférable à une poursuite plus prononcée des réductions des coûts, en particulier des coûts salariaux. Cette politique pourrait être contre-productive en pesant sur la qualité d’accueil de la station et la satisfaction client, données nécessaires à l’acceptation d’une politique de hausse du rendement tarifaire, dans un contexte de baisse de la fréquentation.

Le maintien par la nouvelle équipe dirigeante de la société de la stratégie de développement maîtrisé d’une station de tourisme douce et diversifiée, sans nouveau plan d’investissement lourd mais avec des investissements ciblés, apparaît nécessaire à sa soutenabilité financière, l’analyse économique et la prospective financière validant ce choix rétrospectivement et à moyen terme.

 

 

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