Cette très grande école d’ingénieurs est originale tant dans sa forme que dans son histoire.
En effet, elle est, d’une part, gérée directement, sous la forme d’une régie, par la ville de Paris, contrairement à la plupart des établissements d’enseignement supérieur qui, eux, sont autonomes.
D’autre part, cette école est historiquement marquée par la présence, dans ses rangs, de chercheurs célèbres, dont six ont obtenu un prix Nobel, parmi lesquels, notamment, Pierre et Marie Curie.
L’école noue d’importants partenariats avec le monde de la recherche et de l’enseignement supérieur ; à ce titre, elle appartient à la communauté d’universités et d’établissements « Paris Sciences et Lettres » (PSL), qui regroupe de très importants établissements d’enseignement supérieur parisiens.
La chambre a étudié la politique d’innovation et de valorisation de la recherche menée par l’école. Dans son rapport, elle constate que le dispositif appliqué en la matière a évolué en 2011. Il vise à permettre à l’école de pouvoir revendiquer des droits de propriété sur les brevets. Il permet aussi à l’école de disposer d’une structure de valorisation de la recherche. Elle peut ainsi, le cas échéant, mettre à profit les travaux et participer au lancement de « startups » réalisés par ses unités de recherche avec l’appui matériel de l’ESPCI.
Entre 2011 et 2014, cette valorisation de la recherche a été réalisée par l’intermédiaire d’un fonds de dotation, « ESPCI – Fonds de dotation Georges Charpak ». Cependant, cette solution comportait des risques juridiques, que l’école a identifiés et dont la résolution est en cours. La mise en œuvre d’une solution est cependant rendue plus complexe par le statut très spécifique de l’école. En effet, celle-ci a des modalités de fonctionnement assimilables à celles des établissements d’enseignement supérieur. Cependant elle ne relève pas de ce cadre juridique mais, du fait de sa nature de régie municipale, du code général des collectivités territoriales. La chambre note donc qu’il appartient aux autorités de l’école, en lien avec la Ville de Paris et le ministère de l’enseignement supérieur, de retenir le dispositif le plus adapté.
Sur la gestion de l’école, la chambre note le développement de partenariats et la volonté de l’établissement de suivre plus spécifiquement le budget des activités qu’elle héberge. La chambre invite toutefois l’ESPCI à améliorer encore son pilotage de gestion, dans un contexte qui est notamment marqué par la démolition-reconstruction, programmée, des locaux de l’école dans le 5ème arrondissement de Paris.
Sur cette opération, la chambre relève que la convention de maîtrise d’œuvre qui l’organise n’est pas conforme à certaines obligations légales ; ces difficultés sont en cours de résolution.