SYNTHESE
La communauté de communes de la vallée de l’Ubaye (Alpes-de-Haute-Provence), établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre, regroupe 14 communes pour une population totale de 7 834 habitants. De taille modeste, cet établissement public aurait sans doute avantage à s’unir à d’autres communautés voisines, gérant des activités similaires. La réforme territoriale en cours va du reste dans ce sens.
Ses principales compétences comprennent l’aménagement de l’espace, le développement économique, ainsi que la création et l’aménagement de plusieurs stations de ski, toutes désormais exploitées en régie directe. C’est essentiellement cette dernière activité qui a été examinée par la chambre.
La situation financière de la CCVU se caractérise par un endettement important, un niveau de fiscalité élevé et des produits de fonctionnement à la baisse. Le budget ski, qui constitue un service industriel et commercial, concourt très majoritairement à cet endettement, alors même qu’il n’atteint l’équilibre que grâce aux subventions du budget principal, du fait des lourds investissements réalisés.
En effet, la CCVU a décidé en 2008 d’entreprendre des travaux de rénovation et de modernisation des équipements de remontées mécaniques des stations de Pra-Loup, du Sauze-Supersauze et de Sainte-Anne, pour un montant total de 22,5 M€ hors taxes, dont 70 % à la charge de la communauté de communes, échelonné sur quatre exercices. Cet ambitieux programme se propose d’assurer le maintien et le développement des activités de ski alpin, dans un contexte de concurrence d’autres stations mieux équipées et alors même que les perspectives d’enneigement dans les Alpes du Sud demeurent incertaines.
Ce choix des élus, dont la chambre n’a pas à apprécier l’opportunité, est essentiellement motivé par la volonté de prévenir le déclin de la vallée, dont la vie économique dépend pour une part significative de ce tourisme « blanc ».
C’est dans cet esprit que la station du Sauze-Supersauze a été reprise en régie directe au second semestre 2013, faute d’accord avec le concessionnaire privé, qui exploitait le site depuis l’origine dans les années 1930, et de nouveau candidat à une délégation du service public. Le protocole d’accord entre la CCVU et les anciens propriétaires de la station s’est efforcé de résoudre plusieurs problèmes complexes de transferts de biens. Il a cependant été déféré par le représentant de l’Etat devant le juge administratif.
En tout état de cause, le rachat de cette ancienne station, dont la rénovation sur fonds publics a été entreprise en 2012, augmente les engagements de la CCVU, dans un environnement économique incertain pour ces activités.
Dans ce contexte d’incertitude, la chambre ne peut qu’inciter la communauté à une gestion prudente, compatible avec sa situation financière, en associant notamment des partenaires privés, par exemple dans le domaine de l’hébergement, et en développant des activités de tourisme estival et de demi-saison. L’extension de l’intercommunalité pourrait permettre une mutualisation des moyens et limiter ainsi le recours aux contribuables locaux.