Le festival interceltique de Lorient connaît un important succès populaire au retentissement international, et rassemble chaque année entre 650 000 et 750 000 festivaliers. Bénéficiant d’un fort soutien des collectivités, notamment de la commune de Lorient, le festival dispose d’un budget annuel d’environ 6 M€, hors contributions en nature, dont près de 25 % d’aides publiques. Son effectif était en 2016 de 34 équivalents temps plein, dont 12 permanents, auxquels s’ajoutent 1 600 bénévoles recensés.
Bien que la fréquentation des éditions successives du festival soit importante, l’association reste depuis plusieurs années, avec des fonds propres négatifs, dans une situation financière difficile appelant des mesures pérennes de redressement, ce qu’elle a commencé à entreprendre en 2015 en décidant de réduire ses dépenses d’exploitation sur la durée. Toutefois, les « cessions Dailly » (avances bancaires en contrepartie de cessions de créances) systématiquement utilisées pour couvrir l’insuffisance récurrente de trésorerie ne constituent pas une réponse durable face à un déséquilibre qui paraît structurel.
A cet égard, le projet stratégique de l’association doit porter une réflexion prospective et formaliser plusieurs politiques : tarification/gratuité, amélioration de la fréquentation des spectacles payants, et recherche de financements nouveaux dans la lignée des actions développées dernièrement (fonds de dotation, mécénat et partenariats, appel à la générosité publique avec le badge de soutien). Pour la lisibilité des comptes, l’identification plus rigoureuse et l’inscription des importantes contributions en nature reçues des collectivités et des entreprises, mais également des dotations allouées aux bénévoles et partenaires, sont nécessaires.
Par ailleurs, la gouvernance du FIL doit encore s’améliorer sur trois points : les pratiques des instances et des services, qui ne sont pas totalement conformes aux statuts ; les procédures internes et les retours d’expérience en provenance des responsables, qui restent à développer et à formaliser ; le suivi de l’activité, qui doit permettre une réelle évaluation de la fréquentation et des retombées économiques du festival.


