Association support du festival Mythos, le CPPC a participé à l’élargissement et à la diversification de l’offre culturelle sur la métropole rennaise, notamment en devenant délégataire du théâtre de l’Aire Libre (TAL) à Saint-Jacques-de-la-Lande en 2014, puis en créant le MeM en 2019 sur les berges de la Vilaine à Rennes. Née il y a plus de vingt ans de l’initiative d’un groupe d’étudiants rennais, l’association reste marquée par une gouvernance confinée, la dizaine d’administrateurs entretenant entre eux des liens personnels ou d’affaires.
Le CPPC a créé des filiales très intégrées pour la gestion des activités commerciales qui modifie le modèle économique initial, ce qui nécessite à la fois de veiller à l’absence de conflits d’intérêts et de mener une réflexion stratégique sur l’évolution globale du projet associatif.
Activité historique de l’association, Mythos attire chaque année près de 25 000 festivaliers. Ce festival a bénéficié en 2019 de 313 000 € de subventions de la part d’une dizaine de financeurs. La mise à disposition gracieuse du carré du Guesclin au parc du Thabor traduit le soutien de la commune de Rennes, au-delà de sa subvention (77 000 €), et de ses concours en nature, très partiellement valorisés (132 000 €).
Avec plus de 8 000 spectateurs par an, la fréquentation moyenne du TAL atteint 74 % des capacités de la salle. La participation de la commune de Saint-Jacques-de-la-Lande (535 000 € par an) et les subventions versées par les autres financeurs (126 000 € en 2019) représentent une participation de 90 € par spectateur payant.
Nouvelle offre culturelle rennaise en bord de Vilaine, le MeM se veut un « lieu très différent ». Composé de deux espaces, le Magic Mirrors (salle de concert) et la Guinguette (bar-restauration), il est implanté sur un terrain de 7 400 m2 appartenant à la commune de Rennes, qui a délivré pour une durée de quatre ans un permis de construire précaire. Les engagements pris sur huit ans auprès du fournisseur du chapiteau constituent un risque au regard de la durée du permis de construire.
L’association a confié l’exploitation de la Guinguette à sa filiale Manger Bon. Les premiers mois d’activité ont permis à cette société de multiplier son chiffre d’affaires par dix, alors que son activité ne rentre pas explicitement dans l’assiette de la redevance d’occupation versée par le CPPC à la commune de Rennes, cette dernière n’en ayant d’ailleurs pas été informée avant le contrôle de la chambre.
Le résultat comptable de l’association est positif sur l’ensemble de la période 2014-2019, grâce notamment aux concours en subventions ou en nature des collectivités et financeurs publics. Si « l’opération MeM » permet au CPPC de s’affirmer comme acteur culturel incontournable de la métropole rennaise, elle s’accompagne de nouveaux risques, auxquels se superpose la crise sanitaire. L’évolution de la trajectoire financière appelle donc à la vigilance.