La communication de Grenoble est axée sur l’offre de service municipale, la pédagogie en faveur d’un environnement plus favorable aux habitants, la mobilisation citoyenne et les transformations en cours dans la ville. Elle s’inscrit dans une stratégie et une planification impliquant l’autorité exécutive mais n’est pas partagée avec l’ensemble des élus municipaux. Une direction spécialisée anime cette fonction et coordonne les multiples services impliqués selon des responsabilités variables.
Des actions sont concertées, relayées ou partagées avec d’autres organismes publics agissant sur le territoire communal et les moyens matériels et financiers utiles à la communication pour partie mutualisés. Ils ont été sensiblement augmentés à l’occasion de la désignation de Grenoble comme « capitale verte européenne 2022 », au terme d’un montage permettant de rendre compte des flux allouées par la ville et les autres partenaires de l’opération.
Face à l’inflation du prix des prestations commandées, Grenoble a révisé la production et la distribution de son journal municipal tout en prévoyant de mesurer la satisfaction de son lectorat. La gestion des relations avec les médias locaux demeure par ailleurs perfectible. Le partenariat avec le Dauphiné Libéré manque de lisibilité car il repose sur des clauses pour partie contradictoires et un échange de prestations irrégulièrement exclues du montant de la commande publique. Les contrats passés avec France Bleu Isère ont été soumis au vote du conseil municipal sans présenter toute l’information utile à leur approbation. La ville assure en outre à Télégrenoble un soutien annuel de 99 000 € sans démontrer qu’il est nécessaire et proportionné à la mission d’intérêt général confiée.
Siège de trois grands clubs sportifs professionnels, Grenoble leur a consacré un soutien global moyen de 0,27 M€ par an. Bien qu’améliorée depuis 2020, la gestion des contreparties obtenues manque encore de rigueur puisque l’utilisation réelle du tiers des places louées n’est pas retracée.
La chambre relève cependant que la commune tâche de mesurer les résultats de sa communication et d’ajuster en continu ses actions en la matière. La ville respecte globalement les dispositions légales et réglementaires de la communication institutionnelle, devenues plus exigeantes pour l’accès à l’information des élus, des habitants et des usagers. L’administration municipale est également consciente de l’enjeu de préservation attaché aux données personnelles.
Les dépenses de communication examinées par la chambre se limitent à la section de fonctionnement. Elles agrègent l’ensemble des ressources directes mobilisées pour cette activité, c’est-à-dire les charges diverses à caractère général (achat de fournitures ou de prestations, autres charges de gestion courante) et d’une évaluation de la masse salariale mobilisée. Calculé à partir des données comptables, le montant de la communication institutionnelle a dépassé 3,3 M€ en moyenne annuelle sur la période. Il a oscillé selon les années entre 1,1 % et 1,6 % des dépenses réelles de fonctionnement du budget principal.
La chambre estime qu’à Grenoble, le coût annuel de la communication a reflué, passant de 21,7 € à 17,7 € par habitant sur la période. L’année 2022 s’inscrit en contrepoint de cette tendance, l’opération « Capitale verte » ayant conduit à majorer les dépenses de communication de la collectivité de 30 % sur cet exercice. Cet accroissement conjoncturel a représenté 5,4 € par habitant.
RECOMMANDATIONS
- Recommandation n° 1. : Présenter pour information au conseil municipal la stratégie de communication.
- Recommandation n° 2. : Définir au contrat d’objectifs et de moyens les indicateurs d’appréciation du service rendu par Télégrenoble et les modalités de contrôle.