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Communes de Anglards-de-Saint-Flour, Coltines, Ussel, Vabres, Val d'Arcomie, Valuéjols (Cantal). L'accès des jeunes au sport.

CRC AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

La chambre régionale des comptes Auvergne-Rhône-Alpes a procédé, dans le cadre d’une enquête nationale portant sur l’accès au sport des jeunes de 15 à 25 ans, au contrôle des comptes et de la gestion, pour les exercices 2019 et suivants, de six communes cantaliennes, de l’arrondissement de Saint-Flour : Anglards-de-Saint-Flour, Coltines, Ussel, Vabres, Val d’Arcomie et Valuéjols.

Ces six communes, situées dans l’est du département du Cantal, sont membres de la communauté de communes de Saint-Flour Communauté. Elles comptent chacune moins de 1 000 habitants, et pour quatre d’entre elles moins de 500 ; elles sont classées en 2023 dans la catégorie des communes rurales à habitat dispersé, ou très dispersé.

Une population des 15-25 ans faiblement représentée, qui ne fait pas l’objet de politiques communales spécifiques

Aucune fonction dans la gouvernance des communes contrôlées n’est consacrée, spécifiquement, aux sports ou à la jeunesse en-dehors des scolaires ; en particulier, aucune d’elles n’a formalisé de politique des activités physiques ou sportives.

Chacune des communes a fait état de la difficulté rencontrée pour appréhender le public des 15-25 ans, dans la mesure où elles n’ont sur leur territoire ni collège ni lycée, ni formation post-baccalauréat à proximité. Au demeurant, elles n’ont pas connaissance de besoin particulier exprimé par cette tranche d’âge de leur population, qu’elles ne consultent pas plus que les autres et qui est au surplus faiblement représentée.

Aucun dispositif n’est ainsi destiné aux jeunes de 15 à 25 ans. Les associations sportives œuvrant sur le territoire de ces communes, pour celles qui ont répondu à la chambre, n’ont pas non plus mis en place d’action spécifique, pour cette tranche d’âge, ni pour ce public ni pour les publics éloignés de la pratique sportive. Elles comptent d’ailleurs peu, ou pas d’adhérents de cet âge.

Les communes, objet de l’enquête, ont indiqué que les jeunes gens pratiquaient les activités sportives dans les communes dotées d’équipements sportifs offrant un encadrement adapté, en particulier celle de Saint-Flour dont elles sont proches en distance, mais qui nécessite néanmoins de mobiliser des moyens privés pour s’y rendre. Conscientes des enjeux de mobilité et d’autonomie pour les jeunes de cette tranche d’âge, trois communes ont intégré le dispositif déployé par l’intercommunalité au bénéfice des jeunes de 16 à 25 ans pour financer pour partie le coût du permis de conduire (dispositif qui rencontre cependant peu de succès auprès des administrés).

Des équipements sportifs en bon état, tendant de plus en plus à la polyvalence d’activités

Les équipements sportifs, gérés par les communes de l’échantillon cantalienne, sont dans l’ensemble en bon état. Les communes réalisent régulièrement des travaux, pour lesquels elles parviennent à mobiliser des subventions apportées, le plus souvent, par le département sous la forme de la dotation d’équipement des territoires ruraux. Par ailleurs, les bénévoles des associations sportives, qui jouissent de la mise à disposition des équipements communaux, participent en général à leur entretien.

Au cours de ces dernières années, les communes ont cherché à faire évoluer leurs équipements vers un accès le plus large possible, en en privilégiant la polyvalence et l’utilisation par les écoles. C’est ainsi que sur la période récente, deux des six communes contrôlées ont remplacé d’anciens terrains de tennis ou de basket par des terrains multisports, en libre accès, une troisième portant un même projet de reconversion d’équipement.

A cet effet, outre les financements ordinairement mobilisés, l’une des communes a bénéficié d’aide du FEDER, et une seconde est en attente de subvention de l’Agence nationale du sport (ANS), dans le cadre du programme national de soutien « 5 000 équipements sportifs ».

Cet objectif affiché, visant à l’accès le plus large possible aux équipements sportifs, ne s’accompagne toutefois pas du souci de la mesure de la fréquentation, ou de l’évaluation/ appréciation de la fonctionnalité des installations par les pratiquants.

Des équipements sportifs aux coûts de fonctionnement méconnus, et mis à disposition sans grande rigueur juridique

La présence d’équipements sportifs participe à l’attractivité et à l’animation de la commune. Si les communes assument les programmes de gros entretien et réparations, en mobilisant des financements externes, elles ont également le souci d’en minimiser les coûts de fonctionnement. Les bénévoles des associations participent ainsi souvent à l’entretien des installations mises à leur disposition, tandis que les communes s’efforcent de trouver des solutions économes, telles que l’absence de gardiennage, la réduction de l’éclairage, ou l’emploi de gazon synthétique…

Cette préoccupation d’économie procède bien plus d’une ligne de gestion générale, du fait de la rareté de la ressource budgétaire pour les communes de cette strate démographique, que d’un suivi attentif du coût de fonctionnement des équipements sportifs, en particulier. Aucune des communes contrôlées n’est en effet en capacité d’évaluer précisément le coût de fonctionnement de ses installations.

Au demeurant, bon nombre d’équipements, tels que les terrains de football et leurs aménagements, sont mis à la disposition des clubs et associations gratuitement, sans autorisation expresse consentie par la commune propriétaire à ceux qui usent de ses installations. Ces mises à disposition gratuites, constitutives de soutiens en nature, ne sont naturellement pas valorisées.

L’absence de conditionnement du soutien aux associations sportives

Toutes les communes contrôlées subventionnent les associations sportives qui participent à l’animation et à la vie de la communale.
Ces subventions constituent des aides au fonctionnement courant des associations ; elles ne sont que par exception allouées en soutien d’un projet particulier porté par quelques associations. Leur attribution, quasi-mécanique, ne procède pas de règles de conditionnalités ou d’incitation particulière édictées par les communes pour orienter les actions des associations. Elles sont aussi très faibles en montant, et d’un poids peu significatif dans les budgets communaux.