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École nationale des sports de montagne

COUR DES COMPTES

Dans un rapport couvrant les exercices 2019 à 2024, la Cour analyse en profondeur le fonctionnement, la gouvernance et la situation financière de l’École nationale des sports de montagne (ENSM), née en 2010 du rapprochement de deux structures historiques. Chargée à la fois de former les professionnels aux métiers de la filière des sports de montagne, de soutenir la haute performance sportive des disciplines nordiques et de contribuer à la structuration d’une filière stratégique, l’école occupe une place singulière dans le paysage sportif français. La Cour souligne le dynamisme institutionnel de l’établissement et les avancées réalisées en matière de gestion, notamment comptable et patrimoniale. L’enquête relève cependant plusieurs fragilités persistantes : missions périphériques insuffisamment dotées, outils de pilotage à consolider et capacité d’adaptation limitée face aux évolutions de la filière et aux enjeux du changement climatique. Surtout, elle alerte sur une dégradation nette et récente de la situation financière, qui menace la soutenabilité du modèle économique actuel et appelle des réponses urgentes, notamment en termes d’élargissement des sources de financements.

Dans son rapport, la Cour relève plusieurs constats :

  • L’ENSM a un rôle central dans la structuration de la filière des sports de montagne. La Cour estime toutefois que la gouvernance gagnerait à refléter davantage la diversité des acteurs de la filière, en élargissant la composition du conseil d'administration.
  • Après de graves lacunes jusqu’en 2019, l’école a nettement amélioré ses fonctions budgétaires, comptables et de pilotage. Les outils restent cependant incomplets : la fonction budgétaire doit être renforcée, le contrôle interne relancé et la maîtrise des risques consolidée.
  • Malgré une bonne résistance pendant la crise sanitaire, l’ENSM enregistre depuis 2021 un déficit croissant, lié à la montée en charge de missions structurellement déficitaires (notamment la formation) et à un retard des recettes sur l’inflation. Trésorerie et capacité d’autofinancement se dégradent, cette dernière devenant négative en 2024. La Cour demande un rééquilibrage via une hausse des tarifs, une comptabilité analytique renforcée et des économies ciblées.
  • Malgré les externalités positives produites par l’école pour l’ensemble de la filière, les acteurs privés continuent de contribuer très marginalement à son financement. La Cour recommande de développer mécénat, taxe d’apprentissage et partenariats, et, à défaut, d’envisager un levier fiscal ou réglementaire pour assurer la soutenabilité de l’établissement, notamment dans le contexte des Jeux olympiques d’hiver 2030. 

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