Principales observations du rapport
Au cas d’espèce, les choix budgétaires du centre hospitalier (CH) de Saumur sont nécessairement contraints, eu égard au plan de performance dans lequel il est inscrit depuis le deuxième semestre 2013, en raison de la dégradation de sa situation financière.
Le CH a dépensé, entre 2008 et 2014, 11 M€ en informatique. Les trois quarts (8,82 M€) l’ont été en fonctionnement ; les dépenses de personnel représentant un tiers de ce poste en 2014. A quoi s’est ajouté 2,18 M€ en investissement, soit 8 % du programme d’investissement de l’établissement sur la même période.
L’inscription du SIH dans la stratégie de l’établissement a significativement évolué au cours des exercices contrôlés. D’une composante essentiellement technique et conduite sans approche globale substantielle, le Système d’Information Hospitalier (SIH) est désormais une fonction transversale véritablement stratégique.
Deux facteurs extérieurs ont joué un rôle mobilisateur dans la transformation du SIH. La certification de la Haute Autorité de Santé (HAS) d’une part, avec les obligations informatiques qui en découlent et qui dépassent le cadre strict des soins. Le plan Hôpital numérique ensuite, dont la conception intégratrice et transversale mais également le suivi régulier par les autorités et partenaires nationaux apparaissent plus efficaces que ceux des plans précédents, dont le SIH pouvait être une composante comme une autre. Pour l’établissement, et alors même qu’il n’y est pas inscrit, ce programme constitue un réel levier de modernisation du SIH. Ainsi, en 2015, le CH est parvenu à atteindre deux des trois prérequis (contre aucun en 2013) correspondant à un niveau de maturité nécessaire pour améliorer la qualité, la sécurité des soins et la performance.
Au début de la période contrôlée, l’analyse desscenariid’évolution du schéma directeur du système d’information (SDSI) 2009-2013 relevait différents facteurs de fragilisation. Externes d’abord, avec un manque de communication et de réactivité, voire de stratégie claire, de certains éditeurs. Internes ensuite, avec un périmètre « production de soins » encore incomplet et hétérogène et une gestion de la logistique inachevée. Le système décisionnel, décrit alors comme encore inefficient, souffrait en effet de cloisonnement « Métiers », d’une interopérabilité complexe, d’une mise en cohérence imparfaite et d’une difficulté d’expression des besoins par les utilisateurs.
A la date du contrôle, l’impact des faiblesses susmentionnées a été réduit et le sera plus fortement avec le choix de la nouvelle solution informatique qui permettra de faire avancer les projets d’informatisation des périmètres non couverts et d’en ré-informatiser d’autres de manière plus pertinente. De même, les écueils concernant les infrastructures ont été levés (architecture réseau totalement renouvelée et en haute disponibilité ; politique de sécurité du SI élaborée).
Les investissements informatiques réalisés ont été partiels, essentiellement en raison du retard du projet de productions de soins (projet Hôpital 2012 à ce jour inachevé), et ne permettent pas encore d’atteindre une maturité complète du SIH. Pour autant, l’état des lieux réalisé à l’occasion de ce contrôle ne fait pas état d’insuffisances majeures sur les plans technologique et fonctionnel qui placeraient l’établissement en situation de risque. Les choix opérés en matière de rénovation de l’infrastructure devraient en effet faciliter le bon déploiement des solutions informatiques futures.
En dépit des étapes qui restent à accomplir pour conduire le SIH vers sa pleine maturité, la démarche d’efficience paraît aujourd’hui être engagée par l’établissement. Sa bonne appropriation par l’ensemble des acteurs, tant administratifs que de soins, reste cependant à confirmer.