Sort by *
RÉPONSES DES ADMINISTRATIONS,
ORGANISMES ET PERSONNES CONCERNÉS
PRÉVENTION ET
PRISE EN CHARGE
DES ACCIDENTS
VASCULAIRES
CÉRÉBRAUX
Rapport public thématique
Évaluation de politique publique
Octobre 2025
Prévention et prise en charge des accidents vasculaires cérébraux - octobre 2025
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
RÉPONSES
DES ADMINISTRATIONS,
ORGANISMES ET PERSONNES
CONCERNÉS
Réponse reçue
à la date de la publication (28/10/2025)
Réponse du directeur général de la Caisse nationale d’Assurance maladie
(Cnam)
........................................................................................................
4
Destinataire n’ayant pas répondu
Madame la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles
Prévention et prise en charge des accidents vasculaires cérébraux - octobre 2025
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
COUR DES COMPTES
4
RÉPONSE DU
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA CAISSE
NATIONALE D’ASSURANCE MALADIE (CNAM)
J’ai pris connaissance avec attention du rapport public thématique
« Prévention et prise en charge des accidents vasculaires cérébraux » que
vous m’avez fait parvenir, et vous fais ci-dessous mes retours à ce sujet.
De nombreux développements de votre rapport ont tenu compte des
compléments apportés dans le cadre du contradictoire et je tiens dès à
présent à vous remercier des évolutions apportées. L’Assurance Maladie
met l’accent sur tous les leviers de prévention actionnables par les soins
primaires avant la survenue d’un AVC (dépistage précoce de
l’hypertension artérielle (HTA), du diabète, etc.). Vous mentionnez
d’ailleurs plusieurs des propositions formulées dans le rapport « Charges
et Produits pour 2026 » de l’Assurance Maladie portant sur la prévention
des maladies cardiovasculaires, notamment en ce qui concerne le
dépistage systématique de l’HTA, le déploiement d’une campagne de
sensibilisation grand public sur l’HTA, l’intégration dans Mon Espace
Santé d’un tableau de bord propre à chaque assuré, la place du Nutri-
Score, ainsi que l’enjeu de faire des entreprises des lieux de prévention.
Ces propositions s’inscrivent dans la continuité de notre rapport
précédent, « Charges et Produits pour 2025 », au sein duquel nous
proposions notamment le déploiement d’un parcours « polypathologies
chroniques » portant sur les maladies cardiovasculaires et associées
(insuffisance cardiaque, diabète, maladie rénale chronique, maladie
coronarienne et bronchopneumopathie chronique obstructive). Ces
propositions sont le reflet de l’importance accordée par l’Assurance
Maladie à ces sujets de prévention des maladies cardiovasculaires.
D’autres propositions de l’Assurance maladie dans le cadre de son rapport
pour
2026
pourront
contribuer
à
la
prévention
des
maladies
cardiovasculaires et associées, comme le renforcement et l’élargissement
progressif des taxes comportementales afin de rendre les produits les plus
nocifs pour la santé moins attractifs pour les consommateurs, et la
redéfinition des taux de TVA sur plusieurs catégories de produits pour
inciter à une consommation alimentaire plus équilibrée.
1. S’agissant des dix recommandations émises dans ce rapport
d’évaluation de politique, quatre concernent l’activité de l’Assurance
Maladie, dont je partage pour la plupart l’orientation. Je souhaite
toutefois, pour certaines, apporter des précisions et des retours en lien
avec les actions mises en place par l’Assurance Maladie.
La première recommandation du rapport propose d’« Élaborer un
plan d’action visant à améliorer le dépistage et la prise en charge de
l’hypertension artérielle ». Au-delà des recommandations du rapport
Prévention et prise en charge des accidents vasculaires cérébraux - octobre 2025
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
RÉPONSES DES ADMINISTRATIONS, ORGANISMES
ET PERSONNES CONCERNÉS
5
« Charges et Produits » au sujet de l’HTA mentionnées ci-dessus et dans
votre rapport, je tiens à préciser que l’HTA a fait l’objet d’un plan d’action
visant à améliorer le dépistage et la prise en charge début 2025, et nous
avons communiqué à ce sujet au moment de la journée mondiale dédiée,
afin de rappeler les bonnes pratiques de dépistage, de prise en charge et de
traitement. Une communication plus globale sur le risque cardiovasculaire
verra le jour en 2026 autour de l’importance de « connaître ses chiffres »
par rapport à la norme (glycémie, tension, cholestérol, IMC, etc.), pour
inciter à agir sur sa santé cardiovasculaire en conséquence, en se
rapprochant d’un professionnel de santé, en lien avec notre proposition
dans le rapport « Charges et Produits ». Ainsi, l’Assurance Maladie est déjà
mobilisée sur ces sujets, et va continuer à l’être. Je me permets de souligner
l’importance de l’enjeu de coordination des campagnes de communication
afin d’assurer la clarté des messages, en lien également avec la
recommandation n° 2 de votre rapport qui vise à : « Définir une stratégie
nationale de communication sur la connaissance de l’AVC par la
population et sur l’importance d’appeler le 15 en urgence ».
