Sort by *
Publications

Publications

Association Théâtre des Calanques à Marseille (Bouches-du-Rhône)

CRC PROVENCE-ALPES-CÔTE D'AZUR

Le contrôle des comptes et de la gestion de l’association « Théâtre des Calanques » à Marseille, dénommée « Théâtre NoNo » jusqu’en octobre 2019, a porté sur les exercices 2015 à 2021.
L’association est invitée à clarifier ses statuts et à respecter leurs dispositions, à se conformer aux règles de la commande publique, à améliorer la fiabilité de ses comptes, à être vigilante quant à sa situation financière et à régulariser les situations contraires aux dispositions de la convention d’occupation établie avec la commune de Marseille.

 

SYNTHÈSE
L’association Théâtre des Calanques, dénommée Théâtre NoNo jusqu’en octobre 2019, a pour objet de gérer une compagnie indépendante et un théâtre de production qui exercent de multiples activités. Celles-ci comprennent la création et la diffusion d’œuvres artistiques ; la production de spectacles en France et à l’étranger ; des actions et animations dans le domaine des arts vivants, dont le soutien aux artistes, ainsi que la formation, avec en particulier la création en 2017 d’une école des arts et écritures de la scène. S’y ajoutent certaines activités accessoires, dont l’une d’entre elles fait l’objet d’observations de la chambre. 
La construction du théâtre a contribué à développer les activités de l’association à compter de 2017, avant un arrêt brutal en 2020 dans le contexte de la crise sanitaire. Durant cette période, l’association a su maintenir le lien avec ses collaborateurs et son public et poursuivre son travail de production grâce aux dispositifs de soutien exceptionnel dont elle a bénéficié pour plus de 232 000 € et au maintien des subventions de ses principaux partenaires. 
L’association s’appuie sur des bénévoles, regroupés au sein d’un collectif et compte un effectif d’une quinzaine d’équivalents temps plein en 2021. Les dépenses de personnel, premier poste de dépenses, ont augmenté ; elles représentent près de 600 000 € en 2021. L’association présente une forte dépendance aux subventions et concours publics (81 % de ses ressources). Son activité génère un montant de recettes faible et les financements privés sont peu développés. Sa situation financière apparaît précaire et la fiabilité de ses comptes perfectible.
L’objet social de l’association reste protecteur de la direction assurée par le directeur général et la directrice artistique, en raison de leur qualité de co-fondateurs de la compagnie. Cette présence historique ne justifie pas de limiter le pouvoir de décision et l’indépendance de l’organe exécutif et collégial chargé de l’administration de l’association. 
À ce titre, les conditions pour intégrer le conseil d’administration ont été restreintes durant la période sous revue avant d’être assouplies pour revenir aux dispositions statutaires initiales. Les statuts doivent être clarifiés quant aux instances décisionnelles de l’association ; leurs dispositions devront être respectées en ce qui concerne la cotisation annuelle, la tenue des assemblées générales, le nombre de membres et d’administrateurs et le rythme des réunions des différents organes.
L’association entretient des liens étroits avec deux sociétés cogérées par les directeurs : la société en charge du restaurant du théâtre entre 2017 et 2020 avant sa liquidation et la société de production, à laquelle a été confiée la maîtrise d’ouvrage déléguée pour la construction du chapiteau entre 2015 et 2017.
L’opération a permis à l’association de disposer d’une structure offrant une polyvalence scénique, capable d’accueillir un public de 1 400 personnes. Le coût des travaux, financé à 80 % par des subventions publiques, s’est élevé à 3 millions d’euros (M€) TTC.
La chambre souligne toutefois que l’association s’est exposée à un risque d’ordre juridique et financier en construisant un équipement sur un terrain appartenant à la commune de Marseille, soumis à une convention d’occupation d’une durée limitée et dont plusieurs dispositions n’ont pas été respectées. 
Les règles de la commande publique auxquelles l’association est soumise en tant que pouvoir adjudicateur, ne sont pas entièrement respectées.
RECOMMANDATIONS
Recommandation n° 1 : préciser dans les statuts le rôle de chacune des instances de gouvernance de l’association, assemblée générale, conseil d’administration, bureau et direction.
Recommandation n° 2 : se conformer aux règles de la commande publique.
 

À lire aussi

Les autres publications qui pourraient vous intéresser :