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Collectivité de la Polynésie française : La politique des transports terrestres

CTC POLYNÉSIE FRANÇAISE

La chambre territoriale des comptes de la Polynésie française a procédé au contrôle de la politique des transports terrestres de la Polynésie française à compter de l’exercice 2020.
L’île de Tahiti, fortement urbanisée autour de Papeete, connaît une congestion routière chronique. Cette situation résulte d’un modèle de développement fondé sur l’usage massif de la voiture individuelle, favorisé par un taux d’équipement automobile très élevé (plus de 80 % des ménages) et un éloignement croissant des zones d’habitation, en raison de la hausse du prix du foncier.
 

Le schéma directeur des transports collectifs et déplacements durables adopté en 2017 prévoit le développement des transports en commun, avec l’objectif de créer à terme une ligne de transport en commun en site propre entre Arue et Punaauia, et le développement de mobilités actives (marche, vélo). Ce schéma s’articule avec le plan climat 2030, qui fixe un objectif très ambitieux de réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre. Alors que le secteur des transports est le principal contributeur d’émissions de gaz à effet de serre en Polynésie française, le développement des véhicules électriques est limité étant donné que plus de 70 % de l’électricité produite provient principalement du pétrole.
Pour la mise en œuvre de la politique en matière de transports terrestres, un manque de coordination est constaté entre les communes, qui organisent les transports à l’intérieur de leur territoire, et le Pays, compétent pour les liaisons intercommunales et le transport scolaire. Un projet d’arrêté a été récemment présenté au conseil des ministres dans l’objectif de remédier à cette situation. 
Sur le plan financier, des exonérations fiscales pour l’achat de véhicules hybrides ou électriques (8,5 MdF CFP sur la période) ainsi qu’une détaxe de carburant pour les transporteurs (627 MF CFP) sont accordées, tandis que le Pays consacre environ 2 MdF CFP par an au transport scolaire et régulier. Par ailleurs, le Fonds de régulation des prix des hydrocarbures (13,3 MdF CFP entre 2022 et 2024) maintient artificiellement des prix bas. Cette subvention décourage les alternatives à la voiture individuelle alors que l’augmentation continue du nombre de véhicules en circulation accentue encore la pression sur le réseau routier, désormais sous-dimensionné par rapport au parc automobile.
Depuis 2024, un ensemble d’actions est engagé pour développer des alternatives à la voiture individuelle : renforcement de l’attractivité des transports en commun, aménagements routiers ainsi que développement du vélo et de la marche. Afin de piloter efficacement les différentes actions en matière de transport, le Pays doit veiller à disposer de données précises sur les déplacements et le parc automobile.
La sécurité routière reste préoccupante, en particulier pour les deux-roues, avec une hausse des accidents et des décès. Un plan pluriannuel de sécurité routière est en cours d’élaboration pour essayer d’inverser la tendance, mais une meilleure identification des zones accidentogènes est nécessaire.
Par ailleurs, alors que l’incidence sur la santé des polluants contenus dans l’air extérieur est bien établie, il n’existe actuellement aucune réglementation, ni aucune définition des modalités de surveillance des polluants atmosphériques liés au transport routier en zone urbaine.
L’ensemble des actions engagées depuis 2024 doit s’accompagner de mesures d’aménagement à long terme du territoire, afin de réduire les flux liés à la zone urbaine de Papeete, mesures sans lesquelles il est peu probable que la congestion routière puisse être significativement réduite.
La chambre a formulé huit recommandations
 

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