Située dans le département de la Haute-Savoie, Châtel est la dernière commune de la vallée d’Abondance avant la frontière suisse. Comptant 1 204 habitants au 1er janvier 2016, son économie repose sur l’activité touristique, particulièrement durant la saison hivernale, en raison de l’accès au vaste domaine skiable des Portes du Soleil qui compte douze stations reliées. Châtel se situe parmi les quinze premières stations de ski de France pour ce qui est du chiffre d’affaires généré. En outre, la fréquentation touristique estivale se développe grâce aux diverses activités sportives, de loisirs et de plein air proposées dans la station.
La gestion des ressources humaines au sein de la commune de Châtel est globalement satisfaisante. Le respect de la durée légale du temps de travail et la mise en place de procédures de suivi efficaces sont à souligner. Toutefois, la maîtrise de la masse salariale devra être intensifiée et s’accompagner d’un rééquilibrage des avancements des agents et d’une plus grande vigilance quant au recrutement d’agents contractuels.
Entre 2010 et 2015, la commune a investi plus de 45 M€ tous budgets confondus, soit plus de 7,5 M€ par an en moyenne. Ces investissements ont été réalisés sur une période très courte, sans avoir fait l’objet d’une véritable planification et sans évaluation ni prise en compte des coûts de fonctionnement des nouveaux équipements. Avec une capacité d’autofinancement nette réduite dès 2012, qui devient négative à compter de l’exercice 2013 jusqu’en fin de période de contrôle, et en l’absence quasi-totale de subventions d’investissement, la commune a essentiellement recouru à l’emprunt et à la forte mobilisation de son fonds de roulement pour réaliser ses projets. L’encours de dette agrégée s’élevait à 47 M€ en 2015, portant la capacité de désendettement de la commune à plus de 14 années, seuil qui est préoccupant. Elle a, en outre, accordé des garanties d’emprunts à la SAEM sports et tourisme, gestionnaire de son domaine skiable, ce qui constitue un réel risque hors bilan. Par certains choix, la commune a contribué à dégrader sa situation financière déjà délicate en début de période. Ainsi, la commune a décidé, en 2013, d’une baisse générale des taux de fiscalité, au moment même où la CAF nette devenait négative, se privant de 450 000 € de recettes fiscales par an pendant trois ans. Dans ce contexte, les démarches de renégociation d’emprunts entreprises par la commune en 2016 se sont heurtées au refus des établissements bancaires. Par conséquent, Châtel a durablement obéré sa capacité à investir.
Le centre aquatique Forme d’O est un équipement essentiellement destiné à renforcer l’attractivité touristique de la station de Châtel. Il s’agit d’un équipement coûteux pour la commune, dont elle a, en l’absence de subvention, supporté intégralement le financement. Le coût d’exploitation annuel est d’environ 1,5 M€, ce qui pèse lourdement sur son autofinancement, et représente un financement public à hauteur de 17 € par entrée en 2016. La commune a fait le choix de recourir à un montage contractuel complexe, qui s’articule entre un contrat de partenariat passé pour la conception, la réalisation et la maintenance de l’ouvrage, et un contrat d’affermage pour l’exploitation de l’équipement. Le suivi de ces contrats suppose pour la commune de mettre en place un dispositif de contrôle important, dont elle ne s’est pas dotée à ce jour. L’impact de la mise en service du centre aquatique sur la fréquentation de la station est encore peu mesurable après deux ans et demi d’exploitation. Un bilan devra être fait, à l’issue des cinq premières années d’exploitation, pour réexaminer certaines des options prises, et notamment le choix d’ouvrir le centre 48 semaines par an, alors que la fréquentation est caractérisée par une forte saisonnalité.