Sort by *
Publications

Publications

Les cités éducatives

Le programme des cités éducatives, lancé en 2019, vise à créer des alliances éducatives dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) pour améliorer la prise en charge des jeunes de 0 à 25 ans, en réponse aux difficultés scolaires et d’insertion professionnelle. Piloté par l’agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et la direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO), il repose sur une gouvernance partenariale associant la préfecture, l’éducation nationale et la commune, dite « troïka », et bénéficie d’une dotation budgétaire pour financer à la fois l’ingénierie et les actions éducatives. Plutôt qu’un dispositif additionnel, il cherche à coordonner les actions existantes de l’éducation nationale, des collectivités et de la préfecture. Étendu de 80 territoires pilotes en 2019 à 210 en 2023, le programme touchait alors 2,6 millions d’habitants en QPV et un budget global annuel estimé à 135 M€. En mai 2025, le Gouvernement a annoncé la labellisation de 40 cités supplémentaires. Dans ce contexte, la Cour des comptes a évalué le programme pour mesurer son déploiement, ses objectifs et son impact local. 

Dans son rapport, la Cour relève plusieurs observations :

  • Les cités éducatives favorisent la coopération locale et l’intégration de l’éducation nationale, mais leur succès dépend du contexte local. Des risques subsistent (substitution aux crédits de droit commun, dysfonctionnements) et le programme repose fortement sur l’engagement des agents locaux, avec des ressources centrales insuffisamment mobilisées.
  • Les cités éducatives sont un programme ambitieux, déployé selon un calendrier accéléré. La complexité des dispositifs nationaux et l’affaiblissement du pilotage interministériel risquent d’en limiter l’efficacité sans un soutien et une coordination renforcés.
  • En 2024, les dotations des cités éducatives représentent 15 % du budget de la politique de la ville et ont augmenté avec l’extension du programme. Leur attribution, d’abord expérimentale, présente aujourd’hui de fortes disparités et ne reflète pas toujours les besoins des populations les plus en difficulté. L’absence d’évaluation harmonisée limite l’adaptation des financements, pourtant nécessaire pour soutenir l’innovation et la mobilisation du droit commun.

Aucune évaluation ne remet en cause le label ni la dotation associée. L’accompagnement national des cités éducatives est globalement satisfaisant, mais la gouvernance nationale pourrait mieux soutenir le déploiement local du programme. Les évolutions que connaîtront les cités éducatives localement, à l’issue des prochaines élections municipales et dans le contexte de la généralisation annoncée, seront un test important de la résilience du programme comme de son efficacité à bâtir des coopérations locales durables, au-delà de la question de sa pérennisation au niveau national.

À lire aussi

Les autres publications qui pourraient vous intéresser :