SYNTHESE
Risoul, commune rurale des Hautes-Alpes, comptait moins de 300 habitants au début des années soixante. À cette époque, la création d’une station de ski a fait revivre le village, dont la population légale est aujourd’hui de 697 personnes.
Cette vocation touristique, assumée et reconnue, a eu des effets d’entrainement considérables sur l’activité économique, notamment les services, le commerce, le bâtiment… et donc sur l’emploi. La commune, déclarée station touristique, a obtenu son surclassement dans la strate démographique de 10 000 à 20 000 habitants. La jonction avec la station de Vars a permis de constituer le domaine skiable de la « Forêt Blanche » qui, avec ses 185 km de pistes, occupe, en fréquentation, la deuxième place dans le classement des stations des Alpes-du-Sud.
Cependant, la chambre a constaté, en examinant les comptes des exercices 2009 et suivants, que la situation financière de la commune était particulièrement dégradée, en conséquence d’un endettement démesuré, totalement disproportionné par rapport à ses ressources propres.
Dès l’origine de la station, la réalisation et la gestion des remontées mécaniques et des résidences de tourisme ont été concédées au même groupe privé. Ainsi, les SAS Sermont et SARA en ont assumé l’exploitation, jusqu’à leur redressement, puis leur liquidation judiciaire. L’analyse des comptes communaux, particulièrement celle du budget annexe des remontées mécaniques, rendait difficilement prévisible les difficultés des entreprises délégataires, avant leur défaillance.
De fait, il est apparu, notamment en ce qui concerne le service public des remontées mécaniques, que la commune a assumé tous les risques de gestion, les charges d’emprunts et la réalisation des équipements, à la place de son délégataire qui est demeuré son partenaire depuis l’origine de la station.
Ainsi, la commune a dû suspendre le paiement des échéances d’emprunt de juillet 2013 à juin 2014, accepter une renégociation globale de sa dette et la création d’un comité de suivi de l’état de ses comptes constitué par les organismes prêteurs.
D’autres péripéties, d’inégale importance, ont été relevées par la chambre : le licenciement onéreux d’un collaborateur de cabinet et surtout un désaccord persistant avec la société exploitant le site skiable de Vars en ce qui concerne la répartition des charges et des produits, différend qui menace l’unité, pourtant vitale, du domaine de la « Forêt Blanche ». Le maire de Risoul considère toutefois qu’il s’agit d’un différend d'exploitation privé sans impact sur le budget et la gestion de la commune.
La reprise de la délégation des remontées mécaniques par le groupe « Labellemontagne », qui a présenté un projet de rénovation de la station et a accepté de reprendre les conventions passées par l’ancien délégataire, apporte une note d’espérance dans le rétablissement des comptes des remontées mécaniques et, par conséquent, de la commune.
Il n’en demeure pas moins que la collectivité ne peut plus se permettre la moindre erreur d’appréciation, dans un contexte de réduction des dotations de l’Etat.
Dès lors, la chambre insiste sur la nécessité d’une mutualisation des compétences et des moyens avec la communauté de communes du Guillestrois, qui pourrait du reste s’élargir en s’unissant à d’autres établissements publics de coopération intercommunale, partageant les mêmes objectifs.
RECOMMANDATIONS
Recommandation unique :
Développer la mutualisation des moyens avec la commune de Vars pour l’exploitation du domaine skiable de « la forêt blanche » et impliquer davantage la communauté de communes du Guillestrois dans le développement de toutes les activités touristiques, en envisageant l’élargissement de cette communauté.