S’agissant de la recommandation n° 6, qui propose de « Déployer
le
programme
d’amélioration
du
retour
à
domicile
en
sortie
d’hospitalisation (Prado) pour les victimes d’AVC dans tous les
établissements de santé disposant d’une unité neuro-vasculaire », et
comme indiqué dans ma précédente réponse, je me permets de préciser que
la nouvelle stratégie de ce programme vise, à terme, le relais par le droit
commun de l’organisation des sorties hospitalières et du suivi post-
hospitalisation. Dans l’attente de la structuration des organisations ville-
hôpital, le dispositif Prado est maintenu et réorienté en priorité vers les
patients atteints d’AVC, d’insuffisance cardiaque et de BPCO, ainsi que
les patients sans médecin traitant et « fragiles » sur le plan socio-
économique.
La
Cnam
promeut
également
l’usage
du
module
ViaTrajectoire Prado
par les établissements de santé. Je tiens à mentionner
que cette évolution est concomitante au déploiement de la stratégie
Accompagnement aux droits, aux soins et à la santé (ADASS) de
l’Assurance Maladie mise en œuvre par les missions accompagnement
santé dont le rôle est de favoriser l’accès aux droits et aux soins des publics
vulnérables. Ainsi, le dispositif Prado permet de sécuriser l’entrée dans le
parcours post aigu de l’AVC et nécessite ensuite un suivi coordonné en
ville. Les futures négociations sur l’ACI CPTS pourraient être l’occasion
d’inscrire plus clairement cette mission de l’organisation des sorties
hospitalières dans les missions des CPTS.
La recommandation n° 7 propose d’assurer aux victimes d’AVC
l’accès à un médecin traitant par la mobilisation de la caisse primaire
d’assurance maladie et de la communauté professionnelle territoriale de
Prévention et prise en charge des accidents vasculaires cérébraux - octobre 2025
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
COUR DES COMPTES
6
santé compétentes. En ce qui la concerne, la Cnam est en accord avec cette
recommandation et tient à rappeler l’enjeu global d’accès à un médecin
traitant, aussi bien pour les victimes d’AVC que pour des personnes
atteintes d’autres pathologies chroniques, et de manière plus générale.
L’Assurance Maladie travaille déjà en ce sens dans le cadre de son plan
d’action afin d’aider les patients en ALD qui n’ont pas déclaré de médecin
traitant à en retrouver un. Un an après le lancement de ce plan, qui a
fortement mobilisé les caisses primaires d’assurance maladie (CPAM) et
les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), la courbe
du taux de patients sans médecin traitant s’est inversée : entre décembre
2022 et décembre 2024, la part des patients en ALD sans médecin traitant
a baissé de 0,6 point dans la population générale et de 0,8 point chez les
patients en ALD.
2. Le rapport appelle également des remarques complémentaires
de ma part sur certains de ses développements
.
En ce qui concerne le sujet de la prévention du risque
cardiovasculaire à destination du grand public, la Cour des comptes indique
que « les pouvoirs publics pourraient s’appuyer sur la diffusion, de plus en
plus large, des appareils connectés, et sur l’application
Mon espace santé
.
En effet,
Mon Espace Santé
permet à chacun de participer activement à son
parcours de soins et améliorer sa prise en charge en favorisant l’information
de ses professionnels de santé. Je tiens à souligner l’impact de l’envoi de
notifications personnalisées selon le profil santé du patient ainsi que des
conseils en prévention qui seront permis grâce aux applications et objets
connectés qui engageraient le processus de référencement dans le
catalogue de services
Mon espace santé
.
