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Service départemental d'incendie et de secours de la Somme (SDIS 80)

CRC HAUTS-DE-FRANCE

Le coût par habitant du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de la Somme, de 85 € en 2014[1], excédait de plus de 13 % la moyenne des établissements comparables (75 € par habitant pour les SDIS de catégorie 2).

Entre 2010 et 2015, la progression de 9,5 M€ des dépenses de fonctionnement a dépassé celle des recettes (+ 9,3 M€). La hausse des recettes provient essentiellement de la contribution départementale, qui a augmenté de 6,8 M€ sur cette période. Celle des dépenses est principalement imputable à la trajectoire des charges de personnel, lesquelles, avec une hausse de 6,4 M€, se retrouvent, en 2015, plus de 17 % au-dessus de la moyenne des SDIS de même catégorie.

SYNTHÈSE

 

L’établissement a mené un programme d’investissement important depuis 2010 et a reçu à ce titre, jusqu’en 2015 inclus, près de 9,5 M€ de subventions d’équipement du département. La capacité d’autofinancement n’ayant pas progressé malgré l’augmentation de la subvention de fonctionnement du département, le financement propre disponible, d’en moyenne 6,4 M€ par an entre 2010 et 2015, est demeuré insuffisant pour couvrir les dépenses d’équipement (moyenne 9,7 M€ chaque année sur cette même période).

La couverture de cet important besoin de financement s’est opérée grâce à 25,1 M€ d’emprunts, contractés entre 2010 et 2015. De ce fait, l’encours de la dette financière, passant de 15,4 M€ à 29,2 M€, a presque doublé et se retrouve supérieur de 56 % à la moyenne de la catégorie au 31 décembre 2015. Fin 2016, si l’encours s’est réduit de 3 M€, la charge de la dette pèse d’autant plus lourdement que la capacité d’autofinancement a tendance à se réduire dans un contexte dans lequel le département a diminué sa contribution d’1,5 M€, tandis que les recettes d’investissement baissent.

Si le besoin d’une remise à niveau des équipements est indiscutable, sa mise en œuvre n’a pas été conceptualisée. Les documents stratégiques, souvent réduits à des listes de moyens ou de projets, n’offrent pas de réelles perspectives financières capables de permettre une rationalisation de la couverture des risques tout en assurant la maîtrise des coûts. Le nouveau schéma départemental d’analyse et de couverture des risques en cours de rédaction devrait y remédier, à la faveur d’une perspective d’ensemble prenant en compte la baisse de la contribution départementale, et donc la nécessité de réaliser des économies substantielles.

De nombreuses pistes, tant en dépenses qu’en recettes, ont été identifiées, qui peuvent être exploitées sans délai. Ainsi, principalement, la politique des ressources humaines doit privilégier la baisse des effectifs grâce à une meilleure optimisation du temps de travail et du potentiel opérationnel permanent. La mutualisation avec le département de nombreux moyens, humains notamment, et des économies sur les avantages accordés, à l’instar des véhicules de service, participeraient également à la maîtrise des coûts. Par ailleurs, les remboursements des moyens que l’établissement met à disposition d’autres structures doivent être significativement optimisés.

Ces mesures permettront d’améliorer l’efficience du service de secours sans remettre en cause la qualité du service et le niveau opérationnel de la sécurité civile du département.

 

[1]     Dernière année disponible avec des comparaisons nationales.

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