Un établissement confronté à une évolution de ses conditions d’intervention
Établissement public placé sous l’autorité du maire ou du préfet dans le cadre de leurs pouvoirs de police, le SDIS est chargé des secours et soins d’urgence aux personnes, de la lutte contre les incendies, accidents et autres sinistres. Majoritaire au sein du conseil d'administration du SDIS qu'il préside, le Département en est le principal financeur (51 % des produits de gestion).
Couvrant une population de 566 993 habitants et un territoire de 6 206 km2, le SDIS de la Sarthe compte 74 centres d’incendie et de secours et plus de 2 500 sapeurs‑pompiers, dont 2 200 volontaires. En 2023, il a réalisé 33 416 interventions.
Dans l’exercice de ses missions, il fait face à une évolution des risques, liée notamment au changement climatique et à des besoins croissants de secours à personne, du fait de l’avancée en âge de la population et des tensions sur le système de soins. La remise en cause du volontariat à l’échelle communautaire et le risque d’une érosion des vocations sont par ailleurs susceptibles de fragiliser sa capacité opérationnelle.
Ce contexte évolutif est pris en compte dans la stratégie d’action du SDIS. L’adaptation de la réponse opérationnelle aux risques du territoire, la préservation de la ressource humaine et la diffusion d’une culture de la sécurité civile y tiennent une place centrale.
Une réponse opérationnelle reposant principalement sur la disponibilité des volontaires
Assurant 75 % du temps d’intervention, les sapeurs-pompiers volontaires jouent un rôle essentiel dans la capacité opérationnelle du SDIS. Les actions menées par l’établissement pour développer le volontariat ont contribué à la progression des effectifs de SPV sur la période (+ 11 % de 2018 à 2022).
L’activité des volontaires repose majoritairement sur un système de disponibilité, indemnisé uniquement en cas d’intervention. Ce choix contribue à limiter les dépenses de personnel du SDIS, inférieures à la moyenne des SDIS de même catégorie (48 € par habitant contre 64 € en 2023). Il rend néanmoins plus difficile la réponse opérationnelle en journée (plage horaire pendant laquelle les volontaires sont moins disponibles), impliquant des reports d’intervention vers d’autres centres, qui contribuent à l’allongement des délais d’intervention. L’allongement de la durée des interventions de secours à personne, lié à la fermeture régulière de services d’urgence, est identifié par le SDIS comme un facteur de fragilisation de la réponse opérationnelle et de démobilisation des volontaires.
Une situation financière qui se dégrade sur la période récente
Les recettes de fonctionnement du SDIS sont inférieures à la moyenne des SDIS de même catégorie (64 € contre 85 € par habitant en 2023). La révision récente par le SDIS du mode de facturation des interventions sans caractère d’urgence est de nature à limiter ce type d’intervention.
Constituées à 80 % des dépenses de personnel, les dépenses de fonctionnement se situent nettement en deçà de la moyenne observée pour les SDIS de cette catégorie (63 € contre 78 € par habitant). Elles ont progressé sur la période, sous l’effet de la lutte contre la Covid 19, du renchérissement de l’énergie, de l’augmentation du point d’indice et de la hausse des achats et des dépenses d’entretien et de réparation.
En baisse sur la période, la capacité d’autofinancement (CAF) du SDIS s’est nettement dégradée en 2023, se situant à moins de 1 % des produits de gestion. Son rétablissement nécessite une maîtrise des charges de gestion à court et moyen terme. Ce niveau d’autofinancement est insuffisant pour permettre un remboursement de l’encours de dette (15,1 M€ fin 2023) dans des délais corrects. En outre, les projets d’équipement prévus sur les années à venir vont générer un besoin de financement important, qui risque de fragiliser davantage le bilan si l’établissement ne s’emploie pas à améliorer ses ressources propres.