Au sujet du cadre et de l’accompagnement des professionnels de santé
sur le sujet des maladies cardiovasculaires et associées, la Cour mentionne
la nouvelle convention médicale et indique à ce sujet que « les médecins
généralistes restent peu incités, par ce nouveau dispositif d’intéressement, à
consacrer plus de temps et d’attention, dans leur pratique, à la prévention
primaire des maladies cardio-neurovasculaires ». Je souhaite formuler
plusieurs observations à ce sujet. D’une part, le forfait médecin traitant n’est
pas le seul vecteur d’incitation financière des médecins généralistes, les
facteurs de risque comportementaux ayant notamment vocation à être
abordés dans le cadre de
Mon Bilan Prévention
, qui constitue un outil central
de la démarche de repérage des patients à risque et de prévention. D’autre
part, les incitations financières ne sont pas les seuls leviers afin d’inciter les
professionnels de santé à consacrer du temps et de l’attention à la prévention
des maladies cardiovasculaires. Différentes actions de formation, de
communication et d’outillage doivent agir en synergie pour contribuer à la
Prévention et prise en charge des accidents vasculaires cérébraux - octobre 2025
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
RÉPONSES DES ADMINISTRATIONS, ORGANISMES
ET PERSONNES CONCERNÉS
7
mobilisation des professionnels de santé. Par ailleurs, au-delà du rôle des
médecins, la prévention primaire dépend d’un ensemble de déterminants de
santé (comportements individuels et collectifs, environnement direct, contexte
sociétal et socio-économique, etc.), et ainsi d’acteurs (patients, professionnels
de santé, acteurs institutionnels, etc.)
Enfin, différentes mentions à l’accessibilité des soins et la
mobilisation des professionnels de santé sont faites par la Cour, sur
lesquelles je souhaite revenir.
La Cour mentionne la mobilisation des infirmiers libéraux
concernant les soins délivrés aux victimes d’AVC, qu’elle considère comme
« de loin les plus impliqués », en précisant leur niveau d’honoraires
(464,5 M€ en 2022). Sans aucunement remettre en cause le fort engagement
de cette profession, et si les honoraires des infirmiers représentent
effectivement la plus grande part des honoraires totaux perçus par
l’ensemble des professionnels paramédicaux au titre des soins prodigués aux
personnes victimes d’AVC, il convient de rappeler que l’ensemble de ces
dépenses n’est sans doute pas attribuable aux seuls AVC, compte tenu de la
forte proportion de patients victimes d’AVC qui présentent par ailleurs des
comorbidités. Également, la somme des honoraires ne saurait à elle seule
représenter le niveau d’implication de telle ou telle profession dans la prise
en charge d’une pathologie donnée. Enfin, le rôle des infirmiers libéraux
dépasse la seule exécution d’actes. Ils assurent (côté MCI) une fonction de
coordination
informelle
avec
les
autres
intervenants
(médecins,
kinésithérapeutes, ergothérapeutes, aides à domicile).
La Cour mentionne également les enjeux d’accessibilité en ce qui
concerne les orthophonistes, et le dispositif d’orientation et d’adressage
mutualisé mis en place par la profession. La Cnam a pleinement conscience
des enjeux de croissance des effectifs, de répartition territoriale et de délais
d’attente pour obtenir une consultation. Ainsi, à la suite de la signature de
l’avenant 21 avec cette profession le 23 juillet 2025, les mesures tarifaires
visant à valoriser l’implication des orthophonistes régulateurs et effecteurs
intervenant dans le cadre du dispositif PPSO (Plateforme Prévention et Soins
en Orthophonie) entreront en vigueur le 23 février 2026.
En ce qui concerne les orthoptistes, et comme précisé dans ma
précédente réponse, plusieurs avenants à la convention nationale ont permis
ces dernières années d’élargir leurs champs d’intervention, notamment en
matière de prévention, de dépistage sans prescription médicale (amblyopie,
troubles de la réfraction), de primo-prescription de lunettes ou encore de
télé soin. Ces évolutions renforcent leur rôle dans le parcours de soins
visuels, en particulier pour les publics fragiles (enfants, personnes âgées,
patients post-AVC).
Prévention et prise en charge des accidents vasculaires cérébraux - octobre 2025
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes
COUR DES COMPTES
8
S’agissant de la coordination des soins au bénéfice d’une meilleure
prise en charge des patients, la Cour des comptes mentionne le dispositif
d’équipes de soins coordonnées avec le patient (ESCAP) et donne des
informations de la part de partenaires conventionnels de la Cnam
concernant les objectifs portant sur le nombre de patients inclus dans le
dispositif, et l’estimation des dépenses du dispositif. La source de ces
données chiffrées n’est pas connue de la Cnam.
Voilà les principaux éléments de réaction que je souhaitais porter à
votre connaissance.
Prévention et prise en charge des accidents vasculaires cérébraux - octobre 2025
Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes