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Centre hospitalier Ouest de La Réunion (CHOR)

CRC LA RÉUNION

La chambre régionale des comptes de La Réunion publie le rapport d'observations définitives sur la gestion du centre hospitalier Ouest de La Réunion (CHOR) pour les exercices 2015 et suivants ainsi que la réponse qui y a été apportée. 

La chambre régionale des comptes a ouvert le contrôle du centre hospitalier ouest de La Réunion en février 2020. Après contradiction, la juridiction a arrêté ses observations définitives en février 2021. La CRC est en mesure de publier ses observations et ses 11 recommandations.

Le Centre hospitalier ouest de La Réunion (CHOR) est depuis le 1er mars 2019, la nouvelle dénomination du Centre hospitalier Gabriel Martin (CHGM). Cet établissement a fait l’objet d’une reconstruction totale sur un site contigu de l’établissement public de santé mentale de La Réunion (EPSMR). La durée du chantier et son coût ont globalement été maîtrisés. L’ensemble livré est conforme au programme technique alors défini.
Le CHOR bénéficie des dernières innovations technologiques : imagerie par résonnance magnétique (IRM), tomodensitomètre, automate pré analytique. Il a été certifié « B » par la Haute Autorité de santé en 2016 (la cotation va de « A », pour certifié sans réserve à « E », pour refus de certification). Il a par ailleurs été classé établissement de très haute qualité environnementale (HQE).
Avec 310 lits et places, le CHOR a vu ses capacités augmenter de 20 % et il s’est enrichi d’un service de réanimation. Il est l’acteur majeur en matière d’offre de soins dans le territoire ouest. Il dispose d’un budget de fonctionnement de près de 130 M€, certifié par un commissaire aux comptes. L’établissement emploie 1 218 personnels en 2020, dont 1 023 personnels non médicaux et 195 personnels médicaux.
La crise sanitaire liée au Covid-19 à laquelle l’établissement s’est bien préparé et qu’il a bien géré, a freiné la dynamique d’activité. Elle a fortement dégradé le résultat prévisionnel 2020. Dans ce contexte le CHOR aura intérêt à exploiter les marges de manœuvre dont il dispose tant en recettes, comme notamment la facturation des chambres individuelles, ou en dépenses avec la suppression d’avantages sans base légale, à l’image du décompte de la pause méridienne comme temps de travail pour le personnel non soignant.
La gouvernance et le pilotage stratégique de l’établissement sont effectifs et globalement efficients. Mais malgré tous ses efforts, l’établissement éprouve des difficultés à réunir l’ensemble des instances selon la fréquence prescrite par les textes.
La direction de l’établissement est aussi celle de l’EPSMR. Elle impulse une bonne dynamique en matière de coopération, elle s’emploie avec succès à mutualiser les fonctions logistiques et supports au profit des deux établissements qui sont sur des sites contigus, tous deux dans une situation financière saine. Le CHOR aurait dès lors intérêt à réfléchir à un mode de coopération encore plus intégré avec l’EPSMR afin de simplifier son fonctionnement administratif, celui des instances et d’améliorer dès lors son efficience. La mise en place d’un intéressement avec les pôles, dans le cadre de la contractualisation, pourrait améliorer la cohésion médicale et l’harmonisation des pratiques, en s’appuyant sur une comptabilité analytique complète.
L’établissement est membre du groupement hospitalier de territoire (GHT) dont le CHU est l’établissement support. Il s’emploie à y structurer son offre de soins publique de manière coordonnée et graduée sur le territoire de santé régional et à y promouvoir la mutualisation des fonctions support : achats, coordination de la formation, système d’information. Dans ce dernier domaine, le choix du dossier patient informatisé qui sera impulsé par le GHT constituera pour le CHOR, déjà doté d’un dossier très intégré, un enjeu majeur.
Les coopérations avec les établissements privés constituent un autre enjeu pour le CHOR. Celle concernant la dialyse via un groupement de coopération sanitaire est en bonne voie, celle relative à la chimiothérapie est largement compromise. Le secteur privé vient d’obtenir une autorisation en matière de chirurgie carcinologique digestive. Stratégiquement la majorité de l’activité de prise en charge du cancer semble être captée par des opérateurs privés dans ce territoire de l’île.
Le CHOR dispose pour l’heure de « l’effet hôpital neuf » qui favorise l’accroissement de sa patientèle et il doit veiller à la consolidation de « ses parts de marché », notamment en matière de gynécologie obstétrique où la concurrence est vive.
Le CHOR dispose d’un établissement pour personnes âgées qui n’a pas bénéficié du projet de reconstruction alors même que ses locaux ne sont plus aux normes réglementaires depuis plus de 20 ans. Le CHOR a su faire néanmoins preuve de réactivité en saisissant à réception du rapport provisoire de la chambre, tant l’agence régionale de santé que le conseil départemental d’un projet actualisé. Compte tenu des délais d’obtention des autorisations par les divers financeurs puis des délais de réalisation, le CHOR a intérêt à mobiliser toute sa communauté et son conseil de surveillance pour faire aboutir au plus vite ce projet indispensable aux personnes âgées.
Le CHOR doit renforcer ses coopérations et utiliser ses marges de manœuvre dans le domaine des ressources humaines, dans l’optimisation des recettes de chambres particulières, dans la simplification de sa gouvernance. En s’appuyant sur un outil de travail moderne, il est en mesure de relever avec succès les défis qui se dessinent, conforter ainsi son rôle de pôle sanitaire dans l’ouest du département et accroître son rayonnement sur l’ensemble du territoire.

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