La SSP affiche un objectif spécifique d’aménagement du territoire par le soutien aux acteurs économiques des stations de moyenne montagne. Elle est l’actionnaire principal et historique de la SETAM (Société d’exploitation des téléphériques de Tarentaise Maurienne), qui exploite le domaine skiable de Val Thorens et dont les dividendes lui procurent 98 % de ses ressources. Depuis 2010, elle en a redistribué 70 % sur le territoire savoyard, sous la forme d’investissements financiers (40 %) et de dividendes versés au département de la Savoie et à la SAS (30 %).
La SSP a ainsi investi dans quatorze sociétés exploitant des remontées mécaniques, en particulier des sociétés d’économie mixte ayant connu une situation financière fragile. Depuis 2010, elle a diversifié son portefeuille en acquérant des participations dans trois sociétés immobilières afin de dynamiser la fréquentation des stations. La SSP est toutefois intervenue au fil de l’eau, en fonction des sollicitations, sans se positionner en acteur proactif du développement économique ni définir les caractéristiques des territoires qu’elle cible. Le conseil d’administration n’a élaboré et approuvé une stratégie d’investissement qu’en septembre 2015. Celle-ci se fonde sur trois axes : la gestion plus économique que patrimoniale des participations, le développement des investissements immobiliers et la création d’activités de conseil. Cette diversification a pour vocation de répondre plus complètement aux besoins des stations.
La société poursuit également son objectif de façon plus informelle, en jouant le rôle d’interface entre les financeurs et les opérateurs publics et privés qui interviennent en Savoie. Sa participation est interprétée comme une garantie départementale qui crédibilise les montages et le financement des projets. Par ses diverses interventions, la SSP porte un effort de structuration des collectivités savoyardes pour donner une cohérence à l’économie de la neige sur ces territoires.
La SSP demeure cependant un outil spécialisé dans le soutien à l'économie de la neige. Elle dispose de ce fait d’un actif limité (14 M€) mais conserve des marges de manœuvre financières significatives : la rente des dividendes de la SETAM, des fonds propres consolidés de 30% depuis 2010, un actif solide majoritairement composé de participations peu risquées, un bilan en partie apuré par la dépréciation des titres des filiales les plus fragiles, une trésorerie de 4 à 5 M€ dont le placement lui a rapporté 780 000 €, une capacité d’endettement intacte.
Elle gagnerait donc à poursuivre la diversification de ses activités afin d'employer ses marges de manœuvre dans une approche plus globale du développement des stations, anticipant les conséquences du réchauffement climatique et le basculement prévisible de l'économie de la neige en basse et moyenne montagne. Il lui appartiendra alors d’inscrire son action dans un partenariat avec la région Auvergne-Rhône-Alpes pour la mettre en cohérence avec les schémas régionaux d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires d’une part, et de développement économique, d’innovation et d’internationalisation d’autre part.
RECOMMANDATIONS
Au département de la Savoie, en sa qualité d’actionnaire
Recommandation n° 1 : Formaliser avec la région Auvergne-Rhône-Alpes une coordination des interventions au soutien des stations de sports d’hiver de Savoie.
A la société Savoie Stations Participations
Recommandation n° 2 : Réinvestir davantage les bénéfices dégagés dans la diversification des activités de la société.